- Kabbale chretienne
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Kabbale chrétienne
La cabale chrétienne parfois nommée cabale de la Renaissance ou cabale philosophique est un courant philosophique chrétien inauguré par Pic de la Mirandole au XVe siècle et qui consiste à adapter les techniques d'interprétation cabalistique au christianisme en général et au Nouveau Testament en particulier.
Selon Pic, la cabale était un système d'interprétation capable d'éclaircir les mystères du christianisme. Dans la postérité du cardinal de Cues, la kabbale de la Renaissance avait pour objet principal de montrer l'unité des religions monothéistes.
Pour cette raison, elle fut souvent combattue par les autorités ecclésiastiques hostiles à l’œcuménisme. L'un des plus véhéments détracteurs de cette kabbale fut le père Mersenne, en 1623, dans ses Questions sur la Génèse. En réponse à cette attaque en règle, Jacques Gaffarel répondit par Abdita divinae cabalae mysteria (1625). Avec Pic, Gaffarel y définit la cabale comme « l'explication mystique des Saintes Écritures, explication qui fut transmise avant et après la venue du Christ ».
Malgré ses attaques, elle se propagera très rapidement et prendra particulièrement une place éminente en Grande-Bretagne à la Cour d’ Élisabeth Ire : on en retrouve des traces chez les plus grands poètes, et singulièrement dans tout un certain nombre de pièces de Shakespeare. La cabale est citée comme l'une des sources de l'occultisme médiéval. Les évêques ne voulaient pas voir se répandre l'ésotérisme et l'occultisme, d'où l'interdiction de la lecture du Talmud.
Sommaire
Histoire
Les principaux représentants de ce courant qui connut son apogée aux XVIe et XVIe siècles se nomment :
- Jean Pic de la Mirandole. Dès son Discours sur la dignité de l'homme (1486), il déclare avoir "trouvé dans les livres de la Cabale moins la religion de Moïse que la chrétienne".
- Jean Reuchlin, auteur de De verbo mirifico (1494), De arte cabalistica (1517)
- Francesco Giorgi (Zorzi), un franciscain, auteur de De harmonia mundi (1525)
- Guillaume Postel, auteur de Absconditorum clavis, ou La Clé des choses cachées et l'Exégèse du Candélabre mystique dans le tabernacle de Moyse (1547)
- Jacques Gaffarel, auteur de Abdita divinae cabalae mysteria (1625).
Bibliographie
Textes
- Jean Pic de la Mirandole, 900 conclusions philosophiques, cabalistiques et théologiques (déc. 1486), trad. Bertrand Schefer, Paris, éd. Allia, 1999, éd. bilingue latin-français ; Conclusiones sive Theses DCCCC. Romae anno 1486 publice disputandae, sed non admissae, Genève, Droz, "Travaux d'humanisme et Renaissance", 1973 [latin-français].
- Johannes Reuchlin, De arte cabalistica (1517), trad. : La Kabbale (De arte cabalistica), introduction, traduction et notes par François Secret. Nouvelle édition augmentée de quatre index & du fac-similé de l’édition originale latine, (1995), Arché, 544 pp.
- Francesco Giorgi (ou Zorzi), De harmonia mundi (1525, Venise). Trad. Guy Lefèvre de La Boderie, 1578, rééd. Arma Artis 1978.
- Guillaume Postel, Absconditorum clavis, ou La Clé des choses cachées et l'Exégèse du Candélabre mystique dans le tabernacle de Moyse (1547). Il y applique les méthodes kabbalistiques à la mission du roi de France. Réédition : Absconditorum clavis ou Clef des choses cachées dans la constitution du monde de l'éternelle vérité, 1899. Texte en ligne : [1]
- Jacques Gaffarel, Curiositez inouyes, sur la Sculpture talismanique des Persans, horoscope des Patriarches, et lecture des Estoilles, Paris, Hervé du Mesnil, 1629.
Études
- Chaïm Wirszubski, Pic de la Mirandole et la cabale, suivi de Gershom Scholem : Considérations sur l’histoire des débuts de la cabale chrétienne, Traduit de l’anglais (et du latin) par Jean-Marc Mandosio, Editions de l'Eclat, Collection Philosophie imaginaire, ISBN 978-2-84162-132-3, 512 pages[2]
- Poésie encyclopédique et kabbale chrétienne : Onze études sur Guy Le Fèvre de La Boderie, Editeur : Honore Champion (3 mai 2000), Collection : Colloques, congrès et conférences sur la Renaissance, 266 pp, ISBN 978-2745301390
- François Secret, Les kabbalistes chrétiens de la Renaissance. Nouvelle éd. mise à jour et augmentée, Archè, Milan, (1985), 450 pp., avec XV planches h.t.
- François Secret, Le Zohar chez les cabalistes chrétiens de la Renaissance, Paris, Durlarcher, 1958
- Cabalistes chrétiens, coll. Albin Michel, "Cahiers de l'hermétisme".
- Léon Gorny, La cabale : cabale juive et Cabale chrétienne. Livre de 1985 édité par Belfond, contenant quelques illustrations noir et blanc, 316 pages. Sommaire : 1. La Genèse / 2. Le Grand siècle / 3. La cabale chrétienne / 4. Luria et ses successeurs.
- Pierre Béhar, Les langues occultes de la Renaissance, Paris, Desjonquères, 1996, 348 p.
Voir aussi
Articles connexes
- Kabbale
- Le rôle joué par Marin Mersenne : objections aux Méditations sur la philosophie première de Descartes
- Francesco Zorzi (théologien)
Liens externes
- http://www.ehess.fr/centres/ceifr/assr/N112/022.htm Kabbale chrétienne et juive, "le malentendu productif" selon Sholem
- http://www.ainsofaur.com/article-5001161.html textes sur la kabbale judéo-chrétienne de Claude Weill
- http://kabbale.hermesia.org/article.php?sid=78 extrait de l'interview d'Annick de Souzenelle paru dans la Revue Scriptura 26 (1997)
- http://www.livres-mystiques.com/partieTEXTES/Huan/Discoursur/table.html DISCOURS SUR LE MYSTÈRE DU ROYAUME DE DIEU, par Gabriel Huan avec pour première partie les notions élémentaires de Kabbale Chrétienne.
- http://agora.qc.ca/reftext.nsf/Documents/Alchimie--Alchimie_magie_et_kabbale_au_XVIe_siecle_par_Claude_Gagnon
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