Sanctuaire shinto

Pour les articles homonymes, voir Jinja.

Le sanctuaire Izumo Taisha est le plus vieux sanctuaire shintoïste.

Les sanctuaires shinto, appelés le plus souvent jinja (神社, jinja^?) en japonais, sont des lieux de culte du shintoïsme, où l'on vénère un kami. On parle parfois aussi de jingū (神宮, jingū^?), ou simplement miya (宮, miya^?, aussi lu gū), voire de taisha (大社, taisha^?, littéralement « grand sanctuaire »).

Description

Plan d'un sanctuaire

On trouve à l'entrée d'un sanctuaire un portail rouge appelé torii (鳥居, torii^?, 1 sur le plan), séparant l'enceinte sacrée de l'environnement profane^[1]. Après un éventuel escalier de pierre (石段, ishidan^?, 2), on accède à l'intérieur du sanctuaire, à l'allée (参道, sandō^?, 3) et au chōzuya (手水舎, chōzuya^?, 4), bassin couvert où les fidèles peuvent se laver les mains et se rincer la bouche — o-harai (お祓い, o-harai^?) — à l'aide d'une louche appelée hishaku (柄杓, hishaku^?), afin de se présenter devant le kami exempts de toute souillure (汚れ, kegare^?) ou plus généralement de tsumi, péchés^[2]. L'allée est généralement bordée de lanternes (灯籠, tōrō^?, 5).

Une fois purifié il est possible d'accéder aux différents bâtiments du sanctuaire, sans toutefois y pénétrer : on trouve d'abord l'éventuel kaguraden (神楽殿, kaguraden^?, palais de la danse rituelle kagura, 6), le shamusho (社務所, shamusho^?, bureau du temple, 7) où l'on peut acheter des cartes ou plaques votives, des amulettes et autres divinations (voir la section Usages ci-dessous), l'emakake (絵馬掛け, emakake^?, où sont pendues les plaques votives, 8), et parfois le setsumassha (摂末社, setsumassha^?, sanctuaire auxiliaire/subordonné, 9).

En fin d'allée se trouvent des statues de ?, littéralement « chien de Koguryŏ », 10), comme parfois dans un temple bouddhiste — tera (寺, tera^?, aussi lu ji) ou jiin (寺院, jiin^?)^[1]. On accède alors au haiden (拝殿, haiden^?, bâtiment de culte, 11), situé devant le honden (本殿, honden^?, bâtiment principal, appelé aussi shinden, 13) qui est entouré d'une clôture (垣, kaki^?) sacrée (12)^[3]. Il peut également y avoir un heiden (幣殿, heiden^?, bâtiment d'offrandes), souvent intégré à l'un des deux bâtiments.

Usages

Il est coutumier de faire un vœu à l'entrée du haiden ou du honden après avoir fait sonner le suzu (鈴, suzu^?), sorte de clochette géante, et fait offrande d'une pièce dans le saisen bako (賽銭箱, saisen bako^?, littéralement « boîte à offrandes »). On peut acheter au shamusho des ema (絵馬, ema^?), plaques votives en bois, des nōsatsu (納札, nōsatsu^?), cartes votives en papier, des o-mikuji (お神籤, o-mikuji^?), divinations écrites sur des bandes de papier que l'on achète sur place (au hasard), et que l'on peut attacher ensuite pour conjurer le mauvais sort, ainsi que des amulettes (お守り, o-mamori^?)^[2].

On trouve à l'intérieur d'un sanctuaire les symboles shinto classiques : shimenawa (注連縄, shimenawa^?, une corde en paille de riz) et gohei (御幣, gohei^?, double shide, bande de papier pliée en zigzag), utilisés pour marquer la présence d'un kami. Le sanctuaire est gardé par les prêtres, appelés kannushi (神主, kannushi^?) ou shinshoku (神職, shinshoku^?), et par leurs assistantes, les miko (巫女, miko^?). Le prêtre en chef est appelé guji (宮司, guji^?).

Il s'y déroule annuellement des fêtes appelées matsuri (祭り, matsuri^?), pendant lesquelles sont parfois organisées des processions de mikoshi (神輿, mikoshi^?), et où l'on joue de la musique shintoïste.

Au Japon, le nombre de sanctuaires est estimé à 100 000^[4], alors que le gouvernement japonais comptabilisait 81 000 sanctuaires ayant une personnalité juridique en 2005^[5].

Kamis populaires

Kamis les plus populaires, donnant souvent leur nom aux sanctuaires qui leur sont dédiés :

• Aso
• Ebisu
• Hachiman, on parle alors généralement de Hachiman-gū
• Inari
• Ko-no-Hana, vénéré dans les sanctuaires Asama (ou Sengen)
• Kumano, ou Kumano Gongen
• Munakata, sœur d'Amaterasu
• Susanoo, les sanctuaires Hikawa lui sont dédiés
• Suwa
• Tenjin, vénéré dans des Tenman-gū
• Tokugawa Ieyasu, fondateur du shôgunat au Japon, on parle alors de Tōshō-gū.

Notes et références

Voir aussi

• Liste des sanctuaires shinto japonais
• Architecture japonaise

• Portail du Japon