Kêr-Vreiz

Kêr-Vreiz

Kêrvreizh

Kêrvreizh est un centre autonomiste breton fondé en 1938 par Yann Fouéré et présidé depuis 1985 par Yann-Ber Tillenon.

Sommaire

Historique

"Ker Vreiz" s'installe à Paris en 1938, au 43 de la rue Saint-Placide, dans le quartier breton de la gare Montparnasse. Certains membres du centre collaborent avec les nazis jusqu'en août 1944, date à laquelle il est fermé par les résistants. Les nationalistes bretons obtiennent la réouverture du lieu en 1947.

Le 23 juin 1947, l'Union pour la défense du breton (Unvaniez Difennourien ar Brezoneg, UDB) s'y réunit. Son premier président après la guerre, Léon Toulemont, reçoit la commission galloise venue enquêter en Bretagne sur la répression dont se sont plaints les nationalistes bretons exilés au Pays de Galles. De 1947 à 1956, l'UDB est présidée par Pierre Laurent, puis Mériadec de Gouyon-Matignon et Yann Kerlann.

Jusqu'à la fin des années 1960, "Ker Vreiz" est un haut lieu de l'activité culturelle bretonne à Montparnasse, et regroupe des Bretons de toutes tendances. Les associations sont nombreuses à s'y réunir. Parmi elles se trouvent « Ti Ar Yaouankiz », le « MOB », les Scouts Bleimor, et ses émanations musicales que sont le Bagad Bleimor Paris et Telenn Bleimor, le groupe de harpistes. Les conférences du samedi sont régulières et suivies. Elles abordent des sujets très divers liés à l'histoire, la géographie, l'économie, la langue et la culture bretonnes.

Au début des années 1970, à la suite des évènements de mai 1968, le débat politique continu à se tendre entre diverses tendances. Parallèlement, la plus grande facilité de transports vers la Bretagne favorise la mobilité de ceux pour qui "Ker Vreiz" est un foyer breton qui ne remplace pas vraiment le pays. Rapidement, la composition de "Ker Vreiz" évolue : le renouveau musical breton se détourne de ce lieu, et les Bretons de souche préfèrent regagner la Bretagne quand ils disposent de quelques jours. Le foyer est repris par Dominique Simon-Pierre Delorme et "Ker Vreiz" perd ses adhérents, ne remplissant plus son rôle originel.

Yann-Ber Tillenon, sympatisant du GRECE, reprend le local de la rue Saint-Placide et relance les activités bretonnantes à partir de juillet 1985. Il fait participer des militants d’extrême-gauche et d’extrême-droite, ce qui relance de manière dialectique les conflits idéologiques internes. Des dizaines de conférences et d'articles de presse, en français et en breton, sont publiés. Après une reprise du local par le nouveau propriétaire, en 1989, "Ker Vreiz" s’installe en Bretagne au sémaphore de l’Aberwrac’h. Puis "Ker Vreiz" revient à Paris, boulevard Edgar-Quinet, et devient "KÊRVREIZH" le 23 août 2002, une nouvelle association philosophique déclarée, avec de nouveaux statuts, à laquelle participent le situationniste Dominique Blanc, de l’Ultra Gauche, le communiste François Damez, responsable “écologie” au PCF, le nationaliste européen Guillaume Faye, les anarchistes Jean Charrier et Yvon Briand, de la Fédération Anarchiste.


Depuis, le nouveau "KÊRVREIZH" diffuse une pensée autonomiste bretonne et fédéraliste européenne, en relation étroite avec de nombreux groupes artistiques, philosophiques et traditionnels européens, africains, maghrébins, asiatiques et du monde entier. KÊRVREIZH est partisan de la création d'une grande confédération européenne exemplaire pour le monde. Elle unirait l'Europe et la Russie et ferait disparaître les Etats-nations actuels pour donner l'autonomie politique à chaque région.

KÊRVREIZH abrite également l'association Kelc'h Macsen Wledig.

Yann-Ber Tillenon

Président de "Ker Vreiz" en 1985 et fondateur de KÊRVREIZH en 2002, Yann-Ber Tillenon, de son nom français Jean-Pierre Tillenon, est un fédéraliste. Il est artiste peintre, autonomiste breton. Il est né en 1947. Il adhère au MOB (Mouvement pour l'organisation de la Bretagne) en 1965, à ESB (Emsav Stadel Breizh ou Mouvement étatique de Bretagne) en 1968, à l'OJTR (Organisation des jeunes travailleurs révolutionnaires) du Parti socialiste unifié de Michel Rocard en 1972. Il participe activement au mouvement autonome jusqu'en 1981. Il participe à la publication d'Un monde sans argent : Le communisme (1975), King-Kong international (1976), La guerre sociale (1977), et À bas le prolétariat, vive le communisme (1979).

