- Ali Boulo Santo
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Virtuose sénégalais de la kora, et champion de la pédale (wha wha, delay, flanger…) Ali Boulo Santo crée l'Afrobeat mandingue : kora, basse, batterie, guitare mixent la tradition avec des touches rock et ragga.
Biographie
Né à Dakar en 1974, il est héritier d’une grande lignée de griots/ joueurs de kora et son grand-père était reconnu dans toute l’Afrique comme « Roi de la Kora ». L’aïeul avait d’ailleurs décidé de faire de ce petit-fils son héritier favori mais c’était sans compter sur le caractère rebelle du jeune homme qui prend le pseudonyme d’Ali Boulo Santo et laisse à ses cousins germains le soin d’utiliser publiquement le nom Sissoko, et donc de s’inscrire dans un héritage traditionnel prestigieux. Lui préfère s’en démarquer et trouver un autre chemin.
En 1992, Ali Boulo Santo obtient son diplôme au Conservatoire national de musique de Dakar qui couronne des études de composition, d’arrangements et de pratique instrumentale. Outre la kora, il s’est mis à la guitare et aux percussions diverses, histoire de s’ouvrir de nouveaux horizons. L’aventure occidentale de ce travailleur infatigable commence dans la cour de la maison familiale à Dakar : il y joue paisiblement, comme à son habitude, quand un musicien français — amoureux des sonorités africaines — fait irruption. Nous sommes en janvier 2000, le musicien s’appelle Frédéric Galliano et il est à la recherche d’instrumentistes pour participer à un projet mêlant électronique et acoustique. Depuis ces deux-là ne se sont plus vraiment quittés.
En septembre 2000, Ali Boulo Santo vient une première fois jouer avec Galliano dans l’Orchestre Maquisard International pour une mini tournée France/États-Unis. Il repart au Sénégal pour revenir très vite. L’aventure expérimentale prend de plus en plus d’ampleur ; en 2001 le projet est baptisé « African Divas » et commence à tourner dans le monde entier. Ce sera quatre ans de succès ininterrompus à travers toutes la planète. Dans les grands festivals internationaux, ils sont programmés sur les mêmes scènes que des aînés prestigieux : Salif Keïta, Youssou N’Dour, Oumou Sangaré, Touré Kunda, Angélique Kidjo, Mory Kanté…
Parallèlement, Ali Boulo Santo enregistre deux albums pour le label Frikyiwa, créé par Frédéric Galliano (qui endosse alors le rôle de producteur) : élégant et profond, « Manding Ko » (son premier album réalisé en duo avec Hadja Kouyaté la griotte guinéenne, autre pilier d’African Divas), sort en 2001. Le second « Komo Félé », enregistré à Dakar en 2003 avec un studio mobile, offre des directions encore plus novatrices : de l’afrobeat mandingue aux couleurs sénégalaises, où la kora munie de pédales d’effets ouvre de nouveaux espaces.
À ces collaborations intenses avec Frédéric Galliano, Ali Boulo ajoute des incursions dans des univers musicaux aussi divers que ceux des jazzmen Trilok Gurtu, Doudou Gouirand, les frères Belmondo, Julien Lourau, Tony Allen, Mokhtar Samba ou encore Piers Faccini, le brésilien Marcello Pretto et le chanteur français Julien Baer. Lors du festival Rio Loco en juin 2006, il a dirigé une création entre musiques classique et africaine avec les chœurs Midi-Pyrénées, plus habitués à la scène de l’Opéra de Toulouse.
Ali Boulo Santo représente bien cette dualité de la musique africaine contemporaine, entre Afrique et Occident, ce passage d'une génération traditionnelle restée au pays aux plus jeunes, vivant en exil au contact de sonorités métissées. Avec ce petit quelque chose en plus des défricheurs discrets, de ceux qui auront toujours quelques longueurs d’avance…
Discographie
- Participation
Liens externes
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