- Jean Ier de Portugal
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Jean Ier de Portugal Jean IerTitre Roi de Portugal et des Algarves 6 avril 1385 – 14 août 1433
48 ans, 4 mois et 8 joursPrédécesseur Ferdinand Ier de Portugal Successeur Édouard Ier de Portugal Régent de Portugal 16 décembre 1383 – 6 avril 1385
1 an, 3 mois et 20 joursPrédécesseur Éléonore Teles de Menezes Successeur Lui-même en tant que roi Biographie Dynastie Dynastie d'Aviz (fondateur) Date de naissance 11 avril 1357 Lieu de naissance Lisbonne Date de décès 14 août 1433 (à 75 ans) Lieu de décès Lisbonne Père Pierre Ier de Portugal Mère Thérèse Lourenço Conjoint Philippa de Lancastre Enfants Blanche de Portugal
Alphonse de Portugal
Édouard Ier
Pierre de Portugal
Henri le Navigateur
Isabelle de Portugal
Blanche de Portugal
Jean de Portugal
Ferdinand de Portugal
Rois de Portugal modifier Jean Ier (en portugais João I), né à Lisbonne le 11 avril 1358 et mort dans la même ville le 14 août 1433, est le dixième roi de Portugal. Il est le fils illégitime du roi Pierre Ier et de Thérèse Lourenço. En 1364, il est consacré Grand Maître de l'ordre d'Aviz. Il devient roi de Portugal, premier de la seconde dynastie en 1385, après la crise de 1383-1385. L'excellente image laissée par son règne dans l'esprit des Portugais lui valent le surnom de « Jean Ier de Bon Souvenir » et parfois ceux de « Jean Ier le Grand » ou « Jean Ierle Bon ».
Sommaire
Biographie
La crise de 1383-1385 et la guerre contre la Castille
À la mort du roi Ferdinand Ier de Portugal, sans héritier direct, le Portugal risque de perdre son indépendance parce que l’héritière, la princesse Béatrice, est mariée au roi Jean Ier de Castille, avec un contrat de mariage[1] qui prévoit qu'au cas où Béatrice mourrait sans héritier, l'annexion du royaume par la Castille, avec la condition qu'« alors les peuples du Royaume reçussent le Roi de Castille par son Roi et seigneur »[2]. Cette même condition est d'ailleurs nécessaire pour que Béatrice devienne reine reine (l'expression « recevoir comme roi » a un signification semblable à celui de l'expression « recevoir comme mari ou épouse »).
la régence est donc confiée à Éléonore Teles de Menezes, qui reconnaît Béatrice comme reine de Portugal, mais qui n'organise son acclamation que le 22 novembre 1383, trente jours après la mort du roi Ferdinand[3],[4], et ce uniquement dans certaines villes[5]. À Lisbonne, à Santarém en d'autres villes, le peuple empêche l'acclamation. De plus, Cependant, la classe moyenne et une partie de la noblesse rejoint le peuple dans son opposition à la transformation du Portugal en une province de Castille. À ce rejet s'ajoute un profond dégoût pour la reine veuve dont l’amant, João Fernandes Andeiro, fut assassiné par le Maître d'Aviz le 6 décembre (un crime politique qui, commis par d’autres, aurait soulevé l'indignation générale mais qui est ici considéré, par les âmes plus poétiques, comme un « crime shakespearien qui soulève les émotions tragiques », et, par les âmes plus prosaïques, comme une réaction aux tentatives d'acclamation de Béatrice).
Deux prétendants s’opposent à Béatrice : Jean, fils illégitime de Pierre Ier de Portugal et d'Inês de Castro (qui se prévaut d'une légitimité issu d'un prétendu mariage secret de ses parents), puis, en second rang, Jean, le Grand Maître d'Aviz.
Cette situation débouche sur ce qu'il est convenu d'appeler la crise de 1383-1385, une période d’anarchie et d’instabilité politique pendant laquelle le Portugal n’est gouverné par personne.
Finalement, le 6 avril 1385, les Cortes de Portugal, réunies à Coimbra, proclament le Grand Maître d'Aviz, Jean Ier, roi de Portugal. Il s’agit, en pratique, d’une véritable déclaration de guerre à la Castille. Peu après, le souverain castillan envahit le Portugal avec la participation d’un détachement de cavalerie française. En face, les Anglais sont alliés à Jean d’Aviz. Jean Ier nomme Nuno Álvares Pereira, connétable de Portugal et l’invasion est repoussée durant l’été après la victoire portugaise d'Aljubarrota le 14 août 1385. La Castille se retire et la couronne de Jean Ier lui est définitivement acquise.
En 1387, Jean Ier se marie avec Philippa, la fille du duc de Lancastre Jean de Gand, renforçant par des liens familiaux les accords du traité luso-britannique de 1373.
