L'entrevue

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Psychologie scolaire

Psychologie
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Approches et courants

Psychodynamique Humanisme Béhaviorisme Cognitivisme Neuropsychologie Psychanalyse

Méthodes

Psychologie expérimentale Psychologie clinique Psychométrie Psychologie différentielle

Branches d'études

Psychologie sociale Psychologie cognitive Psychopathologie Psychologie du développement

Concepts majeurs

intelligence attitudes cognition Identité comportement souffrance motivation émotion relation humaine Apprentissage maladie mentale

Auteurs

Sigmund Freud Carl Gustav Jung Abraham Maslow Carl Rogers Jean Piaget Françoise Dolto Daniel Widlöcher Jacques Lacan Serge Lebovici Ivan Pavlov Burrhus F. Skinner Kurt Lewin Stanley Milgram Daniel Kahneman Herbert Simon

Champs d'application

psychologie scolaire psychologie du conseil Pédagogie psychologie du travail psychothérapie

Voir aussi

Portail Catégorie

La psychologie scolaire est la psychologie de léducation en action au sein dun processus éducatif donné, tel que la classe ou létablissement scolaire (Mialaret, 2003).

L'article Problématiques rencontrées par le psychologue en milieu scolaire détaille les enjeux de la réussite scolaire.

Sommaire

Histoire de la psychologie scolaire

On attribue à Lightner Witmer la fondation de la psychologie clinique. En effet, il a ouvert la première clinique de psychologie en 1896, aux États-Unis. Il a aussi été lun des pionniers en psychologie scolaire. Au début du siècle, il accueillait des enfants du milieu scolaire de Philadelphie et des environs. Ces derniers y étaient amenés par leurs parents ou leur enseignant parce quils présentaient des difficultés en classe, cest-à-dire quils ne progressaient pas aussi vite que les autres enfants ou parce quils avaient des difficultés comportementales. À cette clinique psychologique, les enfants étaient évalués physiquement et mentalement puis on leur recommandait des traitements médicaux et pédagogiques appropriés. Witmer a été le premier à déclarer que des psychologues devraient être entraînés à répondre à des problèmes dordre éducationnel (Fagan, 1990).

À la même époque, alors qu'il sattardait aux enfants de façon individuelle, Stanley Hall tentait de comprendre les problèmes généraux des enfants et de lenseignement, tels que linfluence des gènes, de lenvironnement, des enseignants et de lécole. Cependant, le premier titre de psychologue scolaire a été attribué en 1915 à Arnold Gesell, un étudiant de Hall. Le rôle de Gesell comprenait alors la recherche, la consultation, létude de cas ainsi que lapport de services en éducation. Sa contribution a été significative pour la psychologie scolaire pour trois raisons. En effet, il a associé le titre de psychologue scolaire au système scolaire public, il a identifié le psychologue scolaire comme étant une personne offrant des services aux enfants, spécialement à ceux en difficulté, et comme ayant un rôle central pour le placement des enfants en éducation spécialisée (voir Braden, DiMarino-Linnen, & Good, 2001).

Politique d'adaptation scolaire au Québec

Une réforme importante a été mise en vigueur en 2001 au Québec. La visée de cette réforme est de passer de l'accès au succès du plus grand nombre d'élèves. Cette réorganisation du monde de léducation a eu des répercussions sur les professions affiliées, entre autres, sur le rôle du psychologue scolaire. La nouvelle politique de ladaptation scolaire (Ministère de léducation, 2000) est devenue le point de repère de toutes les interventions faites auprès des élèves handicapés, en difficultés dadaptation ou dapprentissage. Certains progrès étaient déjà observables avant linstauration de la réforme scolaire, notamment, un plus grand nombre délèves handicapés ou en difficulté bénéficiant de scolarisation. Limportance de lintégration scolaire s'est imposée de plus en plus, de nouvelles méthodes dintervention ont émergé et un lien entre lécole et la communauté se s'est créé. Pourtant, le faible soutien aux enseignants, les modes de financement non uniformisés, la difficulté à trouver une classification juste pour identifier les élèves en difficulté, le dépistage tardif de ces difficultés et leur diagnostic pas toujours juste demeurent des points à améliorer. Aussi, dans ce contexte, le Conseil supérieur de léducation a soulevé lambivalence des intervenants face aux bienfaits de la reprise dune année scolaire chez les enfants en difficulté dapprentissage. Il a également ciblé lécart entre les besoins individuels des élèves et les ressources disponibles pour répondre à leurs besoins, ainsi que les méthodes aléatoires dintégration des élèves en difficulté dadaptation scolaire. Il semble donc que le faible taux dintégration des élèves handicapés ou en difficulté et le fort taux de décrochage scolaire et de difficultés dintégration professionnelle soient au centre des préoccupations du Ministère de léducation du Québec. La nouvelle politique de ladaptation sinscrit dans une période de restriction budgétaire. Tout en empêchant le dédoublement des services, une meilleure utilisation des ressources disponibles est donc souhaitée.

Prémisse de base

Lorientation générale de la politique de ladaptation scolaire prend la forme suivante : « Aider lélève handicapé ou en difficulté dadaptation ou dapprentissage à réussir sur les plans de linstruction, de la socialisation et de la qualification. À cette fin, accepter que cette réussite éducative puisse se traduire différemment selon les capacités et les besoins des élèves, se donner les moyens qui favorisent cette réussite et en assurer la reconnaissance » (Politique de ladaptation scolaire, 1999, p. 17). Il est estimé quenviron 12% des élèves sont en difficulté dadaptation scolaire de toutes sortes. Pour ces jeunes, « le respect du principe de légalité des chances » quant à la possibilité de recevoir une éducation dans le système scolaire est mise de lavant par le Ministère de léducation.

