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Jörg Haider
Jörg Haider en septembre 2007 Nationalité Autriche Naissance 26 janvier 1950
Bad Goisern (Haute-Autriche)Décès 11 octobre 2008 (à 58 ans)
Klagenfurt (Carinthie)Carrière Parti(s) FPÖ, BZÖ Plus haut poste (Autriche) Gouverneur de Carinthie
1989-1991, 8 avril 1999-11 octobre 2008Prédécesseur Successeur Gerhard Dörfler Second plus haut poste (Autriche) Député au Conseil national
1979-1983, 1986-1989Jörg Haider, né le 26 janvier 1950 à Bad Goisern (Haute-Autriche) et mort le 11 octobre 2008 à Klagenfurt (Carinthie), est un homme politique autrichien, membre dirigeant du Parti autrichien de la liberté (FPÖ) de 1977 à 2005 et président-fondateur de l'Alliance pour l'avenir de l'Autriche (BZÖ) de 2005 à 2008. Ces deux partis sont populistes et nationalistes, situés à l'extrême droite de l'échiquier politique autrichien. Haider a été Landeshauptmann (gouverneur) du land de Carinthie de 1989 à 1991, puis de 1999 jusqu'à sa mort.
Sommaire
Carrière politique
Fils d'un cordonnier, il fait des études de droit et entre en 1977 au Parti autrichien de la liberté (FPÖ), parti populiste et nationaliste qui fut membre de la coalition gouvernementale menée par le Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ) du chancelier Fred Sinowatz de 1983 à 1986. Haider devient le président du FPÖ en 1986 et le demeure jusqu'en 2000, année où il est remplacé à ce poste par Susanne Riess-Passer, Herbert Haupt et enfin Ursula Haubner (sa sœur).
Lorsqu'il prend la tête du FPÖ, celui-ci ne recueille que 250 000 voix lors des élections et n'est qu'un petit parti contestataire.
En 1989, Jorg Haïder se fait élire gouverneur de Carinthie mais doit renoncer à ce poste deux ans plus tard suite au scandale provoqué par son éloge de la politique de l'emploi du Troisième Reich[1].
En 1995, il qualifie la Waffen-SS de « partie de l'armée allemande à laquelle il faut rendre honneur ». Il fera par la suite plusieurs autres déclarations de même nature.
En 1999, il est de nouveau élu gouverneur de Carinthie, avec le soutien des conservateurs de l'ÖVP, puis réélu en 2004, avec le soutien des sociaux-démocrates du SPÖ.
Entre-temps, en 1999, son parti recueille 26,9 % des voix ce qui l'amène à négocier l'entrée du FPÖ au gouvernement formé par Wolfgang Schüssel, en 2000.
En avril 2005, il fait sécession du FPÖ et fonde l'Alliance pour l'avenir de l'Autriche (BZÖ) pour poursuivre la politique d'alliance avec le parti conservateur, ÖVP. Les six ministres ainsi que plusieurs députés du FPÖ rejoignent alors le nouveau parti. Mais lors des élections du 1er octobre 2006, le BZÖ obtient seulement 8 sièges avec 4,2 % des suffrages exprimés sur l'ensemble de l'Autriche, contre 11,2 % au FPÖ (21 sièges), avec qui les relations restent très tendues. Après la chute de la grande coalition SPÖ-ÖVP, les deux partis doublent leurs scores respectifs lors des élections législatives du 28 septembre 2008, la BZÖ obtenant 21 élus (contre 35 au FPÖ).
Décès
Haider meurt le 11 octobre 2008, dans un accident de voiture, au retour de la boîte de nuit "Le Cabaret" à Velden[2], à Lambichl, près de Klagenfurt, capitale de la Carinthie dont il était gouverneur depuis 1999. Selon le parquet, il roulait à 142 km/h à bord de sa voiture de fonction, une Volkswagen Phaeton, dans une zone limitée à 70 km/h lorsque l'accident s'est produit[3], avec une alcoolémie de 1,8 gramme, largement supérieure à la limite de 0,5 gramme autorisée en Autriche[4]. Grièvement blessé à la tête et au thorax, il est mort peu après des suites de ses blessures[5].
