- La Marque jaune
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La Marque jaune 6e album de la série Blake et Mortimer Scénario Edgar P. Jacobs Dessin Edgar P. Jacobs Couleurs Edgar P. Jacobs Éditeur Le Lombard Première publication 04/1956 Nb. de pages 70 pages sans la présentation Prépublication 6 août 1953 dans le Journal de Tintin Albums de la série Blake et Mortimer Le Mystère de la Grande Pyramide L'Énigme de l'Atlantide La Marque jaune est un album de bande dessinée de la série Blake et Mortimer créée par Edgar P. Jacobs.
Comme les autres aventures de Blake et Mortimer, La Marque jaune a été d'abord publiée dans le Journal de Tintin en planches hebdomadaires, en quatrième de couverture, puis sous forme d'album en 1956. Elle a fait l'objet d'un disque 33 tours puis d'un feuilleton radiophonique sur France Inter, publié depuis en album sonore ainsi que d'une adaptation en dessins animés.
Sommaire
Synopsis
Un mystérieux criminel commet une série de cambriolages spectaculaires signés avec la lettre grecque μ entourée d'un cercle dessiné à la craie jaune. Cette série culmine par le vol de la couronne royale dans la Tour de Londres. Nul ne peut arrêter ce personnage insaisissable, capable d'assommer les gens sans les toucher. Blake est alors chargé par le MI5 d'aider l'inspecteur-chef Glenn Kendall de Scotland Yard à résoudre cette affaire, ce qui ne l'empêche pas de passer une agréable soirée avec ses amis (Mortimer, Leslie Macomber, rédacteur en chef du Daily Mail, Sir Hugh Calvin, juge, le Professeur Raymond Vernay, médecin et le Professeur Jonathan Septimus, psychiatre) au Centaur Club. Le soir même, Vernay est enlevé, puis c'est au tour de Macomber. Il ne fait alors aucun doute que Calvin et Septimus sont les prochaines cibles ; ils disparaissent eux aussi malgré la protection de la police.
Mortimer mène alors l'enquête de son côté et découvre un autre lien entre les quatre victimes : une affaire remontant à 1922. À l'époque, le mystérieux Docteur Wade avait publié un livre intitulé The Mega Wave qui expliquait que le cerveau était dirigé par des ondes qu'il était possible de contrôler. Vernay et Macomber avaient alors lancé une violente diatribe contre Wade, respectivement dans le Lancet et dans le Daily Mail, et il ne s'était trouvé que Septimus pour le défendre. L'éditeur du livre avait alors intenté un procès en diffamation contre Vernay et Macomber qui remportèrent le procès grâce au juge Calvin, profondément opposé aux thèses du livre. Pendant que Mortimer découvre cela, La Marque Jaune demande un rendez-vous avec Blake à Limehouse Dock où celui-ci accepte de se rendre. Pendant ce temps, Mortimer déniche un exemplaire de The Mega Wave et apprend toute la vérité en le parcourant. Il se rend alors en taxi à Limehouse Dock où La Marque Jaune vient de tenter d'assassiner Blake. Quand Mortimer arrive, La Marque Jaune s'enfuit et Mortimer se lance à sa poursuite. Il arrive finalement à la tanière de l'ennemi public numéro 1 qui n'est autre qu'Olrik contrôlé par Septimus lui-même. Capturé, Mortimer se fait tout révéler par le professeur : c'était lui le mystérieux Dr Wade qui avait écrit ce livre révolutionnaire. Outré par l'accueil réservé à ses théories et la mort de son éditeur, il était parti dans le nord du Soudan comme médecin de garnison pour oublier toute cette affaire.
Ce n'est que trente ans plus tard que son passé resurgit quand il rencontra un homme complètement fou errant dans le désert sans savoir que c'était Olrik, le dangereux criminel qui venait d'avoir l'esprit effacé par le cheik Razek. Il pensa alors que cet homme à la personnalité défaillante était la personne idéale pour mettre en pratique les idées qu'il avait exprimées dans The Mega Wave. Revenu à Londres il construisit dans sa cave le télécéphaloscope, machine capable de contrôler les ondes du cerveau. Olrik, dans un costume approprié commit alors quelques méfaits pour s'entraîner puis enleva les véritables cibles pour accomplir la vengeance de Septimus puis son maître lui-même pour brouiller les pistes. Septimus lave le cerveau de Vernay, Macomber et Calvin puis les branche au télécéphaloscope afin de les contraindre à s'excuser. Pendant ce temps, les recherches commencent pour retrouver Mortimer et grâce au conducteur du taxi qui a amené Mortimer à Limehouse Dock, Blake et Kendall retrouvent la veste de Mortimer et ainsi le livre qui leur permet de découvrir la vérité. La police commence alors à forcer la porte blindée de la cave de Septimus. Pendant ce temps, Mortimer se souvenant de la phrase magique de Razek lancée au visage d'Olrik, ainsi déstabilisé, un "Par Horus demeure" et Septimus, fou de rage, détruit par inadvertance le poste de contrôle du télécéphaloscope. Libéré, Olrik se retourne contre son maître et le pulvérise avec la machine à éclair d'énergie que Septimus avait mise au point pour accomplir sa vengeance et exécuter son prisonnier. Au moment où Olrik se retourne contre Mortimer, les hommes du Yard font céder la porte, mettant ainsi en fuite le dangereux criminel.
