Julien Le Paulmier

Julien Le Paulmier
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Julien Le Paulmier de Grantemesnil, en 1520, à Agneaux, près de Saint- et mort en décembre 1588 à Caen, est un médecin français.

Sommaire

Origine

Médecin protestant, originaire du Cotentin, dune ancienne famille, il fit des études de médecine à Paris , écrit Huet, il « demeura onze ans avec Fernel et profita si bien sous son savant maître quil fut estimé un des plus savants médecins de son siècle » et, après avoir reçu son doctorat, il commença à pratiquer son art. Sa carrière fut troublée par les guerres de religion.

Protestantisme

Pendant les guerres civiles qui désolèrent la France, il se retira dans une campagne près de Rouen et, comme il le dit lui-même, « afin de ne pas perdre de temps », il soccupa de rédiger les observations médicales quil avait recueillies. Sa réputation toujours croissante le fit appeler près, de Charles IX, que tourmentaient des insomnies continuelles et il eut le bonheur de le guérir. Il fut attaché ensuite au duc d'Anjou, quil accompagna dans les Pays-Bas. Lentreprise de ce prince sur Anvers ayant été suivie de lexpulsion des Français, Paulmier revint en Normandie. Moréri précise quil aurait également suivi le maréchal de Matignon à plusieurs sièges et quau retour Henri III le combla de présents et de titres.

Fleuron de la France protestante, on rapporte que devenu hypocondriaque à la suite du massacre de la Saint-Barthélemy, il avait vu périr un grand nombre de ses amis, il se retira en Normandie près de Rouen et dut principalement au cidre sa tardive guérison.

Les frères Haag rapportent une anecdote qui prouve quil eut des relations amicales avec Montaigne. Il signait ses livres latins Palmerius et en 1588, il publia le premier traité complet sur le cidre, dans lequel il met cette boisson au-dessus du vin. Il a aussi laissé un traité sur les blessures de guerre et un important ouvrage sur les maladies contagieuses.

Médecine

Dans le dernier chapitre du troisième livre sur les luxations, Apologie touchant les playes faites par harquebuzes, Ambroise Paré apporte une réponse aux critiques formulées par Julien Le Paulmier sur lemploi des suppuratifs dans le traitement des plaies défendu par Paré. Ce dernier finit par inviter son contradicteur à « corriger son livre le plustost quil pourra, pour ne retenir plus longuement les ieunes Chirurgiens en lerreur, dont ils pourroyent avoir ete imbus par la lecture diceluy : car les plus courtes folies sont les meilleures. »

Le cidre

Persuadé, dit E. Haag, qu’« il était guéri par lusage du cidre de palpitations du cœur qui lui étaient restées à la suite des journées de la Saint-Barthélemy il avait vu périr plusieurs de ses amis et il avait couru lui-même de grands dangers, il écrivit un traité sur le cidre pour préconiser cette boisson, que selon lui, on devait préférer au vin »[1]. Après diverses considérations historiques et médicales, il sattarde dans ce traité sur les différents vins de lépoque en donnant leurs vertus : les vins de lÎle-de-France, vins de Château-Thierry, vins dOrléans, vins de Bordeaux, vins de Montmartre et vins dArgenteuil, vins de Bourgogne et vins dAnjou.

Paulmier avait épousé Marguerite de Chaumont, femme de mérite, à qui Montaigne adressa un exemplaire de ses Essais, par une lettre quon a conservée. Il en eut plusieurs enfants dont le plus jeune, Jacques Le Paulmier, sest distingué par son érudition.

Notes

  1. E. Haag, La France protestante, Genève, Slatkine reprints, 2004

Ouvrages

  1. Traité de la nature et curation des plaies de pistolle, arquebuse et autres basions à feu ; Paris, in-8° ; Caen, même année, in-4°[1]
  2. De Morbis Contagiosis libri septem. Paris, Denys du Val, 1578, in-4°[2]
  3. De vino et Pomaceo Libri Duo. 1588, in-8°. Édition en latin du traité du vin et du cidre. Ce traité, copié par la Framboisière, a été également traduit en français Traité du vin et du cidre. Paris, Guillelmum Auvray, 1588, Pierre Le Chandelier, Caen, 1589, in-8°[3]
  4. Traité du vin et du sidre (De vino et pomaco). Traduit en français par Jacques de Cahaignes. Réimprimé avec une introduction par Émile Travers. Rouen et Caen, H. Lestringant et P. Massif, 1896[4]
  5. Le premier traité du sidre 1589. Introduction de Michel Reulos, Préface dHenri-Louis Védie. Fac-similé de lédition originale de 1589. 2003[5]

Références

  1. Dans lépître dédicatoire à J. de Matignon : Cet œuvre est si petit, lui dit-il, que je ne leusse séparé des autres que jai faits sur toute la chirurgie, ni mis en langue vulgaire contre, ma coustume et délibération, neût été pour vous faire entendre combien je me répète votre attenu (obligée).” Cet opuscule est très rare. Eloy dit que lauteur y suit lopinion de son siècle, et déclare que la brûlure est le principal symptôme quil faut combattre (Dictionn. de médecine, t. 3, p. 501), mais cest précisément le contraire, car Paulmier emploie tout le premier chapitre à prouver quil ny a point de brûlure dans les plaies des armes à feu ; il recommande de sattacher surtout à les nettoyer, et indique plusieurs remèdes dont il avait éprouvé les bons effets
  2. Les deux premiers livres traitent de la maladie vénérienne ; le troisième du mercure ; le quatrième de léléphantiasis ; le cinquieme de lhydrophobie ; et les deux derniers de la peste. On y trouve, dit Astruc, beaucoup dexcellentes observations sur lorigine et la nature de la maladie vénérienne, et sur les différentes méthodes curatives employées de son temps. Sil ne donne, pas la préférence au mercure sur tous les autres remèdes, cest par attachement pour Fernel, son maître, qui en proscrivait lusage (voir : De morbis venereis, p. 779). Cet ouvrage a été traduit en français par Jacques de Cahaignes
  3. Cest le plus ancien ouvrage qui ait été publié sur le cidre ; et sans admettre toutes les vertus merveilleuses que Paulmier lui attribue par reconnaissance pour les heureux effets quil en avait ressentis, on doit convenir que ce curieux opuscule renferme des faits utiles (voir la Bibliothèque agronomique, n° 420). Jacques de Cahagnes, traducteur du traité était un de ses élèves. Les éditions originales latine et française parurent respectivement en 1588 et 1589. Le traité sur le vin sarrête au feuillet 27, celui du cidre reprend au feuillet 33. Entre les deux se trouve une Apologie du translateur, contre lusage du vin et du sidre sans eau
  4. Réimpression du « premier traité complet sur le vin » publié pour la Société des bibliophiles normands
  5. La dernière partie du livre traite de la pomologie au XVIe siècle et du Musée du cidre de Valognes, assortie dun glossaire. Éditions des champs à Bricquebosq
  • Claude Stéphen Le Paulmier, Julien Le Paulmier, docteur régent de la Faculté de médecine de Paris, médecin du roi Henri III et de François, duc dAnjou, Paris, Mémoires de la Société de lhistoire de Paris et de lÎle-de France, t. xxi, 1894

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