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Jean-François Philippe-Delleville
Jean-François Philippe-Delleville est un politicien français, né le 22 janvier 1740 à Bayeux, il est mort le 31 août 1828 à Sainte-Croix-sur-Mer.
Sommaire
Famille
Jean-François Philippe-Delleville est le fils d'un lieutenant-général de l'Amirauté, puis conseiller à la cour royale, qui acquiert le château Fouques à Sainte-Croix-sur-Mer en 1781[1]. Son grand-père, Guillaume Philippe, sieur d'Elleville, était lieutenant de la colonelle de la milice bourgeoise de Bayeux[2].
Sa tante est la seconde épouse du père du futur général-comte Louis Groult des Rivières et la mère d'un officier des Gardes du corps du roi, chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, Michel-François Groult de La Planche.
Son frère est marié à la cousine germaine du futur général-comte Louis Groult des Rivières, et ils sont les parents d'une autre élu révolutionnaire Auguste-Charlemagne Philippe-Delleville, maire de Morlaix, député du Finistère qui est souvent confondu avec son cousin Jean-François Philippe-Delleville.
Biographie
Jean-François Philippe(s), sieur de Delleville a succédé à son père comme lieutenant-général de l'amirauté[3]Il fait partie des Commissaires pour la rédaction des cahiers du Tiers-État avec Le Marchand, Tanqueray, avocat, Guérin, Fleury, Basley. Il est président du nouveau tribunal de Bayeux
Membre de la Convention nationale
Jean-François Philippe-Delleville, membre de la Convention nationale[4] député du Calvados, vote le bannissement de Louis XVI et sa détention jusqu'à la paix. De retour à Bayeux, Delleville devient l'objet des pires soupçons. Des exaltés l'accusent d'avoir favorisé l'émigration d'un prince... A la Convention nationale, il se montre constamment l'ennemi des terroristes [5] et est l'un des soixante-treize signataires de la protestation contre le décret du 31 mai 1793 qui les exclut. Il est condamné à la détention car il a signé cette protestation. Cela n'empêche pas Barère de diner avec ce Girondin mis hors la loi et qui se cache dans la capitale[6]. Philippe Delleville visite la prison du Luxembourg en pleine Terreur et il n'est pas indulgent pour les mouchards, qu'il menace plusieurs fois de coups de bâtons. Il est d'un sang-froid et d'une fermeté rares[7].
Jean-François Philippe-Delleville est rappelé le18 frimaire an III, après la mort de Maximilien de Robespierre et ses partisans. Néanmoins un mandat d'amener est lancé contre lui par ses anciens ennemis. Tallien le défend et fait une enquête qui aboutit à un certain Limodin[8]. Un membre de la Convention nationale proclame : L'heure de la justice. Delleville réplique : L'heure de la Constitution. Il demande la destruction de la guillotine et la modification des listes qui comportent beaucoup de gens qui sont restés en France[9].
Lors du procès du terroriste Joseph Le Bon[10], Philippe-Delleville demande l'arrestation d'Armand-Joseph Guffroy, qui avait osé accuser Joseph Le Bon de modérantisme. Legendre et Boissy-D'Anglas s'y opposent[11].
Il effectue des missions pour le Comité de Salut public. Celui-ci arrête que le directeur des voitures nationales tiendra à la disposition des citoyens Philippe-Delleville et Mann, membres de la Convention nationale une voiture et l'entrepreneur des fournitures de chevaux pour le service de la république tiendra des cochers et des chevaux à la disposition des mêmes[12].
Député au Conseil des Cinq-Cents
Député au Conseil des Cinq-Cents pour le département du Calvados[13], il en est même l'un des vice-présidents[14]. Philippe-Delleville fait observer au Conseil des Cinq-Cents, qu'en jurant simplement haine à la royauté, on ne jure rien que Marat. Il accuse les commissions militaires d'être des tribunaux de sang[15].
Lors des luttes qui opposent les majorités des conseils au Directoire, il s'oppose à ce dernier et propose le 1er septembre de faire examiner si Jacques-Charles Bailleul, n'était pas atteint de folie pour avoir écrit son appel à ses commettants. Malgré cela, Jean-François Philippe-Delleville n'est pas compris dans la proscription de cinquante-deux députés et de journalistes après le Coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797).
Il n'est pas effrayé par ce coup d'état et déclare une semaine après : Il ne faut pas croire que parce qu'il y a eu le Coup d'État du 18 fructidor an V il suffira de venir proposer des résolutions folles pour qu'elles soient adoptées. Le 6 octobre 1797, il combat avec force une loi proposée par le député Poulain-Grandpré, loi très dangereuse pour les émigrés et leurs parents. Le 20, il s'oppose à une loi sur la déportation des nobles. Au Conseil des Cinq-Cents, le 1er décembre, Delleville s'écrie : Il faut faire cesser le marché de chair humaine que les abus du divorce ont introduit dans la société.... Et il montre combien les abus qu'engendrent cette loi sont cruels pour les enfants.
Jean-François Philippe-Delleville est à l'origine d'une loi créant des écoles centrales et réformant l'éducation publique du 8 messidor an IV avec Claude-Nicolas Leclerc, qui est secrétaire du Conseil des Cinq-Cents comme lui[16].
