Janvier De Bénévent

Janvier De Bénévent

Janvier de Bénévent

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święty January

Saint Janvier (San Gennaro en italien ou Januarus en latin), évêque de Bénévent, est un saint martyr reconnu par les traditions catholique et orthodoxe. Il mourut en martyr en 305 près de Pouzzoles pendant la grande persécution de Dioclétien.

Saint Janvier est célébré le 19 septembre et est lun des saints patrons de la ville de Naples.

Sommaire

La vie de saint Janvier

Les sources

Saint Janvier est évoqué par plusieurs sources anciennes :

  • la liste épiscopale de Bénévent,
  • une lettre du prêtre Uranius qui relate la mort de saint Paulin en 431,
  • une peinture du Ve siècle qui orne sa catacombe à Capodimonte (Naples) et représente le saint nimbé entre deux cierges,
  • sa passion est décrite dans les Acta Bononiensia (VIe siècle ?) ainsi que dans les Acta Vaticana (IXe siècle ?).

Par ailleurs, Alexandre Dumas a consacré trois chapitres à saint Janvier dans son ouvrage Le Corricolo qui relate le voyage de lécrivain de Rome à Naples en 1835.

La légende

Saint Janvier serait vers 270 à Naples et serait le descendant dune ancienne famille romaine patricienne, la Gens Januari. Il aurait été ordonné prêtre puis élu évêque de Bénévent en 302.

Vers 303-304, au début de la grande persécution de Dioclétien, deux de ses diacres, Sosius diacre de Misène et Proculus, diacre de Pouzzoles, furent arrêtés avec deux gentilhommes, Eutyche et Acuce et jetés dans les prisons de Cumes par Dragonce (Dragontius), proconsul de Campanie.

En 305, lorsque Constance et Galère succédèrent à Dioclétien et Maximilien, Dragonce fut rappelé à Rome et remplacé par Timothée et les chrétiens emprisonnés à Cumes furent relâchés.

Apprenant cette libération, saint Janvier, qui avait partagé la douleur des prisonniers, quitta son diocèse accompagné du diacre Festus et du lecteur Desiderius pour venir partager leur joie. Ils se rejoignirent dans une église aux environs de Pouzzoles et lévêque, assisté de Sosius et Proculus y célébrait la messe quand il se fit au dehors un grand bruit, suivi dun long silence : une voix lisait le décret de persécution de Dioclétien que Timothée avait remis en vigueur.

À la sortie de léglise, Janvier guérit une de ses parentes paralytique et lui confia les deux burettes qui lui servaient à célébrer la messe ; alors, avec ses compagnons et la foule, il se rendit à Nola lors dune marche qui parut un triomphe. Mais Timothée lattendait sur la place de Nola et linterrogea. Condamné à mort à lissue de cet interrogatoire, saint Janvier sortit indemne du bûcher on lavait précipité ; il fut alors fouetté au sang et jeté en prison avec Sosius, Proculus, Eutyche, Acuce, Festus et Desiderius. Puis les sept condamnés furent menés à lamphithéâtre de Pouzzoles (voir vue aérienne Maps.Google : Amphithéâtre de Pouzzoles) pour être donnés en pâture aux fauves mais les lions, les tigres et les hyènes, bien quaffamés, se couchèrent à leurs piedsTimothée, pris dun coup de sang, en perdit la vue mais Janvier la lui renditDevant ce miracle, cinq mille des trente mille spectateurs présents demandèrent à être baptisés par le saint ; Timothée, quelque peu agacé, ordonna alors quon coupe la tête de Janvier, Proculus et Sosius et rentra dans son palais à Nola.

Les deux diacres furent ainsi décapités le 19 septembre 305 dans le forum proche du volcan Vulcano de Pouzzoles (voir vue aérienne Maps.Google : Forum de Solfatara), puis il en fut de même pour Janvier après que le saint ait demandé, ordonné et prié le bourreau den faire ainsi, car ce dernier ne trouvait plus de forces pour le faire ; ainsi revigoré, le bourreau coupa non seulement la tête du saint mais également un de ses doigts. Le bourreau et les hommes de troupe, partis faire leur rapport à Timothée, lauraient trouvé dans son palais pillé et déserté : le proconsul nétait plus quun cadavre informe et pourriet le bourreau et ses comparses auraient péri asphyxiés par les émanations pestilentielles quexhalait le corps de Timothée.