Son décès provoque une émotion considérable en Autriche alors que Jörg Haider venait de se positionner comme un partenaire possible de la future coalition gouvernementale et se rapprocher du chef du FPÖ. Le président de la République, Heinz Fischer, parle de « tragédie humaine » et d'« un homme politique de grand talent », qui a su « susciter l'enthousiasme mais aussi de fermes critiques » alors que le chef des sociaux-démocrates et premier ministre potentiel, Werner Faymann, déplore la disparition d'un « homme politique d'exception » dont la disparition le touchait « profondément ». À droite, le vice-chancelier conservateur sortant, Wilhelm Molterer, se dit « profondément choqué » par la mort de Haider, soulignant son « profond respect » pour son courage politique tandis que Heinz-Christian Strache, à qui Jörg Haider avait été contraint en 2005 de céder la présidence du FPÖ, déplore la « perte d'un homme politique de premier plan[6],[7] ». La disparition de Jörg Haider a donné lieu à l'émergence d'une théorie du complot selon laquelle il aurait été assassiné[8].
Les funérailles de Jörg Haider, retransmises en direct à la télévision publique, ont lieu le 18 octobre 2008 en présence de plus de 25 000 personnes, dont une grande partie de la classe politique du pays, comme le président de la république, Heinz Fischer, le chancelier social-démocrate Alfred Gusenbauer, le chef du parti social-démocrate Werner Faymann, ses homologues des autres partis et des présidents de régions. La cérémonie funèbre s'est conclue par l'hymne national et par un requiem[9].
Vie privée
Joerg Haider était marié et a eu deux filles.
Après sa mort, des journalistes écrivent sur sa possible bisexualité.
Interrogé sur ses liens avec Jörg Haider, l'homme politique Stefan Petzner a déclaré : « notre relation allait plus loin qu'une simple amitié. Moi et Jörg étions liés par quelque chose de spécial. C'était la personne de ma vie [Lebensmensch].» Stefan Petzner était considéré comme étant le "fils spirituel" ou "adoptif" de Joerg Haider, mais aussi comme l'un de ses amants[10]. L'expression "Lebensmensch" a fait depuis son entrée au dictionnaire Duden, en 2009.
Controverse
En juillet 2010, un groupe d'enquêteurs autrichiens, suisses et allemands ont découvert qu'il avait accumulé 45 millions d'euros au Liechtenstein sur les comptes d'une douzaine de sociétés. Cinq millions d'euros sont encore sur ses comptes, le reste aurait été perdu dans des placements hasardeux[11].
Idéologie
Jörg Haider s'est fait connaître de l'Europe entière pour sa politique de défense nationale et contre les écoles slovènes et les panneaux routiers bilingues (la Carinthie dont il a été gouverneur abrite une importante minorité slovène). Il est également l'auteur de propos cherchant à minimiser les responsabilités de l'Autriche dans la traque des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale[6] et de campagnes islamophobes et anti-immigrés[6]. Suite à une de ses déclarations au Parlement de Carinthie :« Dans le Troisième Reich, ils ont fait une politique de l'emploi convenable, ce que n'arrive même pas à sortir votre gouvernement à Vienne[12]. » Suite à ces propos, Haider perd le poste de gouverneur du Land de Carinthie.
Il a attaqué le prix Nobel de littérature, Elfriede Jelinek, qualifiant son œuvre de « dégénérée[6] ». Il se liera aussi avec des responsables des régimes irakiens, sous Saddam Hussein, et libyens[6].
Mais aux yeux de nombreux Autrichiens, il apparaissait comme le défenseur du peuple contre les élites viennoises ou bruxelloises[6].