Conseiller honoraire à la Cour royale de Caen
Jean-François Philippe-Delleville sort du Conseil des Cinq-Cents en mai 1798. Il est nommé vérificateur de la comptabilité intermédiaire, et devient, après le 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799), juge de la cour de Caen[17]. Il est promu conseiller à la cour d'appel de Caen sous Louis XVIII. Conseiller honoraire à la Cour royale de Caen, chevalier de la Légion d'honneur, il décède à 88 ans dans le manoir familial de Sainte-Croix-sur-Mer.
La veuve Jean-François Philippe-Delleville, Marie Maheust, conservera avec un soin tout particulier un portrait de Charlotte Corday, donné à son mari par l'auteur, un certain Brard, du temps où il était député du Calvados[18].
Notes et références de l'article
- ↑ Histoire du Bessin des origines à la Révolution, Par Edmond de Laheudrie, p. 195
- ↑ Armorial général de France (édit de novembre 1696) Généralité de Caen Pub. d'après le manuscrit ... publié par Gustave Amable Prévost, p. 37
- ↑ Recherches sur le BessinBayeux, capitale du Bessin, des origines à la fin de la monarchie, Par Edmond de Laheudrie, p. 286
- ↑ Mémoires, Par Société des sciences, arts et Belles-Lettres de Bayeux, p. 69
- ↑ La Maisonfort, Antoine-François-Philippe Du Bois Des, p. 400
- ↑ La Lutte de classes, sous la Première République, 1793-1797, par Daniel Guérin, p. 389
- ↑ La Révolution française, revue d'histoire contemporaine, par Société de l'histoire de la Révolution française (Paris, France), p. 264 et 265
- ↑ Paris pendant la réaction thermidorienne et sous le Directoire, Recueil de documents pour l ..., par François Victor Alphonse Aulard, p. 238 et 297
- ↑ La Maisonfort, Antoine-François-Philippe Du Bois Des, p. 400
- ↑ Faits imputés à Le Bon (1° assassinats juridiques, 2° oppression des citoyens en masse, 3° exercice de vengeances personnelles, 4° vols et dilapidations
- ↑ Histoire parlementaire de la révolution française ou, Journal des assemblées nationales, depuis ... Par Prosper Charles Roux, Philippe Joseph Benjamin Buchez, p. 223
- ↑ Recueil des actes du Comité de salut public avec la correspondance officielle des représentants..., par France Convention nationale, 1792-1795. Comité de salut public, François-Alphonse Aulard, France Convention nationale. Conseil exécutif provisoire, p.583
- ↑ Les députés au Corps législatif, Conseil des cinq-cents, Conseil des anciens, de l'an IV a l'an ...par Auguste Kuściński, Société de l'histoire de la révolution française (Paris, France), p. 113
- ↑ Annales historiques de la révolution française, organe de la Société des études robespierristes, 1930, p.229
- ↑ La France sous le Directoire, 1795-1799, par Georges Lefèbvre, p.441
- ↑ Recueil de lois et règlements concernant l'instruction publique depuis l'édit de Henri iv en 1598 ..., p. 82
- ↑ Galerie historique des contemporaines, par Pierre Louis Pascal de Jullian, p. 164
- ↑ Souvenirs de l'insurrection normande, dite du fédéralisme, en 1793, par Frédéric Vaultier, p. 113 et 114
Bibliographie
- Le Maisonfort, Antoine-François-Philippe Du Bois Des Cours (1763-1827 ; marquis de), Coiffier de Verfeu, Henri-Louis (1770-1831), Dictionnaire biographique et historique des hommes marquans de la fin du dix-huitième siècle, et plus particulièrement de ceux qui ont figuré dans la Révolution françoise. Suivi d'un supplément et de 4 tableaux des massacres et proscriptions. Rédigé par une société de gens de lettres. Tome premier, article Delleville, Londres 1800.
- Philippes-Delleville, Corps législatif. Conseil des Cinq Cents. Opinion, prononcée par Philippes Delleville dans la séance du 11 prairial an V sur les troubles et les désastres de Saint-Domingue, Paris, Impr. nationale, (1797) an V, 3 p.
- Richaud (Hyacinthe). Corps législatif. Conseil des Cinq-Cents. Rapport fait par Hyacinthe Richaud, au nom de la commission spéciale composée des représentants du peuple Philippes-Delleville, Monnot et Hyacinthe Richaud, chargée d'examiner les messages du Directoire exécutif relatifs aux vols de deniers publics faits à des percepteurs, receveurs et autres dépositaires, et la manière de statuer sur leurs réclamations en décharge. Séance du 12 germinal an V, Paris, Impr. nationale, germinal an V, 10 p.
- Motion d'ordre de JF Philippes-Delleville, Patriotism (History, 18th century, France);
- Rapport fait par J.-F Philippes-Delleville, du Calvados, au nom d'une commission spéciale, sur un …
- Rapport fait par JL Philippes-Delleville, au nom d'une commission spéciale composée des …
- Motion d'ordre de Philippes-Delleville, tendante à faire nommer une commission chargée de faire un
- Opinion prononcée par Philippes-Delleville, dans la séance du 11 prairial an 5, sur les troubles …
- Rapport fait par JF Philippes-Delleville, au nom de la commission du renouvellement du Corps …
- Loi qui exclut jusqu'à la paix, de toutes fonctions publiques, les provocateurs ou signataires de …
- Rapport fait... sur un échange propose par la citoyenne Recq, veuve Brigode.
- Projet de décret présenté au nom des Comités des finances, section des domaines, et des …
- Loi qui détermine les cas dans lesquels les fermiers de biens nationaux, dont les baux ont été …
Articles connexes
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