La nuit suivant le martyr, la parente paralytique que Janvier avait soignée recueillient du sang de lévêque martyr avec une éponge, comme il était dusage à lépoque, et en remplit les deux fioles qui avaient servi à Janvier à célébrer sa dernière messe puis elle emmena les ampoules chez elle, à Antignano à Naples. Un aveugle de Pouzzoles à qui saint Janvier avait rendu la vue à lissue de son martyr récupéra la tête, le corps et le doigt du martyr et les plaça dans un coffre quil emmena à lAgro Marciano (Fuorigrotta) à Naples ; puis, le corps fut ultérieurement transféré dans la catacombe dite de saint Janvier, toujours à Naples.

Pour certains, cela se serait passé le samedi précédant un premier jour de mai au début du IVe siècle. Ce jour-, sur le chemin de Capodimonte, lorsque la relique passa à Antignano, la femme plaça les ampoules près du corps et le sang desséché du saint se liquéfia. Pour dautres, cest le pape Jean Ier qui fit placer les restes du saint dans cette catacombe au début du Ve siècle.

Alexandre Dumas a raconté cette histoire, avec de nombreux autres détails, dans le Chapitre XIX de son ouvage Le Corricolo.

Le culte de saint Janvier

Dans son récit de la vie de saint Paulin évêque de Nola (353-431), le prêtre Uranius indique que Paulin reçut, la veille de sa mort, la vision de saint Janvier et de saint Martin, évêque de Tours, venus le chercher pour le conduire au ciel.

Dès le début du Ve siècle, les Napolitains vénéraient les reliques de saint Janvier comme en atteste la peinture dépoque représentant le saint nimbé entre deux cierges, dans sa catacombe à Naples.

Saint Janvier vient en tête de la petite centaine de saints patrons que les habitants de Naples se sont donnés. Ceux-ci considèrent que le saint leur a accordé sa protection en 1497 contre la peste de même quen 1631, 1698, 1767, 1779contre les destructions quauraient pu causer les éruptions du Vésuve.

Les pérégrinations du corps du saint

La dépouille de Saint Janvier fut placée en 306 dans une catacombe de Capodimonte dédiée au saint évêque martyr, à Naples.

En 831, Sicon, prince de Bénévent, assiégea Naples et, victorieux, laissa la vie sauve aux habitants car ceux-ci acceptèrent de lui donner le corps de saint Janvier.

À Bénévent, le corps de saint Janvier changea déglise en 1129 puis fut secrètement caché et muré en 1156 sous le maître autel de labbaye de Montevergine à Avellino on le redécouvrit en 1480 en restaurant lautel.

En 1492, le roi Ferdinand Ier de Naples obtint du pape Alexandre VI la permission de ramener saint Janvier dans le Duomo San Gennaro à Naples ; les reliques y entrèrent solennellement le 13 janvier 1497 ; de nos jours, elles sont toujours dans ce lieu, dans la chapelle San Gennaro dont la construction fut décidée le 13 janvier 1527 par les notables napolitains dans le but dépargner leur ville de la peste.

La chapelle San Gennaro

Les fresques

La chapelle terminée, les notables de la ville décidèrent de lorner de fresques représentant les principales actions de la vie du saint en faisant appel aux plus grands peintres de lépoque. Mais selon le récit dAlexandre Dumas (chapitre XX du Carrocolo), les peintres napolitains décidèrent que la chapelle ne serait décorée que par des artistes indigènes et jurèrent que tout rival qui répondrait à lappel sen repentirait cruellement :

« Soit qu'ils ignorassent ce serment, soit qu'ils ne crussent pas à son exécution, le Dominiquin, le Guide et le chevalier dArpino accoururent ; mais le chevalier dArpino fut obligé de fuir avant même davoir mis le pinceau à la main ; le Guide, après deux tentatives dassassinat quitta Naples à son tour : le Dominiquin seul […] nécouta ni insultes ni menaces, et continua de peindre. […] Lorsquun jour il se trouva mal sur son échafaud : on le rapporta chez lui, il était empoisonné.