Yann-Ber Tillenon fonde en 1983 un cercle autonomiste breton fédéraliste européen, le Kelc'h Maksen Wledig (Cercle Maxen Empereur), avec, entre autres, Bernard Gestin, actuel Président de l'Institut culturel de Bretagne. Yann-Ber Tillenon est directeur de la revue celtique "Diaspad". Au printemps 1983, sur la couverture du deuxième numéro de « Diaspad » on voit un homme debout derrière une femme, tous deux torse nu. La femme, en position de tir, tient un revolver, l’homme lui tient les bras et guide son geste. L’homme, c’est Yann-Ber Tillenon lui-même, la femme serait Joëlle Aubron, membre d'Action directe qui a été sa maîtresse en 1979. Cette photographie est publiée par Le vrai journal de Karl Zéro, en janvier 2001.

Yann-Ber Tillenon a fait partie du GRECE d'Alain de Benoist, dont il participe à la scission en 1987 avec Guillaume Faye. Il est plusieurs fois candidat aux cantonales à Lannilis et aux présidentielles (1995, 2002, 2007). Il participe, avec une dizaine de cadres, à la Conférence Internationale sur “L’avenir du Monde blanc” à Moscou, les 8 et 9 juin 2006 : il signe la déclaration commune de celle-ci pour pouvoir, à cette occasion, diffuser ses idées fédéralistes anti-nationalistes et anti-racistes. Cela lui permet aussi, le 2 décembre de la même année, de participer au Colloque Euro-russe et de prononcer devant l'assemblée un discours philosophique antiraciste engageant à juger les nouveaux Européens sur leurs compétences et non sur leurs apparences : cliquer ici pour visionner ce discours. Il a donc fréquenté et appris de tous les milieux politiques de la base. Pour se former, il a côtoyé des gens de tous les milieux, de l’extrême gauche à l’extrême droite, c'est pourquoi il se présente au nom de l’ “extrême centre”.

Il déclare: "...Géométriquement, l' « extrême centre » est le « sommet » de la pyramide. Il rassemble au dessus de tous les conflits de classes, de races, etc. !... C’est la voie du milieu dans l'antique tradition européenne. Les extrêmes ne l'aiment pas et il le leur rend bien. "...Son principe est le principe fédérateur de l’inclusion des contraires, des différences. C’est le centre spirituel de la cible. Il permet de viser juste, de transcender la médiocrité en donnant un sens à la vie des peuples...". Le fédéralisme est pour lui une solution en France et en Europe. “Europe”, vient de “Gour-opt”, en grec ancien. C’est à dire les “Grands yeux”. La déesse “ Europe” était celle de la supervision, de la clairvoyance.

Le fédéralisme est le fondement philosophique sacré de la subsidiarité. Il veut que toute instance capable de prendre une décision ne la laisse pas prendre par une instance supérieure. C’est l’inclusion, dans l’harmonie, de tous les contraires, contre l’exclusion de qui que ce soit. C’est la logique du « ET ». Jean-Pierre Tillenon se dit donc ET de gauche ET de droite. "...C’est ce que nos ancêtres les Romains appelaient déjà la vérité comme « unité totalité paradoxale “.

Il diffuse donc une pensée tolérante fondée sur l’idéologie de l’Un et du multiple de la vérité paradoxale. Ceci en vue de la création d’un État philosophique. Cette pensée traditionnelle est démontrée depuis les anciens Egyptiens et les Indo-européens jusqu’à la physique quantique d’aujourd’hui en passant par la philosophie celtique des druides de la “coincidentia oppositorum”, “la coïncidence des oppositions...".. Le fédéralisme est une solution créatrice sur la base de “l’un ET l’autre” polythéiste tolérant et non pas “l’un OU l’autre” dualiste, monothéiste totalitaire. ceci pour faire face aux défis du monde actuel et aux nationalismes conservatistes. Sa conception de la bretonnité est fondée sur l’appropriation du néo-breton moderne par des individus, quelques soient leurs origines ethniques. Cela en vue de la production historique de la république “Breizh”, nouvelle société et nouvel État en Europe renaissante. Il oppose donc “Breizh” à la “Bretagne” provinciale francisée, région déliquescente de la France décadente.

Dominique Blanc

Secrétaire-adjoint de Kêrvreizh, Dominique Blanc est un post-situationniste. Il a un parcours similaire à celui de Yann-Ber Tillenon au sein de l'ultra-gauche, depuis l'OJTR (1972) jusqu'à la mouvance autonome, en passant par King-Kong International et La Guerre sociale. Dominique Blanc a également participé en 1991 à la revue Maintenant le communisme.

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