Nouvelle catégorisation

Les allocations pour les élèves handicapés, en difficulté dapprentissage ou de comportement, sont réparties selon des paramètres précis qui définissent les différentes problématiques dadaptation rencontrées dans le milieu scolaire. Ces catégories instaurées par le Ministère de léducation servent de base à la répartition du budget mais aussi, elles permettent la compilation de statistiques et létablissement dun suivi du cheminement scolaire des élèves. Les définitions en vigueur par le passé comprenaient 31 catégories et sous-catégories distinctes. Toutefois, la complexité du dossier de chaque élève, les exigences grandissantes des déclarations denfants en difficulté dans le milieu scolaire, la disparité de la formation du personnel spécialisé et les divergences dinterprétation de ce qui définit les problèmes dadaptation scolaire semblent avoir préoccupé le Ministère de léducation. Pour pallier ces lacunes, celui-ci a convenu de réduire le nombre de définitions délèves en difficulté dadaptation scolaire et, par le fait même, le nombre de catégories de financement . En allégeant les exigences administratives par la réorganisation des déclarations, le Ministère de léducation prévoit ainsi une plus grande équité dans la distribution des ressources. Deux grandes catégories se divisent ainsi :

Élève en difficulté dadaptation ou dapprentissage

Les élèves ayant des troubles graves du comportement : il est question de jeunes qui présentent fréquemment des comportements agressifs ou de destruction envers les autres. Vu la nature des difficultés et des services nécessaires que requièrent ces élèves, le Ministère de léducation souligne la nécessité d'un diagnostic émis par une personne qualifiée (un professionnel de la consultation comme un travailleur social, un psychologue ou un psychoéducateur). Il précise limportance d'identifier la cause de ce trouble afin de guider les interventions des professionnels. Lidentification des élèves figurant dans cette catégorie est donc maintenue. Cette catégorie englobe environ 3% des élèves en adaptation scolaire. La prévalence des troubles de conduite ne fait pas toujours consensus, les différents instruments diagnostics utilisés et les critères retenus par chacun d'eux apportant certaines nuances.

Les élèves à risque : Il s'agit des élèves qui sont à risque déprouver des difficultés dapprentissage dans le milieu scolaire. Puisque les catégories antérieures manquaient de fiabilité et dunité dans leur application, lidentification nominale nest plus nécessaire (soit la distinction entre les difficultés dapprentissage légères ou graves, les troubles du comportement, la déficience légère avec ou sans trouble du comportement). Le Ministère de léducation préfère que les ressources soient investies dans la recherche de meilleures méthodes dinterventions pour ces élèves, plutôt que dans lidentification précise de la nature de leur problème. Cette catégorie englobe environ 87% des élèves en adaptation scolaire. Les élèves inclus dans la catégorie d'élève à risque ne reçoivent plus de code du Ministère de l'Éducation, ce qui signifie qu'ils n'ont plus accès à des ressources ou des services spéciaux. Ils reçoivent un support équivalent à celui fourni aux élèves dits normaux.

Élève handicapé

Environ 12% des élèves en difficulté dadaptation scolaire se retrouvent dans lune ou lautre de ces catégories

Les élèves handicapés par une déficience motrice légère ou organique ou par une déficience langagière : Les limites quéprouvent ces élèves nécessitent des soins particuliers ou un soutien occasionnel. Un médecin généraliste ou spécialiste ou un spécialiste du domaine de référence doit se prononcer sur cette déficience pour que lélève ait droit à des services.

Les élèves handicapés par une déficience intellectuelle moyenne à sévère, une déficience profonde ou par des troubles sévères du développement : Autres que la déficience intellectuelle, on retrouve dans cette catégorie le trouble envahissant du développement, le trouble relevant de la psychopathologie et la déficience atypique (condition rarissime). Dans la plupart de ces troubles, seul un psychiatre ou un pédopsychiatre, entouré dune équipe multidisciplinaire, peut émettre un diagnostic. En ce qui concerne la déficience intellectuelle, les psychologues et les conseillers dorientation sont aussi en mesure de diagnostiquer ce déficit.

Les élèves handicapés par une déficience physique grave : cest-à-dire toutes les déficiences motrices graves, les déficiences visuelles ou auditives. Un médecin généraliste ou spécialiste ou un spécialiste du domaine de référence peut émettre un diagnostic.

Voie d'action

En souhaitant mettre sur pied sa nouvelle politique dadaptation scolaire et afin de recueillir des résultats observables de lévolution des élèves handicapés ou en difficulté dapprentissage, le Ministère de léducation propose diverses pistes d'actions:

  1. Malgré le contexte de coupures budgétaires, le désir de répondre aux besoins les plus pressants ne semble pas être la priorité. Selon le Ministère de léducation, le déploiement des ressources pour des fins de prévention tel linstauration dun environnement favorable en tenant compte de la diversité des besoins et des objectifs de la clientèle, ou même, une intervention rapide dès les premières années du primaire, devraient être en mesure de diminuer les manifestations de certains problèmes dadaptation scolaire.
  2. Le Ministère de léducation préconise également ladaptation des services éducatifs actuels en ajustant ou en modifiant les services offerts à tous les élèves pour leurs besoins spécifiques. Concrètement, cela demande ladaptation de lenseignement et du matériel didactique afin de respecter le rythme de chacun (un aménagement des programmes par cycle de deux ans au primaire propose une marge de manœuvre aux élèves pour acquérir les savoirs nécessaires) et un plus grand soutien aux enseignants. Aussi, une plus grande variété de cheminements scolaires devrait être offerte aux élèves (exemple, un lien entre lécole et le milieu du travail).
  3. Laccent doit être mis sur lévaluation des besoins et des capacités individuelles (évaluation des compétences transversales) et ce à l'aide de la connaissance de la situation des élèves. La socialisation des élèves devient donc une préoccupation centrale de la nouvelle politique dadaptation scolaire. Dans cette optique, lintégration des élèves handicapés ou en difficulté dans les classes régulières est privilégiée. Cette pratique veut promouvoir légalité des chances face à léducation, en évitant la discrimination.
  4. Un partenariat et une bonne communication entre les services sociaux, le réseau de la santé ainsi quavec les services de la petite enfance doivent être davantage valorisés. Selon le Ministère de léducation, une communauté éducative doit être créée autour de lenfant, en impliquant plus directement les parents dans son cheminement scolaire.
  5. Une attention particulière doit être portée aux élèves à risque et aux élèves ayant des troubles de comportement. Ainsi, le Ministère de léducation souhaite une amélioration de la connaissance de cette clientèle et des méthodes dintervention qui favorisent le succès de ces élèves.
  6. Lévaluation de la progression des élèves et de la qualité des services doivent être instaurées. Les résultats de ces évaluations pourront ainsi servir à ajuster les interventions et la qualité de lenseignement en fonction des ressources disponibles.