Le règne de Jean Ier
Après la mort de Jean Ier de Castille sans descendance avec Béatrice, la menace d'avoir un roi de Castille sur le trône de Portugal est définitivement éteinte. Jean Ier peut désormais se consacrer au développement économique et social du pays sans conflit avec l'étranger. En 1394, il rachète les biens de la couronne engagés par ses prédécesseurs, limitant ainsi la puissance de l'aristocratie[6].
Durant la guerre contre la Castille, une partie de la vieille noblesse était restée neutre ; en punition, Jean Ier lui retire sa confiance et une partie de ses fonctions pour les confier à la bourgeoisie au sein de laquelle naît une nouvelle noblesse avec des institutions calquées sur celles de la noblesse anglaise. Jean réunit de moins en moins souvent les Cortes et tend vers l'absolutisme.
En 1415, la conquête de Ceuta, une place d’importance stratégique pour le contrôle de la navigation sur la côte africaine, est considérée comme l’achèvement de la Reconquista mais également comme la volonté de marquer un coup d'arrêt aux ambitions de la Castille au Maroc.
En 1431, la Castille et le Portugal signent le traité de paix qui reconnaît l'indépendance de ce dernier royaume.
Les chroniqueurs contemporains décrivent Jean Ier comme un homme subtil tenant à conserver le pouvoir mais également bienveillant et d'un commerce agréable. L’éducation reçue dans sa jeunesse comme Grand Maître d'Aviz en fait un roi très cultivé pour l’époque. Son goût pour le savoir est partagé par ses fils : le roi Édouard Ier est un poète et un écrivain, Pierre, duc de Coimbra, est un des princes les plus éclairés de son temps et Henri, duc de Viseu, investit toute sa fortune en recherches liées à la navigation, la marine et la cartographie. Sa fille Isabelle épouse le duc Philippe III de Bourgogne et entretient une cour raffinée et érudite.
Durant son règne, son fils Henri encourage et finance les expéditions à travers les océans, s’établit à Sagres non loin du Cap Saint-Vincent et y fonde une ville. Il initie la reconnaissance des côtes africaines et dépasse les îles Canaries.
Jean Ier meurt le 14 août 1433 et est inhumé dans le monastère de Batalha, dont il a ordonné la construction en commémoration de sa victoire à Aljubarrota.
Descendance
Jean Ier de Portugal est le fondateur de la dynastie d'Aviz qui rtègne sur le Portugal jusqu'en 1578, succédant à la maison de Bourgogne.
Les historiens portugais désignent les enfants de Jean Ier et de Philippe de Lancastre comme l'« Illustre Génération » (Ínclita Geração en portugais) pour souligner la valeur individuelle de chacun de ces princes qui, d’une manière ou d’une autre, ont marqué l’histoire du Portugal et de l’Europe.
De Philippa de Lancastre (1359-1415)-
- Blanche (1388-1389)
- Alphonse (1390-1400)
- Édouard Ier, roi de Portugal (1391-1438)
- Pierre, duc de Coimbra (1392-1449, mort à la bataille d'Alfarrobeira, fut régent d’Alphonse V, son neveu ; considéré comme le prince le plus cultivé de son époque.
- Henri, duc de Viseu, dit le Navigateur (1394-1460), fonda l’École de Navigation de Sagres et fut le grand animateur des Découvertes portugaises
- Isabelle (1397-1471), mariée avec Philippe III, duc de Bourgogne, agit au nom de son mari durant diverses rencontres diplomatiques et fut considérée comme la réelle gouvernante de la Bourgogne.
- Blanche (1398)
- Jean de Portugal, duc de Beja (1400-1442), grand-père d’Isabelle la Catholique.
- Ferdinand, le Saint Infant (1402-1433), mourut en captivité à Fez après avoir refusé de rendre Ceuta en échange de sa propre liberté.
D'Inês Pires
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- Alphonse (1377-1461), premier duc de Bragance
- Béatrice (v. 1386-1447), mariée avec Thomas FitzAlan, 5e comte d'Arundel
Titulature complète
Roi de Portugal et des Algarves et duc de Ceuta par la grâce de dieu
Notes et références
- Fernão Lopes, Chronique du Roi Ferdinand, chapitre CLVIII
- Fernão Lopes, Chronique du Roi Ferdinand, chapitre CLVIII, p. 136
- Chroniques des Rois de Castille, Pero López de Ayala, Tome II, pages 181 e 182
- ici Ayala se trompe, il parle de 60 ou 70 jours après la mort du roi Ferdinand, mais c'étaient seulement 30 jours
- Fernão Lopes, Chronique du roi Ferdinand, chapitre CLXXV
- L'Art de Vérifier les Dates des Faits Historiques, Tome Septième, page 13
Sources
- La Chronique de Jean Ier (Crónica de D. João I) fut écrite en trois parties. La première et la deuxième partie par Fernão Lopes, la troisième partie par Gomes Eanes de Zurara, qui reprend entre autres, des documents et sans doutes aussi quelques premières rédactions de Fernão Lopes, jugé trop vieux pour la terminer.
- Joaquim Ferreira, História de Portugal
Liens internes
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