- La Mère de Dieu aux trois mains
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L'histoire de l'icône de la Mère de Dieu aux trois mains commence lorsque l'empereur Léon III l'Isaurien prescrit de détruire les saintes images, en 730, et que Jean Damascène s'y oppose très vigoureusement. Pour éliminer cet intelligent adversaire, l'empereur Léon III envoie au Calife (dont Jean Damascène était alors le ministre) une fausse lettre prétendument signée de Jean, dans laquelle ce dernier ne proposait rien moins que de lui livrer Damas, trahissant ainsi le Calife.
Recevant ce faux, le Calife y crut et, pensant que Jean, chrétien, l'avait trahi au profit de Constantinople, le renvoya dans l'Empire non sans lui avoir fait trancher la main droite, conformément à la Charia ; Jean récupéra sa main coupée et se retira dans son oratoire pour s'adresser ainsi à la sainte Vierge :
« Très pure Vierge Marie qui avez enfanté mon Dieu, vous savez pourquoi on m'a coupé la main droite, vous pouvez, s'il vous plaît, me la rendre et la rallier à mon bras. Je vous demande avec instance cette grâce pour que je l'emploie désormais à écrire les louanges de votre Fils et les vôtres. »
La Vierge lui apparaît pendant son sommeil et lui dit : « Vous êtes maintenant guéri, composez des hymnes, écrivez mes louanges, accomplissez ainsi votre promesse. ». En remerciement, Jean fit placer en ex-voto une troisième main sur cette icône princière très particulière, qui devint ainsi le prototype de ce genre d'icône.
Selon la tradition, Saint Sava apporta l'icône du mont Athos, au monastère de Hilandar, réalisant une prophétie ancienne selon laquelle cette icône, l'une des plus sacrées de l'Église orthodoxe, devait être remise à un moine de sang royal. Elle fut ensuite transférée dans la capitale de l'Empereur Stefan Uroš IV Dušan à Skopje, où elle acquit le titre d'icône protectrice de la Serbie et du peuple serbe. Lors de toutes les batailles du roi empereur, l'icône était portée devant l'armée serbe et l'empereur ne perdit jamais une bataille en sa présence. Aujourd'hui encore, elle garde le titre de protectrice du peuple serbe. Après les conquêtes turques, elle retourna au monastère de Hilandar où elle se trouve encore aujourd'hui.
C'est également un higoumène du monastère de Hilandar. On raconte, qu'une année, les moines ne parvinrent pas a élire le nouvel higoumène du monastère. Un matin, à leur réveil, il trouvèrent l'icône de la sainte sur le trône de l'higoumène. Les moines la replacèrent à sa place. Mais le lendemain, elle avait repris sa place sur le trône. Les moines, de nouveau, la remirent à sa place. La troisième nuit, le moine le plus haut dans la hiérarchie eut la visite de la Mère de dieu qui lui dit « Je suis l'higoumène du monastère ». Depuis ce jour, il n y a pas d'higoumène sur le monastère, c'est le second qui le gouverne.
Sources
- Dusan T.Batakovic, Histoire du peuple serbe 2005, éditions L'Age d'Homme (ISBN 282511958X)
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