Bien que lélève soit considéré comme lacteur principal de sa réussite, il est postulé que lorganisation scolaire et les services offerts ont aussi des répercussions sur la scolarisation des enfants

Enseignement de la psychologie scolaire

Le premier programme de formation en psychologie scolaire a été mis sur pied à l'université de New York. Le nombre de psychologues scolaires est alors passé de 0 en 1890 à 200 en 1920 (Fagan & Wise, 1994). Le premier programme doctoral a été instauré à l'université de Pennsylvanie en 1930 (Braden, DiMarino-Linnen & Good, 2001). Depuis, plusieurs universités ont mis sur pied des programmes de formation en psychologie scolaire.

Enseignement de la psychologie scolaire au Québec

Des psychologues scolaires sont présents dans chaque commission scolaire du Québec. Quoique la demande dans cette spécialisation demeure forte, une seule université au Québec offre un programme spécifiquement destiné à la formation de ces professionnels du milieu scolaire. Il s'agit de l'Université du Québec à Montréal (UQAM). Étant donné la rareté des diplômés de cette discipline par rapport aux postes à combler, plusieurs des psychologues travaillant dans le milieu scolaire ont une formation en psychologie clinique.

Voir l'article Psychologue scolaire.

Clientèle rencontrée par le psychologue en milieu scolaire

La clientèle du psychologue scolaire est multiple: ses services bénéficient à la fois aux élèves, à leurs parents, ainsi qu'aux autres professionnels de l'éducation. Les problématiques les plus souvent rencontrées en milieu scolaire touchent:

Cependant, d'autres troubles s'ajoutent à cette liste :

Préoccupation des jeunes à l'égard de leur poids

Linsatisfaction quant à son propre corps est une constante chez les jeunes. À ce propos, l'apparence physique est l'aspect du concept de soi qui prédit le mieux l'estime de soi, au niveau global, des enfants du primaire et du secondaire (Klomsten, Skaalvik, Espnes, 2004). Selon Santé Canada (1993), «  une étude démontre que dès lâge de 11 ans , 37% des élèves canadiennes changeraient dapparence si elles le pouvaient. À 13 ans, ce pourcentage sélève à 58% et à 55% chez les élèves de 15 ans. » (Tremblay, 1999). Au Québec, on peut constater que dès lâge de huit ans, les filles et les garçons se préoccupent de leur poids. En effet, 35 % des filles et 27% des garçons de neuf ans désirent être plus minces. Environ 50% des adolescents(es) sautent un repas et le quart a déjà jeûné toute une journée, dans le but de maigrir ou de contrôler son poids (CAAO, 2002). De plus, même si leur poids est normal, le quart des adolescentes tentent de maigrir et 40% d'entre elles essaient de le contrôler (CAAO, 2002). Au Québec, on estime que 65 000 jeunes souffrent de troubles alimentaires (SCRASSC, 2002). Au Canada, 200 000 à 300 000 canadiennes de 13-40 ans (0.5 à 1%) souffriraient danorexie mentale et le double serait atteint de boulimie (Statistiques Canada, 1993). Il ne faut donc pas se surprendre de laugmentation de lincidence de la boulimie et de lanorexie mentale et en particulier dans nos pays occidentaux (Bee, 1997) Selon une étude québécoise, la prévalence de lanorexie légère chez les adolescentes serait de 5 % et celle de lanorexie grave serait de 1%. La prévalence de boulimie, quant à elle sélèverait à 4.5% (Brassard et Mongeau (2002).

Dans le cas de lanorexie mentale, la personne, possédant une image delle-même complètement faussée, est envahie par une crainte excessive et irrationnelle de prendre du poids. Elle est à ce point déterminée quelle cessera de salimenter normalement, et ce même, au risque déprouver de graves problèmes de santé, voire même de se laisser conduire vers la mort.

La personne affectée de boulimie, quant à elle, perpétuera un cycle de suralimentation compulsive suivi dune purge. Selon Attie et al. (1990): Ce trouble est caractérisé par «  une préoccupation obsessionnelle du poids, des épisodes récurrents de gavage accompagnés par un sentiment subjectif de perte de maîtrise et le recours abusif au vomissement, à lexercice physique et/ou aux purgatifs dans le but de contrer les effets de la goinfrerie ».

Ces résultats concordent avec lidée que les valeurs sociales et/ou familiales qui sont véhiculées au sein du monde occidental, sont imprégnées de valorisation de lapparence extérieure de lindividu pour adhérer à la réussite sociale et au succès global.

Certains instruments permettent l'évaluation spécifique de cette problématique.

Intervention auprès de l'élève

Comme les auteurs Shisslak et Crago (2001) le mentionnent, limplantation de programmes de prévention compte parmi les facteurs de protection pour les troubles des conduites alimentaires et pour les problèmes liés à limage corporelle. Ceux-ci favorisent de bonnes attitudes face à soi-même et inculquent de saines habitudes concernant les modes de vie sains. Voici quelques programmes de prévention concernant limage corporelle : • «Tu es unique»: Produit par Santé Canada et les Services de santé dOttawa-Carleton. Cest un programme qui promu une perception positive de limage corporelle. Lestime de soi, la bonne alimentation, les modes de vie sains et la prévention du tabagisme sont au cœur des thèmes proposées. Le programme est destiné aux enseignants délèves du secondaire. Tél.: (613) 722-2328 • « HIP »Habiletés et indépendance personnelles : Produit par Santé Canada, Ottawa. « HIP » est un programme destiné aux jeunes filles de 10-15 ans; il sagit dun guide pour une formation de 2 jours pour les leaders de ce groupe dâge, en vue de favoriser ladoption de modes de vie plus sains. Tél.: (514) 270-3779 Site Web: www.caao.qc.ca • « Lobsession de la minceur »: Cest un guide pour animer une dizaine rencontre de groupe sur le thème de lobsession de la minceur à lintention des femmes adultes. Produit par Centre des femmes de Verdun,(514) 767-0384 • «Lapproche VITALITÉ »: Publiée par Santé Canada: site [www.hc-sc.gc.ca/hppb/la-nutrition/pubf/vitalit1/]. Cette approche vise à promouvoir la saine alimentation, un poids santé et un style de vie active. Un guide dactivités est proposé. • Le programme « Bien dans sa tête, bien dans sa peau » (BTBP): Cest un programme promotionnel qui présente un cadre de prévention universelle, destiné aux adolescents mettant à lavant limage corporelle saine. Ce qui implique la favorisation de bons comportements face à leur corps, leur poids et lalimentation. Le style de vie actif et le renforcement de lestime de soi chez les adolescents sont autant daspects importants explorés dans ce programme. Le respect des autres face aux différences quant au format corporel est aussi soulevé. En promouvant ces facteurs, les auteurs de ce programme veulent prévenir de la sorte les problèmes liés au poids. Ce programme simplante dans les écoles secondaires. Bien dans sa tête, bien dans sa peau, 2002, 796 pages.Site Web: www.bodyimagecoalition.org a été produit par lorganisme, ÉquiLibre*, Groupe daction sur le poids, qui est un organisme à but non lucratif fondé en 1986 qui regroupe des professionnels de la santé et des membres de la population. Sa mission est de favoriser la prévention et la diminution des problèmes reliés au poids et à limage corporelle par lélaboration dactions de sensibilisation, et la conception de programmes et doutils éducatifs à lintention de la population et des professionnels de la santé.

