- Ker (préfixe)
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Ker est un préfixe régional signifiant à l'origine endroit fortifié, château fort, citadelle, puis village et lieu habité ; racine très courante dans la toponymie bretonne.
Ker peut être abrégé en " K barré ", un K comportant une petite barre placée perpendiculairement à la base de la dernière jambe finale du K, Ꝃ. Comme ce K barré n'existe pas dans la typographie habituelle, il est retranscrit en " K/ " ou en " K' ".
Variantes
Parfois écrit Quer, Ker vient du celtique Kagro et du brittonique (vieux breton) Kaer et Caer (forteresse, lieu fortifié). Formes anciennes et variantes : Kaer (Bretagne du Léon), Caer (l'équivalent gallois, a conservé le sens de forteresse, citadelle), Car est une forme contractée de Caer (en Bretagne de parler roman). Car ou Kaer signifie aussi beau en breton. Il existe 18 250 noms de lieux formés à partir de ce préfixe en Bretagne. Les noms de famille bretons commençant par Ker sont des noms d'origine toponymique. En Bretagne, le terme a perdu le sens primitif de castrum (château fort, lieu fortifié) après le Xe siècle, pour adopter celui, latin de villa, devenant ville, village, puis hameau ou bourg (lieu habité).
Onomastique
Jusqu'à la fin du Xe siècle, des noms de famille de grands seigneurs bretons possédant fief et forteresse (castrum) se sont construits sur ce préfixe, accolé à leur cognomen : voilà par exemple comment MOYSAN (cognomen Moyse) a pu devenir KERMOYSAN, les descendants (famille de Kermoysan) du premier seigneur s'apparentant ainsi au castrum de Moyse (le nom de domaine passant ainsi à la famille, comme nom d'origine). En linguistique, le génitif est en premier lieu le cas du complément de nom exprimant le possesseur. En latin, il est formé en changeant la terminaison du nom du possesseur, en ajoutant une lettre à la fin de ce nom (comme en anglais), en modifiant l'article défini (comme en allemand) ou en utilisant une préposition qui marque la possession (comme en français). Il n'est pas rare que des mots grecs conservent en latin certaines formes de leur déclinaison d'origine. C'est surtout vrai pour les noms propres. Ainsi à la première déclinaison, Énée est généralement désigné au nominatif par Aeneas et à l'accusatif par Aenean (dans notre exemple Moyse : Moysan). Mais les noms d'origine construits sur le préfixe ker ayant suivi cette évolution sont assez peu nombreux en Bretagne. Une idée reçue, assez répandue hors de Bretagne associe le préfixe Ker au mot français maison, ce qui est une erreur, maison se traduisant en breton par ti.
Exemples
Catégorie :- Toponyme breton
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