- Isolant thermique
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En thermique, un isolant thermique est un matériau ayant une faible conductivité thermique.
Il permet d'assurer une bonne isolation thermique en réduisant les fuites de chaleur (refroidissement) ou l'entrée de la chaleur (« garde au frais »). Une isolation thermique très performante est traduite par l'utilisation d'un isolant à résistance thermique élevée (jusqu'à 40 cm d'isolant à lambda de 0,04 W/m .°C selon le critère des maisons passives pour avoir une résistance thermique de 10 m².°K/W). En outre pour une performance globale des parois, il est nécessaire d'éviter la présence de ponts thermiques. L'isolation thermique est un des investissements d'économie d'énergie les plus rentables, notamment dans la construction neuve et peut être considérée comme l'équipement d'énergie renouvelable avec la plus longue durée de vie (plus de 100 ans pour les bons isolants de parois opaques). Il est construit ainsi des constructions passives (critères Passivhaus ou Minergie Passif) en énergie, notamment sur les pays évolués (Allemagne, Pays Bas, Autriche, ...), qui ne nécessitent plus de chaudière. L'étape ultime après l'étape des constructions passives sont les constructions à énergie positive produisant plus d'énergie qu'elles n'en consomment(notamment par export d'électricité sur les réseaux publics de distribution d'électricité). La conductivité thermique est essentielle pour les échanges thermiques hivernaux des parois mais pour les échanges thermiques estivaux des parois subissant les rayonnements solaires, c'est la diffusivité thermique qui est primordiale.
Sommaire
Principaux isolants thermiques
Article détaillé : Liste d'isolants thermiques à destination de la construction.Les principaux isolants thermiques utilisés pour l’isolation des murs, planchers et toitures sont, par ordre croissant de conductivité thermique :
- les aérogels : conductivité thermique très faible entre 12 et 18 mW/(m.K) et très cher
- l'air emprisonné : dans les fils d'un vêtement, des fibres non tissées, les plumes ou poils d'un animal, un double vitrage...
- le chanvre, le béton de chanvre, la brique de chanvre
- la fibre de bois
- la laine de mouton
- la laine de verre : bon marché, irritante pour la peau lors de la pose, dégradation de la valeur thermique au fil des ans, proposée en panneaux ou en rouleaux, adhésifs de formaldéhyde
- la laine de roche : laine minérale, elle ne fond pas au contact de la flamme.
- la fibre de bois : laine de bois, sous forme flexible à rigide.
- la ouate de cellulose : fabriqué à partir de journaux recyclés, bon déphasage, prix inférieur aux laines minérales
- la paille
- la perlite : Roche d'origine volcanique.
- Les mousses de polymère :
- polyuréthane : faible conductivité thermique initiale, chère, elle est moins stable dans le temps que ses concurrents et très inflammable.
- polyisocyanurate : faible conductivité thermique, elle est stable dans le temps, résiste très bien au feu et est recyclable avec récuperation d'énergie.
- polystyrène expansé : il présente les avantages des polymères et de l'air. Léger, rigide, fragile, facile à découper, il doit être protégé des rongeurs, ne nécessite pas de pare-vapeur. Existe en plaques incompressibles pour l’isolation des dalles flottantes.
- polystyrène extrudé (styrodur, depron)
- mousse phénolique: mousse polymère dont la conductivité thermique initiale est la plus faible parmi les mousses commerciales les plus courantes, résiste très bien au feu mais génère des problèmes non-négligeables de corrosion dus à l'acide qu'elle contient
- les polymères : plastique, caoutchouc...
- les isolants sous vide (Vacuum Insulated Panels): conductivité thermique extrêmement faible (entre 4 et 8 mW/(m.K)) mais très cher
Pour les applications à hautes températures, on utilise en général des isolants céramiques.
On trouve dans le commerce divers produits (pas toujours nouveaux) présentés comme ayant des résistances thermiques très supérieures aux isolants listés ci-dessus. Leur efficacité ou durabilité n’est généralement pas prouvée, pour un prix souvent très élevé[1],[2].
Isolation, et inertie...
L'isolation d'un bâtiment doit être envisagée via
- la résistance thermique ou le coefficient de transfert thermique
- son déphasage thermique ; c'est-à-dire la capacité des matériaux composant l'enveloppe de l'habitation à ralentir les transferts de chaleur notamment du rayonnement solaire estival (déphasage thermique, utile par exemple en été pour empécher la pénétration de l'énergie du rayonnement solaire le jour et la rejeter la nuit).
Ce déphasage thermique est en rapport avec la diffusivité thermique des matériaux. Elle existe même pour la laine de verre, qui à haute densité aura une diffusivité thermique plus grande qu'à basse densité. Quoi de plus logique en théorie mais pensons-y lors de la construction ou de la rénovation d'une habitation (hors habitat bioclimatique qui valorise fortement le déphasage thermique). Pour ce qui est des murs, le déphasage thermique pose quelques problèmes selon la diffusivité des matériaux utilisés (hormis pour le cas d'une isolation par l'extérieur avec isolants à bonne diffusivité) que dans le cas de l'isolation des combles. Pour les combles, comme la couverture ne freine que peu le transfert de chaleur, la diffusivité thermique des matériaux isolants est dès lors beaucoup plus importante.