  • Jusquen septembre 2004, lorganisme était connu sous le nom de Collectif action alternative en obésité (CAAO).

À lheure actuelle, ce programme est implanté dans plus de 10 établissements scolaires secondaires au Québec. Ce programme vise à impliquer le plus grand nombre dadultes en milieu scolaire et dans la communauté pouvant sapproprier les valeurs intrinsèques qui sous-tendent le programme. En impliquant les enseignants, on veut quils puissent intégrer des activités du programme, destinés aux jeunes, au sein de leur matière à enseigner. On veut mobiliser le plus de gens possible au sein de lécole et de la communauté, afin dorganiser et de participer aux activités véhiculant des valeurs de respect dacceptation de soi et des autres dans des modèles de corps différents. Afin de bien impliquer les adultes, il y a une formation spécifique pour eux qui vise à faire acquérir des connaissances sur les façons appropriées et non appropriées de contrôler le poids. On veut aussi, faire prendre conscience des préjugés sociaux face à certaines physionomies ou certains formats corporels et ainsi, séveiller à limpact des médias influençant nos perceptions et véhiculant des valeurs sociales valorisant le succès par des apparences extérieures. Les critères de beauté pour la femme, véhiculés dans les médias et dans les publicités de revues de mode (achetées par les adolescentes), sont inaccessibles pour la grande majorité des adolescentes. Ces images idéalisées de la femme véhiculées dans les médias, affichent des apparences squelettiques, sans forme et surtout sans rondeur. Pour les jeunes garçons, les mannequins et mêmes les personnages de dessin animé présentent des allures de « monsieur muscles ». Ces informations sont divulguées dans le but de faire prendre conscience du rôle de modèle que les adultes jouent auprès des jeunes. De plus ce programme vise à faire développer des habiletés de soutien pour les adolescents. Pour les jeunes, eux-mêmes, le programme vise la même chose que les adultes, à la différence quil se veut daméliorer la perception de leur image corporelle et leur estime de soi. Les activités présentées, ont comme objectif de développer des habiletés pour résister aux pressions dautrui et pour inculquer la tolérance et le respect face aux autres et principalement vis-à-vis les formats corporels variés.

Lévaluation en psychologie scolaire

L'évaluation psychologique est à la base du diagnostic. Ainsi, lévaluation dun enfant dans le milieu scolaire est lune des grandes spécificités de la psychologie scolaire. Grâce à lévaluation, les psychologues scolaires seront en mesure démettre des recommandations pouvant servir de base à des stratégies de suivi, dintervention ou dorientation vers dautres professionnels de léducation ou de la santé. Ces recommandations pourront être présentées aussi bien à lenseignant quaux parents et se retrouver par la suite dans le plan dintervention individualisé obligatoire, selon certaines législations nationales, par exemple, si lélève est identifié en « difficulté scolaire ». D'un point de vue statistique, les données du Canada, de même que celles des États-Unis, démontrent que les élèves en difficulté d'apprentissage constituent la principale clientèle parmi les élèves handicapés ou en difficulté dadaptation ou dapprentissage. Les psychologues scolaires québécois allouent plus de la moitié de leur temps à lévaluation. Lorsquil sagit de lévaluation délèves en difficulté dapprentissage au primaire, ils consacrent environ le trois quart de leur temps à celle-ci, soit 72%. Les psychologues disposent de plusieurs instruments dévaluation à leur disposition.

Lentrevue

Le premier but dune lentrevue est dobtenir une information appropriée, fiable et valide au sujet de la problématique de la personne interviewée. Dans tous les cas, le psychologue devra avoir en tête le motif de référence qui sert de fil conducteur à son travail dentrevue.

Divers répondants pour préciser la problématique de lenfant

Dans le cadre dune entrevue, le psychologue scolaire pourra être amené à rencontrer lenfant, ses parents, son enseignant mais également dautres membres de la communauté scolaire afin préciser les raisons de la référence en psychologie scolaire et pour faire un bilan des forces et des faiblesses de lélève.

Lentrevue avec lenfant

Le psychologue scolaire cherchera, dans une entrevue avec un élève, à obtenir des informations directes sur les perceptions et les sentiments de lenfant devant le problème quil rencontre. Lentrevue est conduite en fonction de lâge de lenfant, son niveau de compréhension et dexpression. Selon lâge de lenfant, le psychologue scolaire pourra évoquer ses intérêts, ses amis, ses perceptions de lécole et de son rôle, ses difficultés rencontrées dans les différentes matières scolaires, ses forces et ses faiblesses, les facteurs le motivants ou décourageants.

Lentrevue avec les parents

On obtiendra dans ce cadre, des informations plus intimes sur le plan des relations familiales et affectives de lenfant. Ce type dentrevue vient donner un autre point de vue, une autre vision des difficultés ressenties par lenfant ainsi que la possibilité de faire des liens entre un problème apparu en classe et des événements survenus à la maison (ex : problème de comportement suite à la séparation des parents). Elle permet également dobtenir des informations sur les antécédents médicaux, développementaux et scolaires de lenfant. Lors de son entrevue avec les parents, le psychologue scolaire devra faire preuve de tact et dempathie. Il devra être vigilant à adapter son discours aux caractéristiques propres aux parents telles que leur religion, leur ethnicité ou encore la vision queux-mêmes ont de lécole et des attentes quils ont de leur enfant. Le psychologue scolaire profitera de cette entrevue pour informer les parents sur les préoccupations de lécole, sur le processus dévaluation de leur enfant ainsi que la communication du bilan de son évaluation.

