Jean-jacques scherrer

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Jean-Jacques Scherrer

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Jean-Jacques Scherrer (1855-1916) est un peintre français, né à Lutterbach, en Alsace.

Sommaire

Biographie

Jeunesse

Jean-Jacques Scherrer est né à Lutterbach en Alsace le 29 septembre 1855. À la suite du décès prématuré de son père qui travaillait en Espagne, il fut placé chez un oncle à l'âge de 6 ans, sa mère ne pouvant subvenir aux besoins de ses quatre enfants. Il travaille alors après sa scolarité dans l'usine Haeffley à Pfastatt, l'un des directeurs de l'entreprise ayant remarqué que le jeune homme était doué pour le dessin et la peinture le poussa à poursuivre sa formation. Il quitte son Alsace natale après le traité de Francfort en 1871 et opte pour la nationalité française. À l'âge de 16 ans il émigre à Paris. Il est alors élevé par le statuaire Jules Cavelier qui l'initie au dessin dans l'atelier de Félix Barrias, artiste auquel il voua une affection profonde. Il le pousse à poursuivre sa formation au Beaux Arts dans l'atelier du célèbre peintre académique Alexandre Cabanel. Il débute au salon en 1877, mais sa véritable carrière d'artiste peintre ne peut commencer qu'avec un succès au fameux Salon de l'Académie de Peinture. C'est cette institution qui fixe alors un système de récompenses, la norme du « bon goût ». En 1879, il réalise « Résurrection du fils de la veuve de Naïm », toile orientaliste aujourd'hui visible dans la crypte de la basilique de Lutterbach.

Dans l'année 1880, il se marie avec Mathilde Haquette, également artiste peintre sur porcelaine pour la manufacture de porcelaine de Sèvres. Deux enfants sont issus de cette union. Jean, né en 1887, épris de voyages a été emporté par le vent à l'âge de dix huit ans lorsqu'il se trouvait en pleine mer, comme mousse. Il étudiait le dessin. Ce fut une épreuve difficile pour l'artiste et sa famille. Sa fille Lucie-Marthe née à Paris le 25 juillet 1884, est décédée à Paris où elle vivait, le 27 février 1979, fut très proche de son père.

Travail artistique

Il est enfin distingué par une Mention honorable en 1881 pour « L'assassinat du Maréchal Brune » (227 cm × 317 cm.) exposé au musée de Brive-la-Gaillarde. Grâce à cette toile il reçoit une bourse de voyage et part en Italie durant deux années pour étudier dans les plus grands musées, copiant, rapportant documents et sciences picturales qui ont été la base de sa production, il revient à Paris en 1883, et obtient une Mention Honorable pour « Beaurepaire, la capitulation de Verdun, le 2 septembre 1792 » musée d'Angers. Il devient sociétaire des artistes français en 1884. En 1887, Jean-Jacques Scherrer obtient une médaille de troisième classe, pour « L'entrée de Jeanne d'Arc à Orléans, victorieuse des Anglais » (musée des Beaux-Arts d'Orléans – 500 cm × 374 cm), qui est aujourd'hui l'œuvre la plus connue de l'artiste. En 1889, il obtient une médaille de bronze à l'Exposition universelle de Paris, pour la toile « Isabeau de Bavière » la même année où la tour Eiffel sera présentée. Après avoir obtenu une médaille de seconde classe au salon de 1892, pour « Charlotte Corday à Caen » (208 cm × 1,33 cm) tableau acquis par son ami canadien le sculpteur Louis-Philippe Hébert, il est hors concours aux salons suivants.

Peu avant la fin du XIXe siècle, la manufacture des tabacs français avait chargé Scherrer de décorer intérieurement et extérieurement le pavillon de la SEITA lors de l'Exposition universelle de 1900, cette œuvre lui valut une médaille de bronze. L'année suivante il est fait chevalier de la Légion d'honneur. Bien que connu à son époque Jean-Jacques Scherrer demeure aujourd'hui un artiste inconnu.

