Jodoin de Beauvilliers

Jodoin de Beauvilliers
Blason des seigneurs de Beauvilliers.

Jodoin ou Gedoin de Beauvilliers est né vers 1140 dans le Pays chartrain et mort après 1191.

Dominus Jodoinus de Beauvilliers est un chevalier et seigneur de la Beauce. Alors qu'il est l'aîné de cette riche et puissante famille, il part à la croisade avec plusieurs seigneurs de la Beauce. Jodoin est le mandataire spécial de l’évêque de Chartres, selon un acte original en parchemin, passé à Saint-Jean-d'Acre en septembre 1191[1] Ses armes figurent dans la deuxième première des salles des croisades du château de Versailles.

Sommaire

Biographie

Sa famille

Un autre membre de sa famille : Paul-Hippolyte de Beauvilliers : diplomate français (1684-1776).

La Famille de Beauvilliers est une illustre maison d'ancienne chevalerie, originaire de la Beauce, dans le Pays Chartrain. Elle prend s le nom de Beauvilliers de la possession immémoriale de sa terre et seigneurie, située entre les villes de Chartres et Orléans. Herbert est le plus ancien seigneur de Beauvilliers que l'on connaisse par titres. Il paraît, par les titres de Notre-Dame de Chartres que la branche aînée des premiers seigneurs de Beauvilliers se fondera dans la Maison de Chartres avant 1300, mais Les Seigneurs de Chartres on prit le nom de Beauvilliers suivant l'usage du temps de porter le nom de la terre principale. La terre de Beauvilliers s'est trouvé possédée par la Maison de Chartres entre 1298 et 1309 (les terres de la Maison de Beauvilliers et celles de la Maison de Chartres sont voisines). Selon Le Ferron, Chanoine de Chartres, la Famille de Beauvilliers descend de l'ancienne Maison de Chartres au moins par femme[2].

Le Père Anselme a donné la généalogie de ces diverses branches dans le t. IV, p. 724 et suivantes de son Histoire des Grands Officiers de la Couronne.

  • Herbert-Émussent de Beauvillier, bisaïeul de Jodoin est chevalier et seigneur de Beauvilliers, château et de la terre du Lude, (à Jouy-le-Potier, en Sologne), depuis 1115, de Martainville (à Fains-la-Folie, en Beauce), de Maleloup et du Vieux-Alonne (à Voves, en Beauce).

Croisé (1188-1191)

Jodoin de Beauvilliers, en 1179 transige avec le Doyen et le Chapitre de Notre-Dame de Chartres[4] :

Disons cependant que dès le XIIe siècle l'agriculture était, comme aujourd'hui son industrie principale. En effet, le chapitre de Notre-Dame de Chartres, qui depuis longtemps déjà avait ses compteurs ou champarteurs et ses hôtes à Lutz, à Boirville et au Moirville, composa à leur égard en 1179 avec Jodoin de Beauvilliers. Pour les compteurs, on convint alors: "que chaque année, au temps de la moisson les hommes de Notre-dame seraient tenus de demander au seigneur de Beauvilliers des compteurs dont l'un officierait à Lutz et au Moirville, et l'autre à Beauvilliers ; que, si ledit seigneur restait quatre jours sans faire cette désignation, les hommes de Notre-dame compteraient eux-mêmes, en présence de deux témoins et après avoir prêté serment au seigneur ; que les compteurs désignés jureraient sur les reliques, en présence des hommes et du seigneur, de remplir leur office sans espoir de lucre, sans haine, comme sans amitié et sans acceptation de personnes, selon l'ordre des réquisitions; que, si un des compteurs désignés, requis de remplir son office, ne voulait ou ne pouvait pas compter par un motif quelconque, les hommes de Notre-dame compteraient eux-mêmes dès le lendemain, en présence de deux témoins et se libéreraient ainsi du champart dû au seigneur. Quant aux hôtes de Lutz et de Moirville, il fut arrêté que lesdits hôtes et leurs tenures appartenaient à Notre-dame et que le seigneur de Beauvilliers ne pouvait rien exiger d'eux, ni corvées, ni taille, ni poule, ni oie, mais seulement un cens annuel de 28 deniers par bovée de terre et le charroi d'un muid de blé.