Lentrevue avec lenseignant

Les informations recueillies dans le cadre de lentrevue avec lenseignant donnent des indications sur les perceptions de ce dernier face au problème rencontré par lenfant. Lentrevue peut, dans certains cas, permettre au psychologue daider lenseignant à se décentrer, à aborder le problème sous un autre angle et par conséquent à ajuster certaines de ses perceptions. Les informations recueillies pourront, dans ce cadre, aider le psychologue à connaître les antécédents et conséquences qui surviennent dans le cas dun problème de comportement et les interventions déjà mises en place par le passé par lenseignant. Le comportement de lenfant pourra être replacé dans le contexte de la classe, avec les autres enfants et les adultes de lécole.

Différents types dentrevues

Déroulement général dune entrevue

Au cours de lentrevue, le psychologue scolaire couvrira différents champs dexploration . Une multitude dinformations telles que la personnalité, le tempérament, la motricité, les relations avec les pairs, le cheminement scolaire pourra être envisagées. On gardera à lesprit le fait que linvestigation doit permettre de faire des liens avec dautres matériels dévaluation et de donner des clés et des pistes dinterventions.

Lentrevue structurée

On utilise une entrevue structurée pour aller chercher des informations spécifiques en relation avec des questions précises. Les questions posées attendent une réponse de type oui-non. Par exemple, pour écarter lhypothèse dun Trouble Envahissant du Développement, on cherchera à savoir si lenfant présente ou non de lauto-stimulation ou des comportements stéréotypés. Ce type dentrevue peut être réalisée à laide de questionnaires auprès des parents ou des enseignants.

Lentrevue semi structurée

Les entrevues semi structurées suivent des directives générales mais flexibles en fonction du but de lévaluation. On pourra, par exemple, poser des questions nous servant à obtenir des informations sur une dimension particulière de la personnalité de lenfant tout en lui laissant un champ assez large pour quil puisse élaborer. Exemple de question pour connaître le profil affectif de lenfant : Quest-ce qui te rend le plus heureux ? le plus triste ?, quest-ce qui te met en colère ?quest-ce qui te fait peur ou tinquiète ?... Quest ce que tu préfères chez toi ?, Quelle est la meilleure chose quil te soit arrivé ?, la pire ? Si tu avais un enfant du même sexe que toi, en quoi voudrais-tu quil te ressemble ? en quoi voudrais-tu quil soit différent de toi ? Quels sont tes rêves ? Quel est ton souvenir le plus joyeux ? le plus triste ? On pourra élargir la réponse de lenfant en lui demandant les raisons de sa réponse (pourquoi ?).

Lentrevue ouverte

Lentrevue ouverte peut être utilisée pour identifier un problème de façon générale en posant a linterviewé une question aussi large que « quest-ce qui vous amène à me consulter? » ou « que puis-je faire pour vous? ». Lélève? aura donc la liberté de raconter son problème sans être « guidée » par les questions du psychologue.

Questionnaires, tests et échelles en psychologie scolaire

Daprès lOrdre des Psychologues du Québec (2000) « lutilisation de testspsychologiques pour lévaluation dun client constitue un moyen largement utilisé en vue détablir une impression diagnostique détaillée ou pour formuler une recommandation ». Le psychologue scolaire va donc y avoir recours dans le but de cerner différents aspects du fonctionnement et du potentiel de lenfant que ce soit aux plans intellectuel, affectif, ou encore adaptatif.

Évaluation générale de lIntelligence

Les évaluations permettant de déterminer le quotient intellectuel constituent bien souvent lun des tests dentrée lors dune évaluation en psychologie scolaire. Les échelles de Weschler restent généralement linstrument privilégié pour obtenir des informations sur les performances verbales et cognitives de lélève. En effet, 90% des psychologues scolaires en Amérique du Nord préfèrent les tests de Weschler à tous les autres K-ABC, Stanford-Binet, McCarthy, etc. (Chattin et Bracken, 1989). Parmi les informations obtenues servant à évaluer le quotient intellectuel, on pourra obtenir des informations sur le potentiel dapprentissage, de la mémoire, de la structuration spatiale, du langage et des apprentissages de base.


Évaluation de la coordination visuo-motrice

Le psychologue scolaire utilisera des tests lui permettant de dépister les enfants ayant des difficultés à intégrer et à coordonner leurs perceptions visuelles et motrices avec des tests tels que le VMI; developmental test of visual-motor intégration. Il peut ainsi chercher à obtenir des informations concernant les habiletés de constructions visuo-spatiales de lenfant et sa mémoire visuelle (ex : Figure complexe de André Rey (psychologue)).

Évaluation de la santé mentale

Différentes batteries de tests permettent dévaluer la santé mentale de lenfant. Le Dominique, par exemple, dont lobjectif est de dépister et dévaluer les problèmes de santé mentale est construit selon les critères du DSM III-R. Sa passation donne des informations sur léventuelle présence de phobie simple, angoisse de séparation, hyperanxiété, dépression majeure, hyperactivité et déficit de lattention, trouble oppositionnel, troubles des conduites.

Évaluation des compétences socio-affectives et adaptatives

Lévaluation socio-affective permet au psychologue scolaire dobtenir des informations sur les aspects dadaptation et de maturité de lenfant, de son bien-être à lécole, de ses relations avec ses pairs. Des aspects particuliers du profil émotionnel et affectif peuvent être abordés par des tests tels que lInventaire destime de soi de Piers Harris, lÉchelle danxiété Multidimensional anxiety scale, lÉchelle danxiété sociale: Social phobia and anxiety inventory for children

Certains tests permettent dobtenir une idée sur les compétences sociales et adaptatives de lenfant. (Vineland, Échelle Québécoise des Comportements Adaptatifs ). Un autre type dévaluation des relations entre les élèves peut être fait par lutilisation de sociogramme..


Évaluation des troubles du comportement

Sil le juge pertinent, le psychologue pourra poursuivre ses investigations sur les troubles des conduites et du comportement (Échelle des dimensions du Comportement EDC, Échelles dAchenbach CBLC).

Évaluations spécifiques

De nombreuses batteries de tests peuvent être utilisés dans le cadre de problématiques particulières telles que le dépistage de lautisme (Autism Diagnostic Observation Schedule ADOS), les désordres alimentaires, la dépression, (Children Depression Inventory (CDI), échelles de Beck pour les enfants et adolescents).