Son style le place dans le genre académique, aussi qualifié de « pompier ». Ce terme désigne des artistes du XIXe siècle formés par l'Académie, peignant des scènes conventionnelles sur un mode emphatique, avec une précision quasi photographique. Les tableaux « pompier » recueillaient la plus grande part des commandes officielles. Éclipsé par les impressionnistes, et parce qu'il ne correspondait plus à notre « bon goût », ce style est en train d'être lentement redécouvert, après une longue période d'oubli.

À côté de cette peinture officielle qui se réfère à tous les poncifs de l'académisme en vogue en cette fin de XIXe siècle, études de nus, copies de toiles de maître exécutées en Italie (Raphaël), en Hollande (Franz Halls), ou au Louvre, des dessins préparatoires à ses œuvres historiques monumentales : « Rouget de l'Isle composant la Marseillaise » exposé dans la mairie de Choisy-le-Roi, « Départ de Jeanne d'Arc de Vaucouleurs », salon de Paris 1897. D'abord exposé au musée du Luxembourg, il fut placé dans la mairie de Vaucouleurs, sur intervention de Raymond Poincaré, ministre des Beaux-arts à l'époque « Napoléon à Brünn, en Moravie » salon de 1907, « Mozart enfant jouant ses œuvres » salon de 1891, « Louis XVII au Temple » Musée de Colmar, « Robespierre, Marat et Danton au cabaret de la rue du Paon » Musée de Mulhouse, jaillissent des toiles dont les touches légères captent tout un monde de sensations visuelles, où la lumière devient sujet comme chez les impressionnistes de l'époque.

Ce sont des paysages de Seine-et-Marne, de Normandie, d'Alsace, de Hollande, d'Italie, des scènes de genres « Joueurs de Dames », « Rachel déclamant la tragédie de Phèdre, devant Alfred de Musset » Musée de Sens. « L'heure du lait en Haute Alsace » salon de Paris 1912, qui explosent en ombres colorées où tous les éléments qui entrent dans le champ de vision ont la même importance pour la formation de l'image. Il réalise des scènes animalières « Chevaux à l'abri », des portraits « Gaston Roullet » peintre officiel de la Marine, « Louis Philippe Hébert dans son atelier parisien » Musée McCord d'histoire canadienne à Montréal , « Charles Legrand » président de la chambre de commerce, les portraits des notables parisiens, de la bourgeoisie industrielle, sont sans complaisance, il peint l'être tel qu'il est sans stylisation, sans idéalisation, l'accent est mis sur l'essence qui fait que quelqu'un diffère d'autrui. Il peignit aussi des natures mortes, des sujets religieux, notamment le chemin de croix de la Basilique de Lutterbach composé de 14 panneaux de taille imposantes.

« La caractéristique de Scherrer est la recherche constante de la forme et de la composition. Coloriste puissant, doué d'une imagination féconde, notre célèbre compatriote est aujourd'hui l'un des artistes les plus estimés qui soit »[1].

Jean-Jacques Scherrer, fut en relation avec de nombreux artistes de son époque, Puvis de Chavannes, Jean Léon Gérôme, Edouard Detaille, Auguste Bartholdi concepteur de la statue de la Liberté, Jean-Jacques Henner, Isidore Pils et bien d'autres encore. Ses œuvres sont visibles dans toutes la France, au Canada, ainsi qu'aux États-Unis. Il exposa durant 32 années au Salon, exposa à Barcelone, à Chicago, à Tunis où il fut décoré de l'ordre du Nicham Iftikhar. Tour à tour paysagiste, portraitiste, peintre de genre et surtout peintre d'histoire, Scherrer disparut sans bruit tout comme Degas dans le fracas de la 1re Guerre mondiale, le 16 mai 1916 à Paris, à l'âge de 61 ans. En 1920 il y eut une exposition de son œuvre à titre posthume.

Notes et références

  1. Journal d'Alsace, 6 octobre 1901

Liens externes


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