- Kagura
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Le Kagura d’Hayachine * Patrimoine culturel immatériel
de l’humanité
Pays * Japon Région * Asie et Pacifique Liste Liste représentative Fiche 00272 Année d’inscription 2009 modifier Le kagura (神楽?, littéralement « agrément des dieux ») est un rite artistique shintoïste, consistant globalement en une danse théâtrale.
Sommaire
Histoire
Les ouvrages historiques Kojiki et Nihon Shoki décrivent l'origine mythologique de cette danse. Dans ces textes est narrée la légende d'Amaterasu, déesse du soleil qui s'était retirée dans la grotte d'Iwayado ou Amano-Iwato (en) (天岩戸?), provoquant obscurité et froid sur le reste du monde. Ame no Uzume, divinité de la gaité et de la bonne humeur, exécute une danse lascive qui ne tarde pas à provoquer une hilarité tonitruante chez les dieux, ce qui éveille la curiosité d'Amaterasu et la fait sortir de la grotte. Kagura, danse théâtrale rituelle, est tiré de cette danse légendaire[1].
Jadis appelée kamukura ou kamikura (神座?, lit. « siège divin »), kagura fut d'abord exécuté à la cour impériale par les miko, les assistantes prêtresses, et descendantes supposées d'Ame no Uzume. Avec le temps, ce rituel de cour nommé mikagura (御神楽?, lit. « kagura impériale »), inspira des danses rituelles populaires appelées satokagura (里神楽?, lit. « kagura de village »), popularisées dans tout le Japon sous diverses formes dérivées[1].
Variétés
Mikagura à la Cour
Mikagura (御神楽?) est une danse rituelle exécutée à la cour impériale et dans les sanctuaires shintos importants : Kamo-jinja et gagaku, dont il est l'une des influences[2]. Il semble avoir précédé l'inspiration chinoise sur celui-ci, et comporte des éléments autochtones ainsi que des influences d'autres éléments tels le kangen (管弦?), le bugaku (舞楽?) et le saibara (催馬楽?), des formes de gagaku[3],[4].
Le kagura uta en est le répertoire vocal sacré de 26 chants (Niwabi, Achime, Sakaki, Karakami, Hayakarakami, Komomakura, Sazanami, Senzai, Hayauta, Hoshi, Asakura, Sonokoma, etc.) exécuté traditionnellement par un chœur d'hommes durant plusieurs jours, mais réduit aujourd'hui à 12 chants exécutés en six heures[3]. On y emploie une flûte traversière (笛, fue?) et/ou un hautbois (hichiriki) traditionnels, et éventuellement une cithare claves yamato mai (大和舞?, « danse du Japon ») associé au yamato uta (大和歌?, « chant du Japon ») usant de la flûte ryūteki ou du hichiriki et d'une paire de shakubyōshi, avec ou sans cithare ;
- l'azuma asobi (東遊?, « jeu des pays orientaux ») usant de la flûte komabue ;
- le kume mai (久米舞?, « danse des Kume ») associé au kume uta (久米歌?) usant du kagurabue, du hichiriki et du wagon.
Satokagura dans les villages
Satokagura (里神楽?) est le kagura rencontré dans les sanctuaires shintoïstes communs, généralement dansé par des miko accompagnées avec un ensemble hayashi composé de flûtes fue, du tambour taiko et de la cymbale [réf. nécessaire]. Elle serait à l'origine du nô et du kyōgen[5].
On trouve les principales variantes suivantes[1] :
- Miko kagura (巫女神楽?), exécuté par les miko, et dérivé des danses rituelles pendant lesquelles la miko était comme possédée par le kami et parlait, chantait et dansait en tant que dieu. Cette danse est souvent exécutée avec des accessoires rituels, tels que des clochettes, des cannes de bambou, des brindilles de ?) basé sur les danses du sanctuaire Izumo, l'origine exacte serait le rituel gozakae (御座替?) du sanctuaire Sada (ja) à Matsue près d'Izumo.
- Ise-ryū kagura (伊勢流神楽?) dérivé des danses exécutées lors des sanctuaire d'Ise pendant lequel miko ou prêtres s'immergent dans l'eau dans un rituel de purification. On parle aussi de Shimotsuki kagura (霜月神楽?) ou de Yudate kagura (湯立神楽?).
- Shishi kagura (獅子神楽?) : une forme de danse du lion (獅子舞, shishi mai?), dans laquelle un groupe de danseurs joue le rôle du lion ?) dont la danse du lion est soit brutale lorsqu'elle est pratiquée par les moines yamabushi (préfecture d'Iwate), soit posée à la manière du nô et de sa danse nō mai (能舞?, préfecture d'Aomori) ou du bangaku (番楽?, préfectures de Yamagata et d'Akita).
- Dai-kagura (太神楽?) dérivé des rituels du sanctuaire Atsuta et de certains sanctuaires d'Ise, où les prêtres voyageaient de villages en villages pour y chasser les mauvais esprits. Il est souvent accompagné d'acrobaties à la manière du sangaku, et de théâtre kyōgen afin de divertir le dieu reçu lors du rite.
Notes et références
- (en) Takayama Shigeru, « Encyclopedia of Shinto - Home : Performing Arts : Kagura » sur Encyclopedia of Shinto, Université Kokugakuin, 20 février 2007. Consulté le 21 mai 2009
- (en) John Whitney Hall, Delmer M. Brown et Marius B. Jansen, The Cambridge History of Japan, vol. 1, Cambridge University Press, 1993, 650 p. (ISBN 9780521223522) [lire en ligne (page consultée le 22 juin 2009)]
- (fr) Akira Tamba, Musiques traditionnelles du Japon, Actes Sud, 1995
- (en) S. Kishibe, The traditional music of Japan, Ongaku no tomo edition, Tokyo, 1984, p. 42
- (en) Shinto Shrines sur Japan National Tourism Organization. Consulté le 4 mai 2009
Articles connexes
Liens externes
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