Évaluation informelle

Productions de lélève

Une attention particulière peut être également accordée aux productions scolaires de lenfant. Par exemple, le psychologue scolaire pourra demander à lenseignant les productions artistiques ou les évaluations scolaires dun enfant au primaire pour contrôler ses apprentissages des aspects formels de ses apprentissages en français ou en mathématiques. Il pourra ainsi avoir une idée des stratégies que lenfant utilise. En entrevue, il peut également collecter lui-même ces informations en demandant à lenfant de lui faire un dessin, de répéter des mots, ou encore de passer un bref test de lecture.

Portfolio

Le portfolio scolaire est un outil pouvant être utilisé par le psychologue oeuvrant dans les écoles lors du processus dévaluation informelle des élèves. Le portfolio regroupe un ensemble de productions recueillies et organisées de façon systématique par les élèves et par les enseignants. Les productions sont sélectionnées afin de montrer les connaissances et le savoir-faire de lenfant dans une ou plusieurs disciplines. Le but du portfolio est donc de faciliter le processus dapprentissage de lélève en lui permettant de développer une réflexion sur ses apprentissages et de voir sa progression durant une période définie. Lutilisation du portfolio permet à lélève de participer activement à lautoévaluation de ses compétences. Le Ministère de lÉducation, des Loisirs et du Sport (MELS) recense plusieurs types de portfolio pouvant être sur support numérique ou en format papier :

1) Le portfolio de type dossier dapprentissage vise à suivre la progression de lélève durant une période définie. Ce dossier principalement bâti par lélève rassemble ses productions, des observations des enseignants et des professionnels du milieu scolaire ainsi que des autoévaluations.

2) Le portfolio de type dossier de présentation regroupe uniquement les meilleures productions de lélève.

3) Le portfolio de type dossier dévaluation sert à illustrer le niveau de développement des compétences de lélève. Lélaboration de ce portfolio est principalement dirigée par lenseignant.

Le portfolio peut être utilisé par le psychologue scolaire comme outil facilitant la communication avec lélève. Le psychologue peut recueillir sa perception sur ses productions et cerner ses forces, ses motivations et ses intérêts. De plus, le portfolio permet de souligner les forces et les difficultés de l'élève, donne des renseignements sur ses méthodes de travail et sur ses stratégies dapprentissage. Les informations recueillies à laide du portfolio peuvent donner des pistes dinterventions pouvant mener à lélaboration du plan dintervention individualisé.

Observations directes

Les observations directes permettent au psychologue scolaire de déterminer par lui-même quels sont les événements déclencheurs et renforçants des difficultés ou succès de lenfant.

Il peut aussi bien se rendre en classe ou dans la cours de récréation pour observer les interactions spontanées entre lenfant et ses pairs.

L'analyse fonctionnelle du comportement

Lanalyse fonctionnelle est une des trois étapes de lanalyse appliquée du comportement. Les trois étapes sont une analyse descriptive, une analyse fonctionnelle et lapplication de la stratégie dintervention. Lanalyse fonctionnelle du comportement découle des travaux de Skinner sur le conditionnement opérant (Forget, 2006; Clément, 2006, Malcuit, Pomerleau et Maurice 1995). Elle désigne un ensemble de procédures dobservation et dévaluation du comportement par lidentification des variables environnementales et contextuelles qui varient de façon proportionnelle à un ou des comportements cibles (Forget, 2006). Elle est nommée « fonctionnelle » parce que le comportement est définit en fonction des stimuli déclencheurs et obtenus (Forget, 2006). Elle a pour objectif de préciser ce qui précède le comportement (antécédents ou les stimuli discriminatifs SD) et ce qui le suit (conséquences ou SR) (Clément, 2006). Elle est donc réalisée à laide dobservations systématiques du comportement chez un individu. Pour ce faire, il est impératif didentifier le comportement cible et de le définir le plus objectivement possible (Clément, 2006). L'observation systématique permet dobtenir des informations détaillées sur les évènements survenant avant, pendant et après le comportement de la personne. Lanalyse fonctionnelle implique la mise en relation du comportement sous observation, des règles qui le précèdent (stimuli discriminatifs) et des stimuli qui en sont la conséquence (Forget, 2006). Cette analyse doit mener à explication de la manifestation et le maintien du comportement. Par exemple, lanalyse fonctionnelle pourrait être utilisée afin de comparer le taux dattention à la tâche dun élève et le taux dapprobation sociale de la part dun enseignant. Dans le cas le taux dattention de lélève serait corrélé au taux dapprobation sociale de lenseignant (lattention varie en fonction de lapprobation), lintervention à privilégier pour amener lélève à augmenter son taux dattention serait de sensibiliser lenseignant à limportance daugmenter le taux dapprobation sociale envers cet enfant.

Le plan d'intervention

Suite à lévaluation, il nest pas rare que le psychologue scolaire soit appelé à participer à lélaboration du plan dintervention de lélève.

Historique du plan d'intervention

Au Québec, plusieurs événements ont influencé limplantation du plan dintervention dans les écoles. Le rapport Parent ouvre la voie en 1962 à léducation spécialisée en affirmant vouloir permettre à tous les enfants, y compris ceux qui présentent des handicaps ou des difficultés diverses, de recevoir la meilleure éducation possible. Ce fut alors lémergence des classes et écoles spéciales. Le rapport COPEX, en 1976, provoque un second changement en suggérant non seulement de scolariser tous les enfants québécois, mais de le faire dans le cadre le plus normal possible, ouvrant ainsi la voie à linclusion en classe régulière des enfants handicapés ou en difficulté. En 1988, la Loi sur linstruction publique rend obligatoire le plan dintervention personnalisé pour les élèves en difficulté. Puis, en 1999, la Politique de ladaptation scolaire se donne la mission de permettre aux élèves handicapés ou en difficulté dadaptation ou dapprentissage de réussir non seulement sur le plan de linstruction, mais également de la socialisation et de la qualification. Ceci entraîne un nouveau cadre de référence quant à lutilisation et au contenu des plans dintervention.

Élaboration du plan d'intervention en milieu scolaire

À quoi sert le plan d'intervention?

Le plan dintervention a dabord pour fonction de réunir les éléments nécessaires afin de comprendre la situation de lenfant en difficulté. Ces informations permettent ensuite la planification des services. Le plan aide également les différents intervenants qui gravitent autour de lenfant à coordonner leurs actions afin que tous agissent dans la même direction. Il sagit aussi dun instrument de communication privilégié puisquil contient lessentiel des besoins et des forces de lélève, ainsi que les interventions à mettre à place. Il sagit de plus dun bon moyen de suivi et de régulation des services implantés auprès de lenfant, puisque le plan doit être révisé périodiquement.