Alors, les peintres napolitains se crurent délivrés de toute concurrence ; mais il nen était point ainsi : un matin, ils virent arriver Gessi, qui venait avec deux de ses élèves pour remplacer le Guide, son maître ; huit jours après, les deux élèves, attirés sur une galère, avaient disparu, sans que jamais plus depuis on nentendit reparler deux ; alors Gessi abandonné perdit courage et se retira à son tour ; et lEspagnolet, Corenzio, Lanfranco et Stanzione se trouvèrent maîtres à eux seuls de ce trésor de gloire et davenir, à la possession duquel ils étaient arrivés par des crimes. »

On trouve ainsi les fresques suivantes dans la chapelle :

  • Femme guérissant une foule de malades avec lhuile de la lampe qui brûle devant saint Janvier du Dominiquin,
  • Résurrection dun jeune homme du Dominiquin,
  • Saint Janvier sortant de la fournaise de lEspagnolet,
  • Possédée délivrée par saint Janvier de Stauzione,
  • et la décoration de la coupole par Lanfranco (à laquelle il refusa de travailler tant que les fresques commencées par le Dominiquin aux angles des voûtes ne seraient pas entièrement effacées).

Le reliquaire

Les reliques de saint Janvier sont conservées dans une niche qui se trouve derrière le maître-autel de la chapelle séparée en deux par une cloison de marbre : une demi-niche contient les ossements du saint, lautre les deux ampoules. Cette niche est close par deux portes dargent massif sculptées aux armes du roi Charles II d'Espagne et fermées par deux clefs dont lune est gardée par le cardinal archevêque de Naples et lautre par une compagnie tirée au sort quon appelle les députés du Trésor.

La « cour » de saint Janvier

Saint Janvier, dorigine patricienne, se devait davoir sa cour en tant que saint patron de Naples : il a donc un cortège de saints inférieurs qui reconnaissent sa suprématie et laccompagne quand il sort en procession ; ce sont les patrons secondaires de la ville de Naples.

Voici comment se recrute cette armée de saints « courtisans » : toute confrérie, tout ordre religieux, toute paroisse ou tout particulier qui tient à faire déclarer un saint quil affectionne patron de Naples (sous la présidence de saint Janvier) doit faire fondre une statue de ce saint en argent massif et dun poids requis et à en faire don à la chapelle du Trésor de la cathédrale.

Le miracle de saint Janvier

La légende du saint (voir plus haut) raconte quà Antignano, le samedi précédent le 1er jour de mai du début du IVe siècle, lors du transfert de son corps vers sa catacombe, le sang se liquéfia lorsque les deux ampoules contenant le sang desséché furent approchées de sa dépouille par sa parente.

Ce phénomène a ensuite été attesté pour la première fois à Naples le 17 août 1389. À noter que la liquéfaction ne nécessita pas ce jour- que les fioles soient approchées de la dépouille puisque, de 1156 jusquen 1480, celle-ci était secrètement dissimulée sous le maître autel de labbaye de Montevergine à Avellino. Depuis, le phénomène se produit régulièrement lors de cérémonies organisées spécifiquement à Naples.

Néanmoins, à ce jour, lÉglise ne sest pas prononcée officiellement sur le caractère miraculeux du phénomène.

Le « miracle » de la liquéfaction du sang de saint Janvier est célébré habituellement trois fois par an :

  • le samedi précédant le premier dimanche de mai, date anniversaire du transfert de la dépouille du saint de Fuorigrotta dans sa catacombe à Capodimonte, au début du IVe siècle, le phénomène se produisit pour la première fois ;
  • le 19 septembre, date anniversaire de son martyre en 305 ;
  • le 16 décembre, date anniversaire de léruption du Vésuve de 1631 qui fît 4 000 morts mais en épargnant la ville de Naples.

Le cérémonial

La liquéfaction du sang de saint Janvier fait lobjet dune cérémonie au Duomo San Gennaro : le sang, contenu dans les deux ampoules hermétiques disposées dans une châsse fait lobjet dostensions, face à la foule. La cérémonie se déroule en présence de larchevêque de Naples, de personnalités de la région et de milliers de fidèles massés dans la cathédrale et sur son parvis.

