- Jean-Jacques Barré
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Jean Jacques Barré, né en 1901 et mort en 1978, est un pionnier de l'astronautique française. Il est le concepteur des premières fusées françaises en particulier de la fusée Eole.
À sa sortie de l'École polytechnique, Jean-Jacques Barré est affecté en 1924 à l'École d'artillerie de Fontainebleau. A cette époque il s'intéresse à titre personnel à l'astronomie et publie entre 1923 et 1934 plusieurs articles sur ce sujet. En 1927 il assiste à une conférence donnée par Robert Esnault-Pelterie précurseur dans le domaine de l'aéronautique et de l'astronautique en France. Celle-ci a pour titre L'Exploration par fusées de la haute atmosphère et la possibilité des voyages interplanétaires. Cet exposé est sans doute à l'origine de sa vocation pour les fusées.
Entre 1927 et 1933 Jean-Jacques Barré mène des études sur les fusées avec le pionnier français de l'astronautique Robert Esnault-Pelterie. Il poursuit celles-ci, à compter de 1935, sous contrat du ministère de la Guerre. Au début de la seconde guerre mondiale, ses travaux portent sur un obus-fusée engin anti-aérien propulsé non guidé de 16 kg. Après la défaite française il poursuit ses recherches en zone libre sur l'EA 1941 (EA Engin autopropulsé) : cette fusée de 100 kg longue de 3,13 m pour 26 cm de diamètre devait pouvoir envoyer une charge de 25 kg à 100 km. Elle utilise un moteur-fusée consommant de l'oxygène liquide et de l'éther de pétrole mis sous pression par de l'azote et fournissant une poussée d'une tonne. Interrompus par l'évolution du conflit, les essais de la fusée sont repris en 1945 et 1946 avec un succès mitigé (3 succès partiels sur 7 essais).
En 1946 Jean-Jacques Barré intègre le LRBA tout juste créé et entame le développement d'un prototype de missile balistique pouvant envoyer une charge de 300 kg à 1000 km de distance. La fusée baptisée EOLE (Engin fonctionnant à l'oxygène liquide et à l'éther de pétrole) reprend les caractéristiques de l'EA 1941 mais mesure 11 mètres de long pour 80 cm de diamètre et une masse de 3,4 tonnes. Après l'explosion d'un exemplaire durant un essai au banc, l'éther de pétrole est remplacé par l'alcool éthylique. Des essais au banc ont lieu entre 1950 et 1952. Barré constate alors que la fusée, qui doit être tirée depuis une rampe de 21 mètres, ne peut pas atteindre une vitesse suffisante pour être stable au décollage. En attendant la mise au point d'une solution (propulseurs d'appoint au décollage...), deux tirs sont réalisés à Hammaguir en novembre 1952 avec une fusée allégée (le plein d'ergols n'a pas été fait) mais les deux tentatives se soldent par des échecs à la suite de la destruction des empannages au moment du franchissement du mur du son. Le projet est arrêté en décembre 1952 mettant fin pour un certain temps à l'utilisation des ergols cryogénies.
Bibliographie
- Jean-Jacques Barré pionnier français des fusées et de l'astronautique de Jacques Villain SEP, 1993
Catégories :- Programme spatial français
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