Commentaires
- La Marque jaune est considérée comme l'album emblématique de la série. Ainsi d'après Claude le Gallo, auteur du Monde de Edgar P. Jacobs, « La Marque jaune est le cœur de l'œuvre jacobsienne, le carrefour de son monde ».
- C'est dans cet album que les auteurs des deux premiers albums rédigés et dessinés après le décès de Edgar P. Jacobs : l'Affaire Francis Blake et la Machination Voronov viendront puiser la majorité de leurs références.
- La signature de la Marque jaune ressemble à la lettre M, mais il s'agit de la lettre grecque Mu, qui désigne l'onde méga. Lorsqu'il décrit cette signature, Jacobs parle d'ailleurs de « signe fatidique » ou de « marque jaune » et non de lettre M.
- Le « Mu » avec lequel la Marque Jaune signe ses forfaits est une référence explicite au film M le maudit de Fritz Lang. Sur une des vignettes en effet, Blake découvre avec surprise le dessin d'un "Mu" sur le dos de son imperméable, reprise évidente de la scène du film où un truand marque d'un « M » le dos du pardessus du meurtrier pour le désigner à ses poursuivants.
- L'œuvre contient une erreur de chronologie. Le Professeur Septimus explique à Mortimer qu'il a rencontré celui qu'il ne sait pas être le colonel Olrik errant dans le désert et l'a ramené à Londres « avant la guerre ». Or les évènements qui ont conduit Olrik à perdre la raison, racontés dans Le Mystère de la grande pyramide, sont postérieurs à la guerre en question, racontée dans Le Secret de l'Espadon. Par ailleurs, Londres, détruite dans ce premier épisode semble absolument intacte dans La Marque Jaune.
- L'album contient également une erreur sur les événements ayant eu lieu dans l'album précédent (Le Mystère de la Grande Pyramide). Mortimer s'adresse à Olrik à travers la porte de sa cellule pour tenter de lui faire retrouver la mémoire, il lui dit: « Souviens toi de la grande pyramide! Le cheik Abdel Razek! La chambre d'Horus!!! » Or Mortimer est censé croire que ces évènements sont un rêve, car lui et Blake furent hypnotisés par le cheik Abdel Razek à la fin de l'histoire de La Grande Pyramide.
- L'œuvre est travaillée à partir de croquis et de photographies contemporaines de l'action, ce qui lui donne son aspect totalement réaliste. L'ouvrage Le monde de Edgar P. Jacobs (1984), de Claude le Gallo, renferme, dans un chapitre consacré à cet album, nombre de ces photos prises par l'auteur de la série, au cours d'explorations préparatoires poussées, notamment sur les docks de Londres. Jacobs s'est cependant trompé plusieurs fois en dessinant l'intérieur de véhicules, mettant le volant à gauche. Le volant de Blake est à droite en quittant Park Lane, à gauche en arrivant dans Limehouse Docks et de nouveau à droite en rejoignant Tavistock Square.
- Cet album a inspiré de nombreuses parodies et fait aussi l'objet d'un grand nombre d'hommages ou de clins d'œil dans les albums d'autres auteurs par la présence de références qui y sont puisées. Ainsi en est-il de la copie de la séquence nocturne sur la Tour de Londres par Gilles Chaillet dans son album Sortilèges des aventures de Vasco qui se déroulent, elles, au milieu du XIVe siècle. On peut également citer les deux premières pages de l'album n° 9 L'Ami ne fait pas le Moine, de Cubitus.
- La couverture de l'album est une des plus connues des amateurs de BD franco-belge et est très régulièrement pastichée, par exemple dans: Le Chat, Roger Bismuth, La marque rouge, Le Lorgnon, La marque rose, Cubitus...
- De nombreuses références au Londres de Blake et Mortimer peuvent être trouvées dans l'album des aventures de G. Lefranc Londres en péril par Jacques Martin.
- Une publication des planches au format original en noir en blanc a été réalisée en 1977 en un album aux éditions Phigi.
- Une version anglaise, The Yellow M, est publiée en 2007 chez Cinebook.
- Une version allemande, Das gelbe M, est publiée avec succès depuis 1979 aux éditions Carlsen Comics.
- Au début des années 2000, Charles Gassot avait prévu de produire une adaptation cinématographique de La Marque jaune avec un budget prévisionnel de 150 millions de francs, un tournage en 2001 à Londres et une réalisation de James Huth[1]. Le projet n'a toutefois pas abouti.
Bibliographie
- Claude le Gallo, Le monde de Edgar P. Jacobs, Éditions du Lombard, 1984
- La Marque Jaune/EP Jacobs, éd. Labor, collection « un livre/une œuvre », 1989
- P. Bronson, « La Marque jaune - Dossier », SpotBD, 1987
- François Rivière, « Sur les traces de La Marque Jaune », Les Cahiers de la BD, n°30
Notes et références
- Première, n° 278, avril 2000, p. 27
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