Généralement au cours des ostensions, le sang se liquéfie - ou même parfois entre en ébullition - en changeant de couleur et de volume (du simple au double), puis les reliques sont précieusement remises sous clefs. En septembre et en mai, la cérémonie se répète huit jours durant.

Si le sang se liquéfie rapidement, cest le signe que Naples bénéficiera de toutes sortes de bénédictions et cest la liesse générale dans la ville. Par contre, si le sang tarde à se liquéfier ou ne se liquéfie pas, cest signe de malheurs à venir pour la ville et le moral des Napolitains s'en ressent, ce qui se comprend.

Ça ne marche pas à tous les coups

Le 6 mai 2000, alors que le cardinal ouvrait la niche pour prendre la châsse contenant les ampoules pour la cérémonie, il constata que le sang était déjà partiellement liquéfié

Et il existe aussi des cas la liquéfaction ne sest pas produite.

Ainsi, récemment en 1976, en dépit de 8 jours dinvocations et dostensions, le contenu des précieuses ampoules refusa de se liquéfier ; ce fut le cas également en 1849 alors que le pape Pie IX était venu assister à lévénement

Au printemps 1799, alors que Naples était tombé aux mains des Français, le nouveau gouvernement napolitain, installé par eux, voulut asseoir son pouvoir en sen remettant au jugement de saint Janvier ; un non-accomplissement du miracle de la liquéfaction aurait signifié le rejet divin du nouvel ordre républicain instauré par les Français.

Le général français Macdonald et son état-major étaient venu assister à la cérémonie.

À six heures du soir, aucune trace de début de liquéfaction ne sétait manifestée et les Napolitains commençaient à vociférer contre les Français. À huit heures toujours rien et le climat tournait à lémeute. Selon le récit quen fait Alexandre Dumas dans le chapitre XXII du "Corricolo" ¹, Macdonald voyant lambiance séchauffer se pencha sur un aide de camp et lui dit quelques mots à loreille. Laide de campse mêla à la foule des fidèles qui se pressaient pour aller baiser la fiole, arriva jusquà la balustrade, se mit à genoux et attendit son tour.

Au bout de cinq minutes, le chanoine prit sur lautel la fiole renfermant le sang parfaitement coagulé ; ce qui était, vu lheure avancée, une grande preuve de la colère de saint Janvier contre les Français, la leva en lair, pour que personne ne doutât de létat dans lequel elle était ; puis il commença à la faire baiser à la ronde.

Lorsquil arriva devant laide de camp, celui-ci, tout en baisant la fiole, lui prit la main. Le chanoine fit un mouvementJe veux vous dire, de la part du général en chef, reprit laide de camp, que si dans dix minutes le miracle nest pas fait, dans un quart dheure vous serez fusillépuis il se leva, et revint prendre sa place près du général. Eh bien ? dit Macdonald. Eh bien ! dit laide de camp, soyez tranquille, général, dans dix minutes le miracle sera fait.

Laide de camp avait dit la vérité : seulement il sétait trompé de cinq minutes. Au bout de cinq minutes, le chanoine leva la fiole en criant : Il miracolo è fatto ! Le sang était en train de se liquéfier.

Mais, finalement, les troupes françaises évacuèrent Naples quelques jours après - le 7 mai - suite à lordre du Directoire donné le 4 mai : saint Janvier navait-il pas eu raison, en fin de compte ? On peut se demander de plus si saint Janvier ne serait pas finalement anti-républicain - ce qui sexpliquerait par ses origines ! - car, en 1849, devant Pie IX, lorsque le sang ne voulût pas se liquéfier, cétait aussi une période se jouait lunification républicaine de lItalie.


¹ Contrairement au récit original dAlexandre Dumas, cest Macdonald et non Championnet qui était en place à Naples à ce moment  : Championnet, démis de son poste, fût en effet remplacé par Macdonald le 13 février 1799.

