- L'aigle à deux têtes (film, 1948)
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L'Aigle à deux têtes (film, 1948)
Pour l’article homonyme, voir L'Aigle à deux têtes.L’Aigle à deux têtes Le château de Pierrefonds qui servit de décor pour le tournage extérieurTitre original L'Aigle à deux têtes Réalisation Jean Cocteau Acteurs principaux Edwige Feuillère
Jean Marais
Silvia MonfortScénario Jean Cocteau Dialogues Jean Cocteau Musique Georges Auric Décors Georges Wakhevitch Costumes Marcel Escoffier Photographie Christian Matras Montage Raymond Leboursier Production Georges Dancigers
Alexandre MnouchkineSociété de production Les Films Ariane (Alexandre Mnouchkine
Sirius Films
Les Films VogSociété de distribution Sirius Films Format Noir et blanc
1.37:1
Monophonique
35 mmGenre Évocation historique
DrameDurée 96 min Sortie 22 septembre 1948
FranceLangue(s) originale(s) français Pays d’origine France L'Aigle à deux têtes est un film français de Jean Cocteau, adapté de sa propre pièce et sorti en 1948.
Sommaire
Synopsis
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Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Dans un pays indéterminé (mais qui évoque l'Autriche à l'époque décadente), la reine veuve s'est réfugiée dans les appartements de son château de Krantz. Une lutte de pouvoir s'est engagée avec la grande-duchesse et elle résiste, cernée par des espions. De plus, sa vie est menacée. Précisément, le poète anarchiste Stanislas, pourchassé par les forces de police car voulant attenter à la vie de la souveraine, fait irruption chez elle au hasard de sa fuite. Passé les premiers émois, Stanislas trouble la reine car il ressemble étrangement à son défunt époux. Lui est surpris par cette jeune et belle souveraine qui ne ressemble pas à celle qu'on décrit. Un amour fulgurant, intense et insensé va leur faire vivre trois jours passionnés dans un univers étouffant dont ils s'échapperont de la façon la plus tragiquement poétique (ou l'inverse).
Fiche technique
- Titre : L'Aigle à deux têtes
- Réalisation : Jean Cocteau, assisté de Hervé Bromberger
- Scénario : Jean Cocteau d'après sa pièce L'Aigle à deux têtes
- Dialoguiste : Jean Cocteau
- Directeur artistique : Christian Bérard
- Décors : Georges Wakhevitch
- Costumes : Marcel Escoffier
- Photographie : Christian Matras
- Son : René Longuet
- Monteur : Raymond Leboursier
- Musique : Georges Auric
- Production : Georges Dancigers, Alexandre Mnouchkine
- Sociétés de production : Les Films Ariane (Alexandre Mnouchkine, France), Sirius Films (France), Les Films Vog (France)
- Société de distribution : Sirius Films
- Pays d'origine : France
- Tournage en extérieur : Château de Pierrefonds dans l'Oise
- Durée : 96 minutes
- Format : noir et blanc — 1.37:1 — son monophonique — 35 mm
- Genre : évocation historique, drame
- Date de sortie : France : 22 septembre 1948
Distribution
- Edwige Feuillère : La reine
- Jean Marais : Stanislas
- Silvia Monfort : Édith de Berg
- Jean Debucourt : Félix de Willenstein
- Jacques Varennes : Le comte de Foehn
- Yvonne de Bray : La grande-duchesse
- Maurice Nasil : Gentz
- Gilles Quéant: Rudy
- Edward Stirling : Adams
- Ahmed Abdallah : Toni
- Gisèle Brucker : Caroline
- Guy Favières : Le mari de Caroline
- Martine de Breteuil : Une dame
- Nora Costes : Une jeune fille
- Jacqueline Marbaux : Une invitée
- Édith Lansac : Une jeune fille
- Germaine Lefebvre (Capucine) : La dame au buffet
- Marguerite de Morlaye : Une vieille invitée
- Claude Serre : Le fifre
- Marion Tourès : Une jeune fille
- Roger Vincent : Un invité
- Watson : Un palefrenier
- Gilles Watteaux : Un jeune chevau-léger
- André Darnay
- Édouard Dermit
- Yves Massard
- Victor Tabournot
Commentaires
L'Aigle à deux têtes est avant tout une pièce de théâtre.
L'idée première de Cocteau est de confronter « une reine d'esprit anarchiste et un anarchiste d'esprit royal ». Son inspiration, il la doit à un sombre épisode historique, reflet du réel : le souverain Louis II de Bavière (famille Wittelsbach), déclaré fou, étrangle son médecin près d'un lac avant de trouver la mort, mystérieusement noyé. Accident, évasion, suicide ? La disparition de l'Aigle reste encore une énigme ouverte. « J'ai pensé, en relisant quelques-uns de ces textes, qu'il serait intéressant et propice, au grand jeu du théâtre, d'inventer un fait divers historique de cet ordre et d'écrire ensuite une pièce pour en dévoiler le secret. »[1]
Pour donner un style à la reine, Cocteau puisa sa force dans les vestiges de cette même famille Wittelsbach, et prit pour modèle sa cousine Élisabeth d'Autriche, assassinée par un anarchiste en 1898. Dans les Portraits littéraires de Rémy de Gourmont, il y découvre une reine qui possède « l'orgueil naïf, la grâce, le feu, le courage, l'élégance, le sens du destin » qu'il recherche pour transmettre le souffle de vie à sa propre héroïne.
Le 10 septembre 1898, elle est assassinée à Genève, en sortant de l’hôtel Beau Rivage, par un anarchiste italien, Luigi Luccheni (26 ans) qui veut à tout prix tuer un prince européen. L'anarchiste s'était mis en faction près de l'hôtel Beau Rivage où l'impératrice était descendue. À 13 h 35, celle-ci sort au bras de sa dame de compagnie. Passant près du jeune homme, l'impératrice reçoit ce qu'elle croit être un coup de poing et trébuche. Le meurtrier, qui vient de la poignarder au moyen d'une lime,[2] s'échappe, mais est interpellé quelques mètres plus loin. L'impératrice tient quand même à prendre le bateau, ce qu'elle fait avec peine, perdant connaissance une fois à bord. En ouvrant son corsage, sa dame de compagnie observe un infime point rouge au-dessus du sein gauche. Ramenée dans ses appartements, elle décède dans les bras de Fanny Mayer, l'épouse du propriétaire de l'hôtel.
Luccheni, auteur du régicide, déclare sans l'ombre d'un remords : « je croyais avoir tué une heureuse du monde » — « Vous avez assassiné une désespérée », lui répondra le juge d'instruction. En effet, Élisabeth a vu disparaître les êtres qu'elle chérissait le plus. Son beau-frère, l'empereur du Mexique, Maximilien, est fusillé en 1867. La femme de ce dernier, Charlotte, devient folle. Louis II de Bavière se suicide. Puis c'est le suicide de son propre fils, Rodolphe, à Mayerling en 1889, qui la laissera dans un état désespéré. Mais la fatalité s'acharne, puisque sa propre sœur, Sophie-Charlotte, duchesse d'Alençon, périra un an avant elle le 4 mai 1897, brûlée vive dans l'incendie du Bazar de la Charité de Paris.
Il subsiste pas mal de questions autour de cette famille, les historiens n'ont pas encore toutes les réponses...
Liens externes
(fr+en) L'Aigle à deux têtes (film, 1948) sur l’Internet Movie Database
Notes et références
- ↑ Jean Cocteau, préface à L'Aigle à deux têtes.
- ↑ Exposée à Vienne dans un musée dédié à l'impératrice.
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