- L'Hydroptère
-
L'Hydroptère L'Hydroptère à Douarnenez en 2002, lors du défi petit-navireDébuts 1994 Longueur hors-tout 18 m Maître-bau 24 m Voilure 400 m2 Déplacement 4,7 tonnes Architecte Alain Thébault modifier Nom de marque déposé par Alain Thébault, L’Hydroptère est un concept de bateau. Après 20 ans de recherches et plusieurs maquettes, Alain Thébault a réussi à construire un modèle à échelle réelle grâce aux nouveaux matériaux (carbone et titane) beaucoup plus résistants et légers. Malgré tout, L’Hydroptère pèse près de 5 tonnes.
Le vendredi 4 septembre 2009 à Hyères, L'Hydroptère a battu le record absolu de vitesse, à la voile, sur 500 mètres avec 51,36 nœuds[1], battant de presque un nœud le kitesurfeur Alexis Caizergues (50,57 nœuds)[2]. À cette occasion il a même atteint une vitesse de pointe de 55,5 nœuds, soit au-delà de la barre symbolique des 100 km/h (103 km/h).
Le dimanche 8 novembre 2009, toujours à Hyères, L'Hydroptère passe la barre des 50 nœuds sur le mille marin, avec un nouveau record à 50,17 nœuds[3].
Sommaire
Architecture
L’Hydroptère ressemble, dans son aspect extérieur, à un trimaran classique : une coque centrale, portant un mât, et stabilisée par deux flotteurs latéraux, éloignés de la coque par des bras.
L’Hydroptère dispose d’une suspension dérivée du Rafale marine qui entre en action à partir de 30 tonnes d'effort en permettant au foil de remonter en partie pendant les quelques dixièmes de seconde du pic d'effort, puis de reprendre sa position initiale avant la vague suivante.
Les flotteurs latéraux font office de ballasts (capacité : 800 litres chacun), alimentés par les safrans : seul le ballast au vent se remplit, et participe à la stabilité transversale de L’Hydroptère. Un troisième ballast, plus petit, se trouve dans la coque centrale, et sert à régler l'assiette.
Matériaux utilisés
L’Hydroptère utilise essentiellement le carbone. Les bras de liaison sont en carbone/nid d'abeille et résine cuits en autoclave. Ils font 12 m de long. Les hydrofoils utilisent également le même matériau, les foils latéraux ayant de plus un bord d'attaque en composite de carbone (remplaçant l’aluminium des premières versions). Les foils latéraux font six mètres, et pèsent 240 kg ; ils sont terminés par des winglets verticaux. Les foils sont maintenus à un angle de 42 à 45 ° par des bras en titane. Le montant du foil arrière mesure 3,30 m ; le foil arrière possède un volet de 55 cm qui permet de commander le décollage.
La coque et les flotteurs (fabriqués par la DCN de Lorient) sont faits de plusieurs couches fibres de carbone imbibées de résine et séparées par des structures en nid d’abeille ; le tout est recouvert d’une couche de kevlar.
Gréement
Au niveau du gréement, les voiles sont fabriquées selon la méthode des laminés. Une trame de fibre est emprisonnée entre deux couches de mylar (film plastique). Les fibres sont orientées suivant les axes de contraintes de la voile. Après avoir longtemps utilisé des voiles laminées en Kevlar, L'Hydroptère utilise maintenant des voiles en fibre de carbone. L'avantage de ce choix étant une moindre élasticité de la voile et une meilleur résistance aux ultraviolets.
Le mât en carbone mesure 27 m de haut. Il a été conçu par le cabinet Hervé Devaux Structures, spécialisé dans le calcul de structure.
Essais
Le 9 février 2005, L'Hydroptère d'une masse de 4,7 tonnes, d'une longueur de 18 mètres et large de 24 mètres, a « griffé » la Manche à 33,3 nœuds (61,67 km/h) de moyenne, soit 2 minutes et 36 secondes de moins que l'avion conduit par Louis Blériot en 1909. Alain Thébault espère bientôt s'attaquer à quelques records, comme la plus grande distance parcourue en 24 heures et la traversée de l'Atlantique.
Le 24 avril 2007, L'Hydroptère s'est vu homologuer, par le WSSRC, son record de vitesse absolu pour un engin à voile sur un mille marin (41,69 nœuds soit 0,55 nœud de plus que le précédent, détenu par le véliplanchiste Björn Dunkerbeck depuis octobre 2006). Un autre record a également été homologué, 44,81 nœuds sur 500 mètres — mais il ne s'agit-là que du record de la catégorie (plus de 300 pieds carrés de voilure), et non du record absolu —, battant le record établi par le catamaran Techniques Avancées en 1997 (42,12 nœuds).
Lors de la 3e édition du Record SNSM, en 2007, L'Hydroptère a tenté, par trois fois, le record, sans résultat.
L'Hydroptère a été remis à l'eau le 22 mai 2008 à Toulon après sept mois de modifications lui permettant de s'attaquer au record de vitesse sur l'eau par un engin propulsé par le vent. La cible est de 50 nœuds et les tentatives ont lieu à Port-Saint-Louis-du-Rhône[4]. Le 21 décembre, l’engin a dépassé les 55 nœuds mais s’est planté dans une vague avant les 500 m permettant d’homologuer le record.
Précurseurs
Toutefois, dès le début du XXe siècle, nombreux sont ceux qui ont travaillé sur la mise en place d’hydrofoils sur des engins à moteur ou sur des voiliers. En 1908, Alexandre Graham Bell l’inventeur du téléphone, travaillait déjà sur ce type d’engins mais on peut aussi citer les noms de Baker, Grogono, Bradfield, Ketterman.
En France, Claude Tisserand ainsi que Roland Tiercelin ont dès les années 1960, travaillé sur des voiliers volants. En tout, entre 1900 et 2000, plus de 100 hydroptères à voiles ont décollé. Éric Tabarly a été un de ceux qui ont permis le développement des hydrofoils sur les voiliers ; dans les années 1980 il a transmis le flambeau à Alain Thébault.
Notes et références
- (en) 500 Metre Records, World Speed Sailing Record Council. Consulté le 7 mars 2011
- 51,36 Nœuds : L'Hydroptère décroche le record du monde, Courseaularge.com, 7 septembre 2009
- (en) Nautical Mile Records, World Speed Sailing Record Council. Consulté le 7 mars 2011
- lire en ligne] « Toulon : L'Hydroptère est à l'eau » dans Mer et Marine le 26/05/2008, [
Voir aussi
Liens externes
- Site officiel
- Reportage photographique lors du record de vitesse de 2009
- Vidéo du record de vitesse de 2009
- Portail du monde maritime
- Portail des records
Catégories :- Voilier
- Hydroptère
- Trimaran
- Bateau de compétition
- Bateau expérimental
- Nom de bateau
- Bateau des années 1990
- Bateau français
Wikimedia Foundation. 2010.