- Jean-Baptiste Louis Gresset
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Jean-Baptiste Gresset
Jean-Baptiste-Louis Gresset, né le 29 août 1709 à Amiens, et mort dans la même ville le 16 juin 1777, est un poète et dramaturge français. Il fut jésuite de 1726 à 1735.
Sommaire
Biographie
Jeunesse et début de carrière
Jean-Baptiste Gresset fait ses études au collège des Jésuites d’Amiens avant d’entrer dans cet ordre à l’âge de dix-sept ans le 3 septembre 1726. Il étudie au collège Louis-le-Grand puis enseigne les humanités à Moulins, Tours et Rouen, apprécié comme professeur.
Dès 1730 il publie une Ode sur l’amour de la patrie. Un peu plus tard il découvre le genre littéraire où il excellera : ce sera la poésie badine, raillant et s'amusant de la vie des couvents. Son chef d'œuvre - dans le genre - est le poème Vert-Vert, ou les voyages du perroquet de Nevers (1734). Le succès est considérable. Jean-Baptiste Rousseau qualifie ce poème de « phénomène littéraire », à la fois pour l’époque et le talent. La même année, Gresset donne deux autres poèmes dans le même esprit : Le Lutrin vivant et Le Carême impromptu.
D'autres pièces contemporaines, La Chartreuse (1734), Les Ombres, les épîtres Au Père Bougeant, A ma sœur, A ma Muse, etc. – plus graves et plus philosophiques - sont aussi moins réussies.
La supérieure de la Visitation de Nevers, dont le couvent avait été tourné en ridicule dans Vert-Vert, obtient que le poète soit sanctionné. Gresset est transféré au collège de La Flèche, où il passe son temps à traduire Les Bucoliques de Virgile avant de quitter la Compagnie de Jésus en 1735, sans avoir été ordonné prêtre. Il écrit à cette occasion ses Adieux aux jésuites. Il y pointe du regret et de l'émotion :
- Si dans leurs foyers désormais je n'habite,
- Mon cœur me survit auprès d'eux[1]
Salons et académies
Commence alors une vie mondaine où Gresset connaît vite le succès. Il fréquente surtout le « cabinet vert » de l’hôtel de Forcalquier, chez la comtesse de Brancas. Protégé de Madame de Pompadour, il est en butte à la verve des chansonniers jaloux de la faveur dont il jouit.
Se tournant vers le théâtre, il donne d’abord - sans succès - une tragédie, Edouard III (1740) et un drame Sidney (1745) avant sa comédie Le Méchant (1747). Cette œuvre est beaucoup mieux reçue, ce qui lui vaut d'être élu à l’Académie française (1748), où il occupe le 5e fauteuil. Il y remplace, le 28 mars 1748, Antoine Danchet, et est officiellement reçu par Claude Gros de Boze, le 4 avril suivant.
Il a l’insigne honneur d’être admis à l’Académie royale de Berlin, tout en déclinant l'offre du roi de Prusse de s'établir dans sa capitale. Il fonde en 1750 l’Académie d'Amiens, dont il est nommé président perpétuel. Il se marie en 1751.
Tournant religieux
Est-ce lié à son mariage ? Le fait est que l'on observe un changement moral et religieux dans son attitude et ses écrits.
- Recevant, le 25 août 1754, Louis de Boissy à l’Académie française, il blâme dans son discours ce qu’il appelle l'« indécence des brigues ». La même année, le 19 décembre, répondant au discours de réception de d'Alembert, il s’élève contre les évêques qui manquaient à leur obligation de résidence. Ces critiques déplaisent et donnent lieu à des plaintes qui arrivent chez le Roi. Celui-ci ayant marqué son mécontentement, Gresset se retire dans sa ville natale d’Amiens.
- Sur le conseil de l’évêque d’Amiens, il brûle certains de ses projets dont plusieurs œuvres inédites. Il renie ses œuvres légères en 1759, allant jusqu’à maudire la poésie comme un art dangereux, à déplorer le scandale qu’il avait causé par ses comédies et à rétracter solennellement ce qu’il avait pu écrire « d’un ton peu réfléchi, dans les bagatelles rimées dont on a multiplié les éditions » sans qu’il eût « jamais été dans la confidence d’aucune ». Ce revirement allié à de telles invraisemblances suscitent les sarcasmes de Voltaire (notamment dans Le Pauvre diable) et de Piron.
- Le 4 août 1774, Gresset reparait à l’Académie Française pour répondre au discours de réception de Jean-Baptiste-Antoine Suard. Dissertant sur l’influence des mœurs sur le langage, dans un discours qui parut un monument de mauvais goût, il s’élève contre l’anglomanie avec force termes de toilette: le discours fit rire le public. Pourtant, Louis XVI lui donne des lettres de noblesse et Monsieur le nomme historiographe de l’ordre de Saint-Lazare.
- Il fit quelques lectures devant l’Académie d’Amiens : Le Gazetin, poème en 4 chants qui ne fut pas imprimé ; Le Parrain magnifique, poème en 10 chants qui ne fut publié qu’après la mort de son auteur ; deux chants qu’il projetait d’ajouter à Vert-Vert – intitulés « Les Pensionnaires » et « Le Laboratoire des Sœurs » – et auxquels il renonça sur les conseils de son évêque.
Jean-Baptiste Gresset repose dans le transept nord de la cathédrale d’Amiens.
Citations
- Désir de femme est un feu qui dévore
- Désir de nonne est cent fois pire encore.
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- (Vert-Vert)
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- L’esprit qu’on veut avoir gâte celui qu’on a.
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- (Le Méchant)
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- Elle a d’assez beaux yeux pour des yeux de province.
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- (Le Méchant)
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- Le jugement d’un seul n’est pas la loi de tous.
- La douleur est un siècle et la mort un moment.
- L’éloge des absents se fait sans flatterie.
Œuvres
- Vert-Vert, histoire d’un perroquet de Nevers (1734)
- Le Carème impromptu (1734)
- Le Lutrin vivant (1734)
- La Chartreuse (1734)
- Ombres (1734)
- Édouard III, tragédie, 22 janvier 1740
- Sidney, drame en vers, 3 mai 1745
- Le Méchant, comédie en 5 actes, en vers, 15 avril 1747
- Le Parrain magnifique, poème en dix chants (1810)
- Correspondance avec Frédéric le Grand
Bibliographie
- de CAYROL, Louis-Nicolas: Essai historique sur la vie et les ouvrages de Gresset, Amiens, 1844.
- WOGUE, J.: Jean-Baptiste Gresset; sa vie et ses oeuvres, Paris, 1894.
- SALAZAR, P.G.: Le théatre de Gresset: reflet d'une époque, (thèse de doctorat), Paris, 1977.
Notes et références
- ↑ cité d'après Wogue, J.B.L. Gresset, Paris, 1894, p.80
Liens externes
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- Ses pièces de théâtre et leurs représentations sur le site CÉSAR
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