Jean-Baptiste Michel Saladin

Jean-Baptiste Michel Saladin
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Jean-Baptiste Michel Saladin, né à Amiens le 10 octobre 1752, mort à Conflans-Charenton (Seine) le 1er juillet 1812, est un avocat et député français.

Fils de François-Michel Saladin, procureur, et de Marie-Louise-Jeanne Milevoie, il était avocat au barreau d'Amiens, avant de devenir juge au tribunal du district au début de la Révolution et membre de la société des Jacobins de sa ville[1]. Élu le 2 septembre 1791 par le département de la Somme, le 8e sur 16 avec 249 voix sur 412 votants, député à l'Assemblée législative, il siégea à gauche et appartint au comité de législation. Hostile aux prêtres réfractaires et aux émigrés, il présenta une motion contre les prêtres perturbateurs et demanda la rétroactivité de la loi portant séquestres contre les biens des émigrés. Il participa également à la campagne en faveur de la guerre, réclama la mise en accusation des princes émigrés et dénonça les ministres feuillants. En juillet 1792, il fut élu président du club des Jacobins de Paris.

Après le 10 août, il fit la promotion du nouveau régime auprès des autorités de son département, très réticentes[1].

Réélu le 4 septembre 1792 député de la Somme, le 1er sur 18 avec 535 voix sur 572 votants, à la Convention nationale, il siégea d'abord parmi les proches de Philippe-Égalité, en particulier Sillery, tout en passant pour montagnard[1]. Lors du procès de Louis XVI, il vota « pour la détention pendant la guerre et pour le bannissement à la paix », pour l'appel au peuple et pour le sursis. Le 25 février 1793, il fait traduire à la barre de l'Assemblée les magistrats d'Amiens, à qui il reprochait d'avoir acquitté l'archidiacre de la ville, surpris chez lui en train de célébrer la messe. Entre le 9 mars et le 9 avril 1793, il fut envoyé en mission dans la Somme pour y contrôler l'application du décret de levée en masse du 23 février. À cette époque, inquiet de la puissance du mouvement populaire parisien, il s'était rapproché des Girondins[1].

Après les journées du 31 mai et du 2 juin 1793, il fit partie des 75 députés qui protestèrent, le 6 et le 19 juin, contre la mise en accusation des chefs girondins. Décrété d'arrestation à son domicile le 21 août 1793 sur dénonciation de François Chabot et de Jean-Lambert Tallien pour avoir dit que la Montagne était composée de « scélérats et de septembriseurs », il fut décrété d'accusation le 3 octobre et emprisonné[1].

Après sa libération, il devint l'un des plus virulents « réacteurs ». Membre de la commission des Vingt et Un chargée de statuer sur les membres des comités de salut public et de de sûreté générale de l'an II, il déposa le 12 ventôse an III un rapport accusateur – source de toutes les accusations des thermidoriens et de la tradition historiographique contre-révolutionnaire contre le gouvernement révolutionnaire[1] – dans lequel il réclamait leur condamnation. Envoyé le 19 germinal an III en mission dans le Jura, la Haute-Saône et le Doubs, où il se distingua par son action répressive à l'encontre des révolutionnaires, même modérés, et favorisa les royalistes et les émigrés[1], il protesta, à son retour, contre le décret des deux tiers et se vit accusé, par Louvet, de complicité avec les insurgés du 13 vendémiaire. Décrété d'accusation, avec Rovère et d'autres, comme fauteur du soulèvement de plusieurs sections, il fut arrêté. Bien que traité de « chouan » et de « traître », sa réélection ayant été prononcée par l'assemblée électorale de Paris, il fut libéré dès le 11 brumaire (1er novembre 1795), conformément à la constitution de l'an III[2].

Réélu député au Conseil des Anciens par 39 départements le 24 vendémiaire an IV, ses relations avec des royalistes du club de Clichy et ses sympathies pour la contre-révolution le firent inscrire sur la liste des déportés après le 18 fructidor an V (4 septembre 1797), il prit la fuite. Bénéficiant de l'amnistie du 5 nivôse an VIII (25 décembre 1799) après le 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), il fut assigné à résidence à Valenciennes, puis, ayant obtenu sa grâce, revint à Paris, où il acheta une charge d'avocat à la Cour de cassation. Lié à l'opposition royaliste, il ne fut pas inquiété, n'ayant plus aucune activité politique[1].

Source principale

Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f, g et h Marcel Dorigny, « Saladin Jean Baptiste Michel », dans Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, PUF, 1989 (rééd. Quadrige, 2005, p. 953
  2. Adolphe Thiers, Histoire de la Révolution française, Bruxelles, Adolphe Wahlen, 1836, tome II, p. 253.

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