José María De Heredia

José María De Heredia

José-Maria de Heredia

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Page d'aide sur l'homonymie Ne pas confondre avec le poète cubain José María Heredia y Campuzano (1803-1839).
José-Maria de Heredia
Gravure par Adolphe Lalauze.

José-Maria de Heredia (né José María de Heredia Girard 1842-1905) est un homme de lettres d'origine cubaine, naturalisé français en 1893. En tant que poète, c'est un des maîtres du mouvement parnassien, véritable joaillier du vers. Son œuvre poétique est constituée d'un unique recueil, Les Trophées, comprenant 118 sonnets qui retracent l'histoire du monde, comme Les Conquérants, ou qui dépeignent des moments privilégiés, comme Le Récif De Corail.

Sommaire

Biographie

Fils de Domingo de Heredia et de sa deuxième épouse d'origine française, Louise Girard, le poète vint au monde dans la plantation de café familiale nommée La Fortune, près de Santiago de Cuba, le 22 novembre 1842. Il vint en France à l'âge de neuf ans pour poursuivre ses études au collège Saint Vincent de Senlis, où il resta jusqu’à son baccalauréat, en 1859. Il y fut un élève brillant et très apprécié. La découverte de l’œuvre de Leconte de Lisle fit sur lui une impression profonde.

De retour à Cuba en juin 1859, il passa un an à La Havane, approfondissant sa connaissance de la langue et de la littérature espagnoles avec le projet d'y poursuivre éventuellement des études de droit. C'est à Cuba qu'il composa les premiers poèmes français qui nous sont parvenus. Mais il n'y trouva pas l'ambiance de travail qu'il avait connue en France, et l'équivalence du baccalauréat français lui fut refusée pour des raisons administratives. Il revint donc en France en 1861, accompagné de sa mère qui, étant veuve et ayant marié ses trois filles aînées, tenait à veiller elle-même sur l'éducation et la conduite de son fils. Il s'inscrivit en octobre de la même année à la faculté de droit de Paris.

De 1862 à 1865, il suivit également, à titre étranger, les cours de l'École des chartes, où il fut un élève brillant et sérieux. Ses ambitions et ses goûts étaient plus littéraires que juridiques, et la fortune de sa famille, gérée avec précision et rigueur par sa mère (la majorité était fixée alors en Espagne à l'âge de 25 ans), lui épargna pendant un certain temps les problèmes matériels. Il continua donc à écrire des poèmes, en particulier des sonnets. Il devint membre d'associations littéraires telles que la conférence La Bruyère, et fut un membre influent de l'école parnassienne. En 1863, il fit la connaissance de Leconte de Lisle et collabora au Parnasse contemporain, tout en nouant des amitiés avec des auteurs tels que Sully Prudhomme, Catulle Mendès et Anatole France.

Poète parnassien, il devint célèbre dans le milieu littéraire parisien. Pourtant, il publia peu, faisant paraître ses poésies dans des revues littéraires de faible diffusion avant de les réunir fort tard, en 1893, en un volume de 118 sonnets, Les Trophées. Dans l'œuvre originale, il fit appel à son grand ami de toujours, Ernest Jean-Marie Millard de Bois Durand, peintre aquarelliste montmartrois, pour illustrer son ouvrage d'aquarelles originales, et le dédia à Leconte de Lisle[1], qui fut couronné par l'Académie française. Il avait déjà été lauréat de l'Académie pour une traduction de l'espagnol, l'Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle Espagne, par le capitaine Bernal Diaz del Castillo. Il traduisit aussi Historia de la Monja Alferez. Il publia à La Revue des Deux Mondes, au Temps et au Journal des débats.

Élu à l'Académie française le 22 février 1894 en remplacement de Charles de Mazade, il fut reçu en séance publique le 30 mai 1895 par François Coppée. Lors du voyage des souverains russes à Paris, en 1896, José-Maria de Heredia composa le Salut à l'Empereur[2]. Il était membre de la Commission du dictionnaire. Il devint en 1901 conservateur de la bibliothèque de l'Arsenal .

Il créa en 1902 la Société des Poètes français avec Sully Prudhomme et Léon Dierx.

Il mourut le 2 octobre 1905 au château de Bourdonné, près de Houdan, et fut inhumé le 7 octobre au cimetière de Bonsecours (Seine-Maritime).

Généalogie

Signature

José-Maria de Heredia est le dernier fils de Domingo de Heredia, issu d'une vieille famille espagnole et de sa deuxième épouse, Louise François Girard[3], d'une famille française émigrée de Saint-Domingue.
En 1867 il épouse Louise Despaigne dont il aura trois filles :

Œuvres

  • Véridique histoire de la conquête de la Nouvelle-Espagne, traduction de Díaz del Castillo, 3 volumes, 1877-1878
  • Les Trophées, 1893
  • La Nonne Alferez, 1894
  • Discours de réception à l'Académie française, 1895
  • Salut à l'Empereur, 1896
  • Inauguration du monument élévé à la mémoire de Leconte de Lisle à Paris le 10 juillet 1898, 1898
  • Poésies complètes, avec notes et variantes, 1924

Bibliographie

  • Leconte de Lisle, Lettres à José-Maria de Heredia, édition établie et annotée par Charles Desprats, Honoré Champion éditeur, 2004. Les 119 lettres s'échelonnent du 21 septembre 1863 au 22 février 1894.
  • Miodrag Ibrovac, Les sources des Trophées, Les Presses Françaises, Paris 1923
  • Miodrag Ibrovac, José Maria de Heredia. Sa vie, son œuvre., Les Presses Françaises, Paris 1923
  • Claude Barjac, José Maria de Heredia, Larousse mensuel illustré n° 202, Paris, décembre 1923
  • Jean Lemartinel, Lettres inédites de José Maria de Heredia à Alfred Morel-Fatio, Lettres et Civilisations des pays Hispanophones, Lille 1975
  • André Fontaine, Heredia et ses amis, "La Muse Française", p. 168-182, 15 avril 1932.

Liens externes

Voir aussi

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  • José María Heredia y Campuzano (31 décembre 1803 - 21 mai 1839)
  • José-Maria de Heredia séjourna dans le village de Marignac (Piémont pyrénéen) dont le panorama et les autels votifs antiques inspirèrent plusieurs des poèmes des Trophées.

Notes

  1. Sur les relations entre les deux poètes, voir Charles-Marie Leconte de Lisle, Lettres à José-Maria de Heredia, édition établie et annotée par Charles Desprats, préface de Jean-Marc Hovasse, Honoré Champion éditeur, 2004.
  2. Ces stances ont été lues par Paul Mounet, de la Comédie-Française, le mercredi 7 octobre 1896, à la cérémonie de la pose de la première pierre du Pont Alexandre III, en présence de l'Empereur et de l'Impératrice de Russie.
  3. Louise Gérard était la petite fille de Gérard d'Ouville, président à mortier au parlement de Normandie sous Louis XV.


Précédé par
Charles de Mazade
Fauteuil 4 de l’Académie française
1894-1905
Suivi par
Maurice Barrès
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