- Jonas
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Jonas (en hébreu : יוֹנָה (yôna(h)) : colombe, en arabe : يونس (yûnus)), fils d’Amitthaï, est l’un des douze petits prophètes de la Bible. Il est le personnage principal du livre de Jonas qui fait partie du Tanakh de la tradition juive et de l’Ancien Testament chrétien.
Sommaire
Onomastique
Jonas signifie baleine en araméen, colombe en hébreu — où il a des assonances avec la racine ynh, qui signifie oppresser.
L’équivalent arabe de son nom, passé en turc, est Yunus (yûnus), en dialectal Younès. Un autre équivalent arabe est le surnom Dhû-n-Nûn : l’homme à la baleine ou au gros poisson, qui devient Zunnun en turc.
Nebi Yunis (« Prophète Jonas ») est le nom de l’une des deux collines de Ninive.
Récit biblique
Dieu envoie Jonas à Ninive, capitale de l’empire assyrien. Jonas désobéit à Dieu et se rend à Jaffa pour prendre la fuite sur un bateau en direction de Tarsis. Durant le voyage, le bateau sur lequel se trouve Jonas essuie une tempête due à la colère divine consécutive à sa désobéissance. Les marins décident alors de tirer au sort pour connaître le responsable de ce malheur. Le sort désigne Jonas. Ils le prennent, le jettent par-dessus bord, et à l’instant même, la mer s’apaise. Il est recueilli dans le ventre d’un grand poisson (souvent vu comme une baleine) durant trois jours et trois nuits. Le « gros poisson » le recrache ensuite sur le rivage.
De là, Jonas gagne Ninive, en annonce la destruction, puis attend cette destruction. Cependant, les habitants de Ninive décident de jeûner et de se repentir. Dieu dans son amour décide de ne pas détruire la ville puisque toute la population se tourne vers Dieu et se détourne du péché. « Pourquoi Dieu ne détruit-il pas la ville, comme il l’avait annoncé ? » se demande Jonas.
Dieu décide alors de faire pousser une plante qui fera de l’ombre à Jonas. Puis, il fait mourir la plante, et Jonas souffre du soleil et se plaint. Dieu reproche alors à Jonas de se plaindre de la mort d’une simple plante. Pourquoi Dieu n’aurait-il pas pitié, lui, d’une ville entière ? Dieu n’est-il pas libre à tout moment de pardonner au pécheur repentant quelles que soient son origine et sa faute?
Échos culturels
Suite au récit biblique, traditionnellement dans la marine, on qualifie de « Jonas » une personne à laquelle le mauvais sort s’attache, qui est réputée porter malchance à un navire.
Lectures religieuses
Pour les catholiques, qui croient aux apparitions récentes (notamment de la vierge Marie à La Salette ou à Fátima), le livre de Jonas a l’intérêt d’enseigner que les révélations prophétiques n’ont pas un caractère inéluctable qui priverait de liberté les hommes et Dieu. Elles ne sont pas faites dans le but de punir mais de sauver.
- « Et ne disons pas que c’est Dieu qui ainsi nous punit ; au contraire, ce sont les hommes qui préparent eux-mêmes leur châtiment. Dans sa sollicitude, Dieu nous avertit et nous incite à prendre le bon chemin, respectant la liberté qu’il nous a donnée ; c’est pourquoi les hommes sont responsables. » - Sœur Lucie (voyante de Fatima), extrait de la lettre au Saint-Père, 12 mai 1982.
Dans l'islam
Jonas tient une place également très importante dans l'islam et on peut trouver dans le Coran son périple où il est avalé par la baleine ainsi que le tirage au sort[1]. Dans la 10e sourate qui porte son nom « Yûnus » (arabe : يونس), il est indiqué que Jonas a effectivement été écouté et suivi par son peuple. La tradition islamique mentionne quelques détails quant à sa filiation avec Benjamin, mais aussi le nom de son père qui est également cité dans un hadith où Mahomet met en garde sa communauté de ne pas le considérer meilleur que Jonas : « Ne dites pas que je suis meilleur que Yûnus ibn Matta (Jonas fils d'Amitthaï)[2] ». On trouve également dans le Coran une référence à la ville natale de Yûnus, Ninive : « Si seulement il y avait, à part le peuple de Yûnus (Jonas), une cité qui ait cru et à qui sa croyance eût ensuite profité ! Lorsqu’ils eurent cru, Nous leur enlevâmes le châtiment d’ignominie dans la vie présente et leur donnâmes jouissance pour un certain temps[3] ». Yûnus est aussi appelé « Dhu'Nûn » (arabe : ذو النون, celui qui vient de la baleine)[4].
Yûnus est le seul des douze petits prophètes bibliques à être mentionné par son nom dans le Coran.
Notes et références
- Coran 37:139-142
- Sahih al-Bukhari, hadith n° 608, vol. 4. Récit rapporté de Ibn `Abbas,
- Coran 10:98
- Coran 21:87
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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