- Jean-Henri de Frankenberg
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Jean-Henri de Frankenberg Biographie Naissance 18 septembre 1726
SilésieOrdination
sacerdotale10 août 1749 (Rome) Décès 11 juin 1804
Bréda Pays-BasÉvêque de l'Église catholique Archevêque de Malines Du 27 mai 1759 au 28 novembre 1801 Thomas-Philippe d’Hénin-Létard d’Alsace-Boussut de Chimay Armand de Roquelaure Cardinal de l'Église catholique Créé
cardinal1er juin 1778 Autres fonctions Fonction religieuse Primat des Pays-Bas modifier Jean-Henri, comte de Frankenberg (ou Johann Heinrich von Frankenberg[1]), né le 18 septembre 1726 à Gross-Glogau en Silésie (aujourd’hui Glogow, en Pologne) et mort le 11 juin 1804 à Bréda (Pays-Bas) était un prélat autrichien, archevêque de Malines (Belgique) de 1759 à 1801. Il fut créé cardinal en 1778.
Sommaire
Biographie
Jeunesse et formation
Enfant unique né dans la famille illustre des comtes de Frankenberg, proche de la maison impériale d'Autriche, Frankenberg étudie d’abord au collège jésuite de Gross-Glogau et à l'université de Breslau. Il est ensuite à Rome. Résidant au Collegium Germanicum, il obtient un double doctorat - théologie et droit canon - à l’université grégorienne. Il est ordonné prêtre le 10 août 1749.
Ses études terminées il revient en Autriche où de 1750 à 1754 il est secrétaire de l'évêque de Gorizia (maintenant ville italo-slovène). De 1754 à 1756 il est doyen du chapitre de l’église collégiale de Tous-les-Saints à Prague. Ensuite, de 1756 à 1759, doyen à Alt-Bunzlau (Bohème).
Archevêque de Malines
Le 27 mai 1759 Frankenberg est nommé archevêque de Malines, et primat des Pays-Bas. Homme intègre et de devoir, il jouit de plus de la protection de l’impératrice Marie-Thérèse qui le respecte et l’admire. Cela lui permet de s’opposer aux immixtions du gouvernement autrichien dans les affaires de l’Eglise des Pays-Bas. Marie-Thérèse tente de lui obtenir un transfert à l’archevêché de Vienne, mais sans succès. Elle lui obtient cependant la dignité cardinalice. Frankenberg est fait cardinal par Pie VI le 1er juin 1778. Il avait choisi pour secrétaire l'écrivain néo-latin bruxellois Jean-Charles d'Abremes.
En 1780, avec l’avènement de l’empereur Joseph II d'Autriche, disciple des Philosophes et ‘despote éclairé’, les choses deviennent difficiles. L’empereur tente de prendre le contrôle de l’Eglise et d’en faire un simple rouage de l’administration de l’empire (le ‘Joséphisme’). A sa manière, aristocrate, courtoise et discrète, Frankenberg s’y oppose courageusement, mais en vain. Son attitude amène mais infructueuse lui attire de virulentes critiques.
Conflit autour du grand séminaire
Un sérieux conflit se développe autour de la formation des prêtres. Joseph II crée son grand séminaire à Louvain en 1786 : les évêques des Pays-Bas ont obligation d’y envoyer leurs séminaristes après avoir fermé (sur ordre impérial) leur propres séminaires diocésains. Le grand séminaire joséphiste est un instrument au service de la réforme ecclésiastique voulue par l’empereur. L’enseignement y est ouvertement contraire à la doctrine traditionnelle de l’Eglise, particulièrement en ce qui concerne la fidélité à Rome. Les séminaristes s’agitent et le quittent en masse. Mécontent, Joseph II convoque Frankenberg à Vienne. Malade, isolé et menacé de détention indéfinie le cardinal signe une déclaration équivoque reconnaissant l’ « obligation dans laquelle il se trouve de se conformer aux décrets impériaux concernant le grand séminaire ».
De retour dans son diocèse et encouragé par une opinion publique catholique fort montée il informe le gouvernement qu’il ne lui est pas possible de reconnaître le grand séminaire. Aucune menace ne le fera plus changer d’avis. Dans une déclaration publique il condamne la doctrine enseignée au séminaire joséphiste. Le document fait grand bruit dans les Pays-Bas autrichiens.
Eclate alors la révolution brabançonne (1790) très largement causée par un rejet des réformes progressistes de Joseph II. Le Cardinal de Frankenberg est accusé de l’avoir encouragée, si pas fomentée. On cherche à l’arrêter. Il entre dans la clandestinité d’où il se défend : « Je prend ciel et terre à témoin que je n’ai eu aucune part en cette insurrection. Le pays entier des Pays-Bas me fera justice à ce sujet ».
Troubles politiques
A travers les troubles politiques et changements de régime, les Etats-Belgiques-Unis (1790), le retour des Autrichiens (Octobre 1790) et l’arrivée des troupes françaises (1793) Frankenberg reste neutre et se tient à distance des questions politiques. Il ne fait pas de doute cependant que pour lui, la légitimité politique se trouve du côté des Autrichiens. Frankenberg est avant tout homme d’Église. Avec l’arrivée des français il perd ses revenus mais décline la pension que le gouvernement veut lui octroyer en dédommagement. Il déclare son opposition au serment constitutionnel qu’on veut imposer au clergé, et est finalement expulsé des Pays-Bas (1797).
Exil et mort
Âgé, malade et sans revenus il s’installe à Emmerich-sur-le-Rhin où, avec le prêtre namurois Corneille Stevens, il continue à mettre en garde contre les membres assermentés du clergé. Son courage et sa fidélité indéfectible à Rome lui valent l’admiration des papes Pie VI et Pie VII. En déférence au souhait de Pie VII, et pour permettre le passage au régime concordataire signé en 1801, - dernière abnégation - Frankenberg démissionne de son siège de Malines le 28 novembre 1801.
Sur la demande du gouvernement français qui voit en lui un conspirateur, il est expulsé de Emmerich par Frédéric-Guillaume III de Prusse. Frankenberg réside alors à Borken dans la principauté de Münster (1801) et lorsque celle-ci est supprimée, il s’exile à Bréda où il meurt le 11 juin 1804.
Notes et références
- Bien que le nom de famille soit en allemand von Frankenberg. Lorsqu'il était à Malines, le cardinal signait Jean-Henri de Frankenberg selon la mode du XVIIIème siècle où les noms nobiliaires se traduisaient.
Catégories :- Naissance en Silésie
- Personnalité autrichienne du XVIIIe siècle
- Personnalité belge du XVIIIe siècle
- Évêque dans les Pays-Bas méridionaux
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- Personnalité belge (avant 1830)
- Naissance en 1726
- Décès en 1804
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