Le 7 mai 2007, dans les colonnes du quotidien populaire Österreich, celui-ci s’est qualifié de « modèle » pour le nouveau chef d’État français, Nicolas Sarkozy : « C’est une ironie de l’histoire que les Français élisent maintenant leur Jörg Haider, et une satisfaction que le « Napoléon de poche », Jacques Chirac, appartienne désormais au passé. »
Mandats
- 1979-1983 : député au Conseil national (Nationalrat) pour le Parti autrichien de la liberté (FPÖ) et benjamin de l'assemblée
- 1983-1986 : membre du gouvernement régional de Carinthie
- 1986-1989 : député au Conseil national
- 1989-1991 : gouverneur de Carinthie
- 1992-1999 : député au Conseil national
- 1999-2008 : gouverneur de Carinthie
Notes et références
- « Jörg Haider, le bronzé de l'extrême-droite autrichienne », Libération, 11 octobre 2008.
- [1], 17 octobre 2008.
- « Jörg Haider roulait à 142 km/h lors de son accident », Libération, 12 octobre 2008.
- « Autriche: Jörg Haider était ivre », Le Figaro, 15 octobre 2008.
- « Jörg Haider, leader de l'extrême droite autrichienne meurt dans un accident de voiture », Le Monde, 11 octobre 2008.
- « L'Autriche sous le choc de la mort de Jörg Haider », L'Express, 11 octobre 2008.
- « L'Autriche salue un homme d'exception », Le Figaro, 11 octobre 2008.
- « Nouvelle théorie du complot : Jörg Haider victime d’un assassinat politique », Conspiracy Watch, 15 octobre 2008.
- « Des milliers d'Autrichiens ont pris part aux obsèques de Jörg Haider », Le Monde, 18 octobre 2008.
- http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/10/23/la-fin-du-tabou-sur-la-bisexualite-de-jorg-haider_1110155_3214.html Le Monde La fin du tabou sur la bisexualité de Jörg Haider
- (fr) Jorg Haider cachait 45 millions d'euros au Liechtenstein, Le Nouvel Observateur, 31 juillet 2010
- GdG Jugend, mouvement de jeunesse de la Gewerkschaft der Gemeindebediensteten, le quatrième groupe le plus important de l'ÖGB. „Im Dritten Reich haben sie ordentliche Beschäftigungspolitik gemacht, was nicht einmal Ihre Regierung in Wien zusammenbringt.“, cité par la
Voir aussi
Liens externes
- (de) Site officiel de Jörg Haider
- (de) Site du BZÖ
Liens internes
Bibliographie
Ouvrages de Jörg Haider
- Friede durch Sicherheit Freiheitliches Bildungswerk, Wien, 1992
- Europa der Regionen Stocker, Graz: ISBN 3702006761, 1993 (Umberto Bossi, Joze Pucnik, Jörg Haider)
- Die Freiheit, die ich meine Ullstein Verlag GmbH, Frankfurt/Main - Berlin, 1993
- The Freedom I Mean Swan Books, New York 12567, Juli 1995
- Befreite Zukunft jenseits von links und rechts Ibera Verlag/European University Press GmbH, Wien, 1997
- Zu Gast bei Saddam - Im Reich des Bösen Ibera Verlag/European University Press GmbH, Wien, 2003
- Bewegung Ibera Verlag: ISBN 3850521745, 2004
Ouvrages consacrés à Jörg Haider
- Brigitte Bailer-Galanda et Wolfgang Neugebauer, Haider und die Freiheitlichen in Österreich, Berlin 197
- Brigitte Bailer-Galanda et Wolfgang Neugebauer, Handbuch des österreichischen Rechtsextremismus, Wien 1996
- Michael Jungwirth : Von Haider bis Le Pen - Europas Rechtspopulisten Styria, 2002
- Gerhard Wisnewski : Jörg Haider, Umfall, Mord oder Attentat?, Kopp, Rottenburg (ISBN 3938516909)
Article en français consacré à Jörg Haider
- Jérôme Segal, La mort de Jörg Haider - pourquoi un culte national ?, Regards, publication du Centre communautaire laïc juif (en Belgique), n°675, 4 novembre 2008, pp. 18-19 PDF
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