Isolation thermique pour le bâtiment
Ci-dessous sont comparés plusieurs matériaux fréquemment utilisés dans le bâtiment et dont les conductivités thermiques varient. Pour chaque matériau on indique l'épaisseur nécessaire pour obtenir une résistance thermique de 3 m².K/W.
Matériau Epaisseur (en cm) pour R=3 m².K/W Isolant sous vide 2,4 Polyuréthane 7 - 9 Polyisocyanurate 7 Laine de verre 9 - 12 Polystyrène expansé 9 - 12 Polystyrène extrudé (depron) 10 - 12 Laine de roche 10 - 12 Ouate de cellulose 11 - 12,5 Laine de lin 11 - 12,5 Bois expansé ou laine de bois 12 - 13,5 Chanvre en vrac 12 Liège expansé 13,5 Paille 16,5 - 22,5 Panneau de particules 33 Brique monomur 33 Brique de chanvre 400 kg/m3 36 Béton cellulaire 42 - 70 Bois lourd 60 Briques pleines 300 Parpaings creux 280 Pierre calcaire 420 Granit 840 Recherche et prospective
La recherche est très active dans le domaine de l'architecture bioclimatique, HQE et des écomatériaux (briques monomurs, bétons isolants utilisant des matériaux naturels et renouvelables, matériaux à bonne diffusivité thermique avec ou sans isolation par l'extérieur..), bien que ne bénéficiant que de peu de subsides publics.
Côté industriels, on a réussi à produire des panneaux isolants solides et de grande taille (murs et toitures de hangars industriels) mais difficiles à recycler et dont les isolants peuvent poser problème pour l'environnement ou de toxicité en cas d'incendie.
On cherche par ailleurs à réduire l'épaisseur des isolants au moyen de stratégies ou de matériaux technologiques nouveaux.
On cherche par exemple à imiter les capacités isolantes de fourrures ou plumages d'animaux, ou à réduire l'air ou le gaz isolant en l'emprisonnant mieux dans un matériau nanoporeux et isolant, de manière à piéger l'air ou un gaz encore moins conducteur, dans des cavités plus petites que celles permettant sa libre circulation (ouvertures entre pores inférieures à 70 nanomètres s'il s'agit d'air). Ces matériaux sont parfois fragiles ou sensibles à l'humidité (microcapillarité). On teste des poudres de silice. Les aérogels forment des isolants exceptionnels, mais encore trop fragiles..
En particulier des isolants nanostructurés et conservant un vide d'air sont à l'étude, d'autres sont emplis de gaz rares thermiquement plus neutres que l'air. Une solution intermédiaire consiste à piéger un gaz à basse pression dans un matériaux nanoporeux. Mais ces matériaux sont encore des produits récents ou de laboratoires, ne bénéficiant pas encore d'un retour d'expériences suffisant pour garantir leur durabilité. Leurs écobilans nécessitent aussi d'être approfondis et comparés à ceux d'autres isolants plus classiques.
Les fabricants d'isolants industriels cherchent aussi à rendre leurs matériaux moins nocifs pour l'environnement. Ainsi les CFC autrefois utilisés (HFC, HFA) dans certaines mousses isolantes (polyuréthanes) pourraient peu à peu être remplacés par du pentane, voire du CO2, comme le krypton et l'argon ont commencé à remplacer l'air des doubles vitrages, dont le coefficient d'isolation peut être encore renforcé en les remplaçant par des triples ou quadruples vitrages, dont les verres peuvent ne pas être tout à fait parallèles (meilleure isolation phonique). Des vitrages et panneaux rigides où l'air est remplacé par du vide ou quasi-vide sont testés, mais on ignore encore leur capacité à maintenir ce vide à long-terme.
La recherche a aussi progressé dans l'isolation des grands froids et en matière de substituts à l'amiante contre les très hautes températures, avec par exemple des parois de (vermiculite noyée dans un liant, des fibres minérales, dont des tissus mono- ou multicouches isolants, utilisant du feutre de fibres aiguilleté de silice en sandwich entre des couches de tissu de silice), protégeant efficacement contre des températures de plus de 1000°C.
Voir aussi
- Conductivité thermique
- Diffusivité thermique
- Effusivité thermique
- Confort thermique
- Conduction
- Convection
- Rayonnement
- Coefficient de transfert thermique
- Efficience énergétique
- Passivhaus
- Minergie
- Écomatériaux, HQE (haute qualité environnementale)
- Adaptation aux dérèglements climatiques
- Isolation thermique
Liens externes
- Comparatif des différentes combinaisons de matériau de construction et d'isolant associés
- Calculette de performances thermiques des murs
Notes
Catégories :- Transfert thermique
- Isolation thermique du bâtiment
- Isolant thermique
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