Dans quels cas un plan d'intervention est-il nécessaire?

Généralement, le processus délaboration du plan dintervention se met en branle pour trois raisons : soit lélève ne répond pas aux méthodes dintervention usuelles et nécessite la mobilisation du personnel afin de trouver de nouvelles solutions ; soit parce que la situation de lélève requiert des ressources spécialisées ; soit parce que le cas de lenfant oblige une prise de décision à propos du cheminement ou du classement de lenfant. Ceci touche les élèves ayant reçu un diagnostic (ex. trouble grave du comportement, déficience intellectuelle, trouble du langage, etc.), mais aussi ceux qui sont considérés à risque.

Que doit contenir un plan d'intervention?

Le document doit dabord contenir le nom de lenfant et des personnes ayant participé au plan dintervention. Ensuite, on devrait retrouver le motif de référence, les résultats des diverses évaluations ainsi quune description des besoins, des forces et des difficultés de lenfant. Vient ensuite la planification, composée des éléments suivants : les buts à long terme ; les objectifs poursuivis à court terme ; les critères datteinte des objectifs ; les moyens utilisés pour atteindre les objectifs ainsi que les ressources nécessaires ; les personnes responsables de la mise en place du plan dintervention; le calendrier des échéances ; et finalement, les résultats obtenus, sil sagit de la révision du plan. Chaque commission scolaire possède par ailleurs son propre modèle de plan dintervention.

Quelles sont les étapes menant au plan d'intervention?

Le processus commence par le constat des difficultés de lenfant, habituellement par lenseignant. Ce dernier, après avoir observé lélève et tenté quelques interventions en classe, réfère à la direction sil soupçonne que lenfant puisse avoir besoin dune aide plus spécialisée. Léquipe-école doit alors produire un bilan fonctionnel des forces et des difficultés de lenfant à partir des résultats de diverses évaluations (pédagogiques, orthopédagogiques, des habiletés sociales, psychosociale, intellectuelle et langagière). Le psychologue est très souvent impliqué dans lune ou lautre de ces évaluations. Une fois les informations collectées, on peut passer à la planification et à la rédaction du plan dintervention en tant que tel. Le plan devra par la suite être révisé régulièrement afin de faire un bilan des progrès de lenfant et de lefficacité des interventions appliquées.

Qui doit être présent lors de l'élaboration du plan d'intervention?

Le directeur de lécole doit toujours participer au plan dintervention, de même que lenseignant de lenfant. Tous les autres professionnels concernés sont également convoqués ; le psychologue sy retrouve donc très fréquemment, dépendamment des problématiques présentées par lenfant. Les parents doivent également être invités à simpliquer. Lélève devrait également normalement être présent, à moins quil ne soit incapable de participer.

Différences entre les garçons et les filles dans le milieu scolaire

La plus grande réussite scolaire des filles par rapport aux garçons ne représentent pas un phénomène récent ni isolé. En effet, cette forte tendance se retrouve dans plusieurs pays dont au Danemark, en Grèce et au Japon et semble se maintenir avec le temps, voire même augmenter. Les difficultés vécues par les garçons dans les écoles ne reflètent pas seulement un problème décart momentané de performance mais évoquent aussi un générateur dinadaptation sociale. Plusieurs études considèrent la réussite scolaire comme un déterminant significatif de linsertion sociale ultérieure. De plus, léchec scolaire est fortement associé avec des problèmes dinadaptation sociale et des comportements déviants. Le désengagement et léchec scolaires dun grand nombre de garçons témoignent dun problème complexe qui comprend des enjeux sociaux importants et qui, par le fait même, nécessite de porter une attention particulière. Des mesures simposent afin de favoriser le changement et solliciter limplication de plusieurs acteurs pour une mobilisation collective.

Des solutions pour contrer le désengagement scolaire des garçons

Mesures liées à la Réforme en éducation au Québec

Lorsquon examine un problème, il est essentiel de se pencher sur les facteurs environnementaux. Dans ce cas-ci, le contexte scolaire doit être considéré afin dapporter des changements efficaces et constructifs aux problèmes vécus par les garçons. La réforme de léducation, mise en place actuellement dans les écoles du Québec, semble offrir plusieurs solutions. Pour tenter de résoudre ces difficultés, la réforme propose de les considérer différemment en transformant la culture même de lécole. En effet, lécole nécessite de revoir leurs façons de faire en se questionnant particulièrement sur les représentations, les pratiques et les rôles des acteurs scolaires. La réforme de léducation implique principalement un changement dans la manière de concevoir lapprentissage. Cette conception doit sinspirer des approches cognitivistes et socioconstructives. Dans cette perspective, lélève est actif dans la construction de ses apprentissages. Pour ce faire, il est essentiel de différencier la pédagogie pour chaque élève les situations dapprentissage sont nombreuses, complètes et pleines de sens. La différenciation pédagogique conçoit lécole comme un milieu éducatif dans lequel tous les enfants sont concernés et intéressés par leurs apprentissages. Les gars et les filles diffèrent dans leur façon dapprivoiser les connaissances. Plusieurs études estiment généralement que les garçons, moins verbaux, ont besoin de bouger, alors que les filles répondent bien aux attentes de lécole concernant la discipline, la civilité et lempathie. Ainsi, le vrai défi de lécole se situe dans la nécessité dadapter la pédagogie pour motiver les élèves autant les garçons que les filles. Il faut tenir compte des caractéristiques des garçons en leur offrant, par exemple, des situations dapprentissage qui leur permettent de bouger et dexécuter des activités plus physiques et plus proches de leur réalité. Cest donc par laction que lon va amener les garçons à réussir.

