- Joseph Salvat
-
Joseph Salvat, né le 8 novembre 1889 à Rivel (Aude), mort le 29 décembre 1972 à Surba (Ariège) est un linguiste français.
Né dans une famille de paysans, il devient prêtre comme son frère Pierre, le troisième frère (Jean-Baptiste) reprenant la ferme familiale. Ordonné en 1912, il poursuit ses études et devient l'un des piliers de l'Institut catholique de Toulouse. Il se fait un ardent défenseur de l'Occitan, qu'il illustre non seulement par des publications scientifiques (notamment sa Gramatica Occitana) mais par des prêches en occitan auquel il entend rendre vie, citant fréquemment la pensée de Frédéric Mistral : « qui tient sa langue tient la clé / qui de ses chaînes le délivre »[1]. Outre son enseignement, ses publications, ses nombreux élèves (parmi lesquels Rita Lejeune), il fait progressivement du sermon en occitan son principal moyen d'action : il en prononça plus de deux cents dans cette langue.
Joseph Salvat est l’un des fondateurs de l’Escòla occitana, une école félibréenne. Il fonde le Collège d'Occitanie (que développera le chanoine Nègre) qui offre des cours d’occitan par correspondance. Pendant vingt-trois ans, il assure le cours de littérature occitane à l’Institut catholique de Toulouse. En 1944, il est déporté par l'occupant allemand au camp de Neuengamme, en compagnie notamment d’Albert Sarraut et de Jean Baylet. Son autorité morale le fait désigner comme "majoral" du camp. Délivré par les Alliés, il rentre à Toulouse, reprend ses activités et devient chanoine. À la fin de sa vie, il se retire à Surba où il décède et où il est inhumé le 2 janvier 1973.
Il reste de lui de nombreuses photographies et un très grand tableau dont il a fait don à sa famille et qui est toujours à Rivel dans sa maison natale.
Références
- Frédéric Mistral Lis isclo d'Or. Recuei de pouesio diverso em'uno prefaci biougrafico de l'autour, Avignon, J. Roumanille, 1878 :
« Intrepide gardian de noste parla gènt,
Garden-lou franc e pur e clar coume l'argènt,
Car tout un pople aqui s'abéuro ;
Car, de mourre-bourdoun qu'un pople toumbe esclau,
Se tèn sa lengo, tèn la clau
Que di cadeno lou deliéuro. »
Liens externes
- Frédéric Mistral Lis isclo d'Or. Recuei de pouesio diverso em'uno prefaci biougrafico de l'autour, Avignon, J. Roumanille, 1878 :
Wikimedia Foundation. 2010.