- Jeanne Louise Rachel Franck
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Lisette de Brinon
Pour les articles homonymes, voir Brinon.Lisette de Brinon (née Jeanne Louise Rachel Franck) (1896 – 26 mars 1982) était l'épouse du collaborateur Fernand de Brinon.
Née dans une famille de la grande bourgeoisie juive alsacienne installée à Paris, Lisette Franck vit une espèce d'exil intérieur pendant la Seconde Guerre mondiale : déclarée « aryenne d'honneur », elle est certes à l'abri des rafles et des déportations, mais elle est considérée aussi persona non grata tant à Vichy qu'à Paris.
Depuis sa jeunesse, elle fréquente de nombreuses personnalités de la politique et de la culture. Son frère aîné Henri Franck (mort tuberculeux le 12 février 1912 à 24 ans), poète patriotique proche de Maurice Barrès, entretient une liaison avec Anna de Noailles, que Lisette admire. Son cousin Emmanuel Berl rédigera les premiers discours du maréchal Pétain, notamment « je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal ».
Mariée à Claude Ullmann, elle mène après la Première Guerre mondiale une active vie mondaine, entourée d'artistes et de personnalités de gauche, comme Léon Blum, et de droite, comme Pierre Drieu La Rochelle.
Elle rencontre au début des années 1930 le journaliste Fernand de Brinon, qui s'est fait remarquer par son interview exclusive d'Adolf Hitler. Poussée par la passion, elle se convertit au catholicisme et obtient l’annulation de son premier mariage. Elle devient alors comtesse de Brinon.
Les invités de Lisette Franck et de son nouvel époux sont désormais des politiciens, des journalistes et des intellectuels les plus séduits par la doctrine national-socialiste. Après la débâcle de 1940, Fernand de Brinon devient d'ailleurs l'un des agents actifs de la collaboration avec les Allemands, ayant des postes clés auprès du régime de Vichy, et des autorités d'occupation à Paris. Pendant cette période, le couple tend à se désunir, en raison à la fois de l'origine juive de Lisette et de la liaison persistante entre Brinon et sa secrétaire Simone Mittre.
À la Libération, Lisette tente en vain de suivre Brinon jusqu’à Sigmaringen. Comme son mari, elle est arrêtée par les Alliés et ramenée en France. Devant la justice, Lisette de Brinon est mise hors de cause ; Fernand est condamné à mort pour trahison puis fusillé en 1947.
Lisette entretient ensuite une dernière liaison avec un autre collaborateur : Jacques Benoist-Méchin, ex-condamné à mort gracié par le président Auriol[réf. nécessaire].
Lisette de Brinon meurt en 1982 dans une maison de retraite à Montmorency, en région parisienne.
Références
- Bernard Ullmann, Lisette de Brinon, ma mère : Une Juive dans la tourmente de la Collaboration, Éditions Complexe, Paris, 2004 (ISBN 2-87027-997-3). Le fils de Lisette de Brinon fut journaliste à l'Agence France-Presse et à L'Express.
Voir aussi
Catégories : Régime de Vichy | Naissance en 1896 | Décès en 1982 | Histoire des Juifs en France | Collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale
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