L'équipe-école et mesures administratives

Cette formule gagnante (la différenciation pédagogique) ne fonctionne que dans la mesure les enseignants travaillent en équipe. En effet, cette nouvelle façon de concevoir la pédagogie et lapprentissage génère sans aucun doute une complexification dans la tâche denseigner. Le travail déquipe permet de mettre en commun les compétences de chacun pour trouver des solutions plus pertinentes et plus variées à légard des problèmes à lécole. Ainsi, lécole a besoin de modifier ou dadapter sa conception de lapprentissage et les pratiques pédagogiques qui en découlent. Travailler en équipe et différencier la pédagogie représentent des moyens efficaces pour engendrer un apprentissage viable et durable tant chez les garçons que chez les filles. Des mesures dordre administratif peuvent également faire partie des solutions à envisager. Plusieurs personnes du milieu scolaire sentendent pour dire quune réorganisation scolaire améliorait la situation actuelle. Diminuer le nombre délèves par classe, accentuer sur la qualité et non la quantité, favoriser les groupes multiâges de cycle et planifier un encadrement adapté aux besoins des élèves.

Miser sur la participation des parents

Pour contrer léchec scolaire et le désengagement, il est important détablir des partenariats entre tous les acteurs qui travaillent dans une école mais aussi entre lécole et la famille. Plusieurs actions ont été entreprises afin damener les parents dans la classe et de les faire participer au suivi des élèves. Le portfolio représente une bonne façon dimpliquer les parents dans le vécu scolaire du jeune. Des programmes de littératie, sadressant principalement aux parents, ont comme principal objectif de prévenir léchec scolaire. Les recherches ont montré que la stimulation des parents à légard de la littératie influence lacquisition dhabiletés en lecture chez les enfants. Plus concrètement, ces programmes tentent daccroître les interactions parent-enfant en encourageant la lecture et les échanges quotidiens autour dun livre. Le soutien parental, en début de scolarisation, joue un rôle important dans la prévention de léchec scolaire chez les garçons. En effet, les premières années du primaire représentent une étape cruciale puisque les études révèlent un lien significatif entre le succès précoce en lecture et la réussite scolaire ultérieure. Ces constations indiquent limportance démettre beaucoup defforts dans les programmes qui sollicitent la participation des parents en début de scolarisation.

Principaux axes de développement

En résumé, es-ce réaliste de croire que lécole peut être captivante pour les garçons ? Daprès plusieurs textes sur le sujet, la réponse est oui. Pour ce faire, il est essentiel que les actions tournent autour de quatre grands axes de développement.

Un fort sentiment dappartenance constitue un des axes permettant la réussite des apprentissages du jeune. Laccent doit être mis sur la vie collective. Les activités offertes par lécole doivent être stimulantes, enrichissantes, variées, flexibles et dynamiques pour correspondre aux intérêts du jeune garçon. Dans cette perspective, lécole représente un lieu lapprentissage et plaisir riment ensemble.

Le deuxième grand axe envisage la qualité de la communication en classe et dans lécole. Des mesures telles que les règles de conduite, le code de vie et un conseil de coopération doivent être mises en place pour favoriser un lieu dapprentissage basé sur le respect dautrui.

Pour ce qui est du troisième axe, les démarches dapprentissage intéressent les garçons dans la mesure elles sont adaptées et différenciées. Un mode de fonctionnement par projets permet aux garçons dêtre plus actifs dans leur processus dapprentissage.

Des situations dapprentissage sinspirant de la réalité du jeune contribuent fortement à rendre les apprentissages plus signifiants pour ce dernier. Présenter des projets plus adaptés à la vie du jeune constitue le dernier axe de développement à explorer afin daugmenter la crédibilité de lécole à ses yeux.

Facteurs influençant l'enseignement

Plusieurs facteurs influencent la qualité de l'enseignement offert aux élèves. Premièrement, l'expérience de l'enseignant est une variable importante à considérer. En effet, plus l'enseignant possède d'expérience, plus il a eu le temps de développer des stratégies d'enseignement efficaces. Il a travaillé avec plusieurs groupes d'élèves et il a eu la chance de tester ses méthodes d'enseignement avec différents enfants et d'observer l'efficacité des méthodes.

En second lieu, la formation reçue par l'enseignant influence également la qualité de son enseignement. Ici, il n'est pas uniquement question de la formation de base, mais aussi de la formation continue obtenue par l'enseignant. Durant diverses formations, plusieurs techniques peuvent être apprises pour améliorer l'enseignement. De plus, l'enseignant peut constater, à travers des discussions ou la transmission de nouvelles informations, si les méthodes qu'il utilise sont efficaces ou non.

Puis, le ratio élèves-enseignant a aussi un effet sur l'enseignement. Par exemple, un petit ratio permet à l'enseignant de passer davantage de temps avec chaque élève et d'offrir à chaque enfant un enseignement plus individualisé, ce qui augmente la qualité. Si, au contraire, le ratio est très élevé, l'enseignant n'aura pas nécessairement le temps d'allouer de l'attention équivalente à chaque élève et il sera obligé de se concentrer sur les cas plus problématiques en négligeant en quelque sorte les autres enfants.

Ensuite, la capacité d'adaptation de l'enseignant est une autre variable qui affecte la qualité de l'enseignement. Un enseignant qui a la capacité de s'adapter à différentes situations ou à différents types d'élèves offre une qualité supérieure d'enseignement. En effet, chaque élève apprend de façon différente et chaque enfant est rendu à un niveau personnel de développement. Donc, l'enseignant doit être capable de s'adapter aux besoins individuels des élèves. Puis, s'il possède cette capacité, la qualité de son enseignement sera influencée positivement.

Finalement, le climat de la classe est un autre facteur qui a un impact sur la qualité de l'enseignement. Dans une classe un climat de confiance et de respect règne entre les élèves et l'enseignant et entre les élèves eux-mêmes, les apprentissages se feront de façon plus efficace. Dans cette situation, les élèves écoutent ce qui est dit par l'enseignant et ils participent aux cours sans avoir d'inquiétudes d'être ridiculisés par leurs pairs. Ceci a pour effet d'augmenter la qualité de l'enseignement offert. Au contraire, si l'enseignant ressent une peur face à ses élèves et qu'il travaille dans un climat violent et hostile, il risque d'être stressé et de ne pas offrir un enseignement aussi convenable qu'il en est capable.

En somme, plusieurs facteurs ont un effet sur l'enseignement présent dans une classe. L'expérience, la formation ainsi que la capacité d'adaptation de l'enseignant, le ratio élèves-enseignant et le climat de la classe sont quelques éléments qui contribuent à la qualité de l'enseignement offert par les enseignants. Cette réalité est importante à considérer lorsqu'on désire intervenir pour augmenter la qualité de l'enseignement dans certaines écoles. Il faut être conscient de toutes ces variables présentes et tenter de les modifier afin d'obtenir les résultats désirés.

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