Son frère cadet signe l’acte. Il va hériter des biens de la famille de Beauvilliers et est l’ancêtre de tous les Beauvilliers. Jodoin de Beauvilliers semble ne pas s’être marié et est parti à la croisade. Il est chevalier et à Jerusalen en 1190, Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion[5]. Jodoin de Beauvilliers part à la croisade avec plusieurs seigneurs de la Beauce[1] :

Un parlement eut lieu entre les rois de France et d'Angleterre sous Vormel de Gisors, le 21 janvier 1188, et la ligue chrétienne fut sur-le-champ proclamée. Notre comte Thibaut V de Blois, ses frères de Champagne et de Sancerre, ses neveux Milon de Mouçon, comte de Bar, et Renaud de Bar, évêque de Chartres, prirent la croix. Rotrou IV du Perche, Gislebert de Tardais, Renaud de Montmirail, seigneur d'Alluyes, Gauthier de Rambouillet, Gaufrid d'Érouville, Henri de Ludon, Renaud Crespin, Guy de Vaugrigneuse, Robert Gruel de La Frotte, Guillaume de Prunelé, M. du Temple, Hugues de Moutiers, Gervais de Menou, Albéric d'Allonville, Jodoin de Beauvilliers, Guy de Chartres et une foule d'autres imitèrent leur exemple.

Parmi les familles encore existantes au XIXe siècle de croisés et qui n'ont pas changé de nom, la revue de bibliographie analytique celle des Beauvilliers. Ces témoignages sont en grande partie dus à l'inappréciable découverte de plus de deux cents titres sur parchemin, des XIIe siècle et XIIIe siècles, constatant presque tous des emprunts faits en Terre Sainte, par des chevaliers croisés à des marchands de Messine, de Sienne, de Pise, et surtout de Gênes[6]. C'est outre le cartulaire, cité par l'Histoire de Chartres, le cas pour Albéric. On le trouve cité dans un acte daté de Saint-Jean-d'Acre du mois de septembre 1191[7] :

Jodoin de Beauvilliers, chevalier, mandataire de Renaud de Bar, évêque de Chartres, dans le pays d'outre-mer, se porta pleige, au nom de ce prélat, pour la somme de 130 marcs d'argent, empruntée par des seigneurs du pays chartrain à Conrado Ususmari et Quilico di Goarco. Au nombre de ces seigneurs est nommé Albéric d'Allonville. L'acte est passé à Acre, au mois de septembre 1191. Albéric d'Allonville, dont la famille originaire des environs de Chartres, s'établira plus tard en Champagne, portait d'argent, à deux fasces de sable

Paul André Roger, dans La noblesse de France aux croisades, confirme qu'il est croisé[8]. Cesare Cantù le cite parmi les chevaliers de la Troisième croisade dans son Histoire universelle[9]. C'est en vertu de ce titre que le nom et les armes des Beauvilliers figureront dans la deuxième des salles des croisades, du château de Versailles[10].

Article détaillé : Troisième croisade.

Notes et références

  1. a et b Histoire de Chartres, de Eugène de Buchère de Lépinois, p. 114.
  2. Dictionnaire de la conversation et de la lecture inventaire raisonné des notions générales les plus indispensables à tous, Edition: 2, Publié par Didot, 1875, v.15, p.661.
  3. Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire & la chronologie des familles nobles de France, l'explication de leur armes, & l'état des grandes terres du royaume ...: On a joint à ce dictionnaire le tableau généalogique, historique, des maisons souveraines de l'Europe, & une ..., Par Francois Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Badier, Edition: 2, Publié par La veuve Duchesne, 1771, v.2, p.126.
  4. Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, Par Cathédrale de Chartres, Eugène de Buchère de Lépinois, Eugène Lépinois, Lucien Victor Claude Merlet, Lucien Merlet, Société archéologique d'Eure-et-Loir, Publié par Garnier, 1865, v. 1, p. clxxx.
  5. Notice du Musée Impérial de Versailles, de Eudoxe Soulié, p. 84 et Cartulaire de l'abbaye de Saint-Père de Chartres ; publié par m. Guérard, Publié par Impr. de Crapelet, 1840, tome 1, p.680 et Bulletin de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, Société archéologique d'Eure-et-Loir, 2001, no.69 2001, p.17.
  6. Revue de bibliographie analytique, par mm. [B.E.C.] Millet et Aubenas, publié par Bénigne Emmanuel C. Miller, 1845, p.172.
  7. Galeries historiques du palais de Versailles, Par Charles Gavard, Versailles palais, 1844, p.128.
  8. La noblesse de France aux croisades, Par Paul André Roger, Publié par Derache, 1845, p.125.
  9. Histoire universelle, Cesare Cantù, Publié par Firmin-Didot, 1862, VOL. 10, p.631.
  10. Revue d’Aquitaine et de Languedoc, 1882, p.160 et L'Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, Publié par Bureau de la publication, 1857, p.157 et Galeries historiques du palais de Versailles - Tome 6 partie 2 et Notice du Musée Impérial de Versailles, Par Eudoxe Soulié, Publié par C. de Mourgues frères, 1859, v. 1, p.149 et Revue d'Aquitaine et du Languedoc, 1866, p.125.

Articles connexes

Liens externes


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