La procession

Le rituel de la procession de saint Janvier a commencé dès la fin du XVe siècle. Il se déroule à Naples, selon un ordre bien établi. Le cortège se rend de la chapelle du Trésor du Duomo San Gennaro (domicile habituel de saint Janvier) à la cathédrale Santa Chiara - Sainte-Claire - (lieu de culte des rois de Naples). En quelque sorte, Janvier, saint martyr de noble souche, rend régulièrement une visite de courtoisie à ses successeurs temporels

Le cortège est actuellement constitué ainsi :

  • des portes étendards représentant les chapelles et églises des quartiers de Naples ouvrent la marche ;
  • différentes confréries religieuses suivent, portant les statues des saints et des saintes en argent et en or qui constituent "la cour" de saint Janvier ;
  • suit ensuite larchevêque cardinal avec le buste en argent de Saint-Janvier et le reliquaire abritant les ampoules ;
  • les notables suivis de la foule ferment la procession

La description quen fait Alexandre Dumas dans le chapitre XXI du "Corricolo" laisse cependant à penser que ce bel ordre nest pas toujours vraiment respectéEn cours de route, les différents saints de la cour de Janvier se dispersent pour aller faire un tour dans leurs quartiers ou leurs paroisses puis rejoignent Santa Chiara ils sinclinent en rentrant devant saint Janvier pour lui rendre hommage.

Ces processions se déroulent le premier dimanche de mai ainsi que le 19 septembre si cest un dimanche ou le dimanche suivant le 19 septembre lorsque ce nest pas le cas.

En septembre, la fête de San Gennaro est célébrée par tous les Napolitains du monde, notamment à New York a lieu une grande parade.

Du sang qui fait couler beaucoup dencre

La liquéfaction du sang de saint Janvier constitue un sujet de controverse : ce nest pas un miracle véhiculé par une simple tradition orale et auxquels on ne peut apporter ni preuve, ni démenti mais au contraire un phénomène bien matériel qui se produit plusieurs fois par an, depuis des siècles et sur demande. Il est donc propice à ce que tout un chacun, des plus grands penseurs aux gazettes locales sy intéresse passionnément ; ont ainsi, et entre autres, évoqué le miracle de saint Janvier :

  • Voltaire (Pensées, Remarques et Observations ; ouvrage posthume, 1802:

"Il est égal pour le peuple non pensant quon lui donne des vérités ou des erreurs à croire, de la sagesse ou de la folie ; il suivra également lun ou lautre : il nest que machine aveugle. Il nen est pas ainsi du peuple pensant ; il examine quelquefois, il commence par douter dune légende absurde, et malheureusement cette légende est prise par lui pour la religion ; alors il dit : Il ny a point de religion, et il sabandonne au crime. Celui qui doute à Naples de la réalité du miracle de saint Janvier est près dêtre athée ; celui qui sen moque en dautres pays peut être un homme très religieux."

""Maintenant, que le doute dresse sa tête pour nier, que la science élève sa voix pour contredire ; voilà ce qui est, voilà ce qui se fait, ce qui se fait sans mystère, sans supercherie, sans substitution, ce qui se fait à la vue de tous. La philosophie du dix huitième siècle et la chimie moderne y ont perdu leur latin : Voltaire et Lavoisier ont voulu mordre à cette fiole, et, comme le serpent de la fable, ils y ont usé leurs dents. Maintenant, est-ce un secret gardé par les chanoines du Trésor et conservé de génération en génération depuis le quatrième siècle jusquà nous ? Cela est possible ; mais alors cette fidélité, on en conviendra, est plus miraculeuse encore que le miracle. Jaime donc mieux croire tout bonnement au miracle ; et, pour ma part, je déclare que jy crois.""

  • Alain (Propos déconomique, 1934:

"Oui, reprit Castor, … Largent nest pas mieux connu que le miracle de saint janvier. On se hausse pour voir, on raconte ce quon na pas vu, et les millions vont par centaines. Chacun peut pêcher dans ce fleuve-. On ne se lasse pas, dis-je, de laver le sable, dès que lon a entendu dire quon y peut trouver de lor."

  • et aussi Sigmund Freud qui utilise une allusion au miracle de la liquéfaction du sang de saint Janvier pour mener à bien une de ses analyses (Du mécanisme psychique de la tendance à loubli, 1898).

Le fait quune substance solide puisse devenir liquide et inversement nest pas une chose surnaturelle en soi : en plaçant de leau dans des petits récipients idoines dans la partie supérieure dun réfrigérateur, on obtient des glaçons et ces glaçons placés dans un verre dapéritif disparaissent en réfrigérant le contenu du verre(voir les articles fusion et solidification-

Il en est ainsi que toute modification énergétique apportée à une substance peut provoquer de tels changement de phases : cest le cas de modification de température ou de pression mais aussi plus généralement de toute modification apportée à lénergie interne de la substance quelle quen soit lorigine

Les choses sont plus complexes dans le cas de substances organiques. Ainsi, ce nest pas en réchauffant du sang desséché quon réussira à le liquéfier ; on réussira tout au plus (si lon sacharne) à le calciner : le sang sest desséché parce que de leau quil contenait sest évaporée et ce nest pas en le réchauffant quil va la retrouver.

Néanmoins, il est possible de liquéfier du sang coagulé en brisant la fibrine qui emprisonne les globules : la dissolution du sang par de lalcool ou dautres substances est une conséquence de ce mécanisme ; mais le sang ainsi dissous ne redevient pas solide dans la même gamme de température et le phénomène ne peut se produire qu'une seule fois. En outre, personne na constaté, que le cardinal de Naples injectait de lalcool ou autre substance dans les ampoules pendant les ostensions.

Tout dabord, les capsules contiennent-elles vraiment le sang de saint Janvier ? On nen possède bien sûr aucune preuve. Une analyse ADN pourrait éventuellement indiquer si les ossements et le contenu des fioles proviennent ou non de la même personne ; mais même si cétait un renseignement intéressant, ça ne prouverait ni que les reliques proviennent dun illustre descendant dune famille patricienne romaine (de qui plus est évêque et mort en martyr), ni que les fioles contiennent bien de lhémoglobine de saint Janvier.

En 1989, pour montrer quil ny avait pas de supercherie de sa part, le cardinal de Naples a fait procéder par le professeur Pier Luigi Baima Bollone, directeur de lInstitut de médecine légale de luniversité de Turin, à des analyses spectrographiques qui ont montré que les fioles contenaient bien de lhémoglobine (cet éminent professeur a également mené des investigations sur le saint Suaire) ; Cette analyse ne démontre pourtant pas que les fioles ne contiennent que du sang. Certaines sources indiquent que, dès 1902, des analyses par spectrographie avait déjà montré cela, mais la spectrographie permettait-elle de mener, en 1902, de telles investigations [réfnécessaire]?

Dernier grand événement dinvestigation scientifique sur le sujet, la publication dans Nature (10 octobre 1991, Vol. 353 p.507) dun article intitulé "Working bloody miracles" rédigé par trois chercheurs italiens du laboratoire de chimie organique de luniversité de Pavie (L. Garlaschelli, F. Ramaccini et S. Della Sala). Afin de tenter dexpliquer le miracle de saint Janvier, sans courir le risque dêtre excommuniés, ces trois chercheurs ont réalisé lexpérience suivante : préparation dune solution contenant 25g de chlorure ferrique hexahydrate dans 100 ml deau et ajout lent de 10g de carbonate de calcium ; après dialyse de 4 jours, la solution est évaporée jusquà obtenir un volume de 100 ml. Lajout de 1,7 g de chlorure de sodium donne un sol brun foncé qui subit une transition sol-gel au bout dune heure. Par simple agitation mécanique, ce gel se liquéfie et le cycle liquéfaction-solidification est hautement reproductible. Pour cela, ils ont reproduit lexpérience avec du chlorure de fer, de la cendre de bois, du sel de cuisine, de leau et du parchemin en guise de membrane de dialyse, ingrédients tous connus et disponibles au Moyen Âge. Les croyants répliquent toutefois que rien ne prouve que les fioles contiennent une telle mixture et les sceptiques leur répondant quil ny a quà les ouvrir pour vérifier.

Dénomination de saint Janvier en différentes langues

  • allemand : Januarius
  • anglais : Januarius
  • brésilien : Janeiro
  • espagnol : Jenaro
  • français : Janvier
  • italien : Gennaro
  • latin : Januarus
  • polonais : January
  • portugais : Januário
  • suédois : Januarius

Voir aussi

Liens externes

Autres sources


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