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Infection sexuellement transmissible
Une infection sexuellement transmissible (IST), ou au Québec une infection transmise sexuellement et par le sang (ITSS), est une maladie infectieuse qui se transmet entre partenaires au cours de différentes formes de rapports sexuels : contacts génitaux ou sanguins, rapports oraux, vaginaux ou anaux (muqueuses et fluides corporels). Le Grand Dictionnaire terminologique traite distinctement d'infection transmissible sexuellement (ITS) et d'infection transmissible sexuellement et par le sang (ITSS).
Autrefois, on appelait ces maladies des maladies vénériennes, le nom provenant de Vénus, déesse de l'amour. Puis, jusque dans les années 1990, l'appellation MTS ou MST (pour « maladie sexuellement transmissible ») est devenue d'usage courant. Depuis 1999, le terme MST est peu à peu remplacé par celui d'IST[1],[2], car le terme « infection » plutôt que « maladie » prend mieux en compte le fait que certaines infections sont asymptomatiques. De plus, le terme ITSS prend également en compte que ces infections sont aussi transmises par contacts sanguins, comme dans le cas de l'hépatite B, de l'hépatite C et du SIDA. Le terme infection se détache par ailleurs des maladies génétiques qui peuvent être transmises des parents à l'enfant.
Toutes les pratiques sexuelles qui comportent un contact avec une autre personne (sans protection), ou les fluides génitaux avec un contact direct avec le sang d'une autre personne, sont considérées comme comportant un risque de transmission d'une IST. Chaque IST présente un risque et un degré de gravité différents.
Une IST peut être transmise d'une personne à l'autre par le biais de certaines activités sexuelles ou sanguines plutôt que par d'autres, mais également par d'autres biais (en fonction des maladies). Les bactéries, les champignons ou les virus sont toujours les agents « causatifs ». Il est impossible de contracter une IST d'une personne qui n'est pas porteuse de la maladie. À l'identique, une personne porteuse d'une IST l'a contractée (sauf quelques exceptions) par contact sexuel ou par contact avec des fluides corporels (dont génitaux et sanguins) avec quelqu'un ayant cette maladie. L'infection peut être multiple (plusieurs agents infectieux à la fois). Elles sont fréquemment récidivantes à court terme[3].
Le risque d'infection peut être réduit par l'utilisation de protections appropriées :
- Préservatif masculin habituellement en latex, mais aussi en polyisoprène pour les personnes allergiques au latex ;
- Préservatif féminin en polyuréthane pour l'ancien modèle et en nitrile concernant le nouveau modèle ;
- Feuille de latex (pour les cunnilingus par exemple).
Mesures de prévention de la diffusion des IST
Bien que la probabilité de transmission des maladies par l'activité sexuelle varie grandement d'une pathologie à l'autre, en général un rapport sexuel peut être considéré comme risqué dans les deux sens : celui de transmettre au partenaire, comme celui de recevoir.
Les professionnels de la santé conseillent des rapports protégés par préservatifs lors de relations sexuelles avec des personnes potentiellement atteintes, ce qui constitue une méthode efficace de prévention. Au niveau d'une population, l'utilisation de préservatifs peut aider à contrôler une épidémie. Dans le cas des infections transmises par le sang, il suffit d'un contact entre son tissu sanguin et le sang contaminé d'une autre personne.
La diffusion des IST est très majoritairement liée à l'activité hétérosexuelle (de par le poids de la « communauté ») même si, historiquement, les prostitué(e)s et certains groupes homosexuels ont été les plus touchés. Une raison majeure expliquant la diffusion des IST est l'existence de porteurs sains : ces derniers ne ressentent pas de symptome d'infection et ne consultent donc pas de médecin, risquant ainsi de transmettre leur(s) IST à leur(s) partenaire(s) du fait de l'absence de prise en charge appropriée (traitement et rapports protégés). Aussi bien chez l'homme que chez la femme, les urétrites (dont la gonococcie ou la chlamydiose) entraînent très peu de symptômes tout en étant à haut risque de transmission.
Lorsqu'un diagnostic d'IST a été porté, il est recommandé au patient d'avertir ses partenaires actuels et anciens pour qu'ils se fassent dépister, sans qu'il n'y ait cependant de contrainte légale. Ceci a un objectif triple : bénéfice pour le patient qui risque très probablement de se faire infecter à nouveau si le(s) partenaire(s) actuel(s) ne sont pas traités de façon concomittante, bénéfice pour ses partenaires passé(e)s et présent(e)s qui seront pris en charge à leur tour, et bénéfice collectif en évitant la contamination des futur(e)s partenaires.
En France, l'infection à VIH est de façon strictement anonyme une maladie infectieuse à déclaration obligatoire. Il existe aussi des procédures de déclaration anonyme pour la syphilis, la gonococcie et la lymphogranulomatose vénérienne, qui permettent une veille épidémiologique sur les IST.
Liste non exhaustive
Les maladies suivantes sont essentiellement à transmission sexuelle :
- La gonorrhée (blennorragie gonococcique) ;
- La chlamydiose à chlamydiae trachomatis
- Le chancre mou ;
- L'herpès génital ;
- La trichomoniase ;
- La syphilis ;
Les maladies suivantes peuvent être transmises par voie sexuelle mais non exclusivement :
- Bactériennes, comme la syphilis ;
- Des ectoparasites, comme la gale ou les poux du pubis (morpions ou phtyriase pubienne).
- Des virus :
- Les verrues génitales ou condylomes, et le cancer du col de l'utérus, ces deux pathologies étant respectivement dues à certaines souches spécifiques de papillomavirus (HPV) ;
- Les hépatites virales : hépatite B, hépatite C (la transmission de l'hépatite C se fait essentiellement par voie sanguine) ;
- Le Virus d'Immunodéficience Humaine (VIH) responsable du Syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA).
Voir également :- La cystite n'est pas une IST, mais les rapports sexuels peuvent les favoriser chez les femmes en facilitant la remonté de germes ano-génitaux par l'urètre. C'est la raison pour laquelle il est recommandé aux femmes d'aller uriner après un rapport sexuel.
Notes et références
- ↑ Guide pour la prise en charge des infections sexuellement transmissibles, p. 6, Remarque sur la terminologie : L’Organisation mondiale de la Santé recommande de remplacer l’expression « maladies sexuellement transmissibles » (MST) par celle d’« infections sexuellement transmissibles » (IST). L’expression « infections sexuellement transmissibles » a été adoptée en 1999, car elle tient mieux compte des infections asymptomatiques. En outre, l’expression est maintenant utilisée par de très nombreuses sociétés et publications scientifiques.
- ↑ Maladies sexuellement transmissibles, www.chu-rouen.fr
- ↑ (en) High Incidence of New Sexually Transmitted Infections in the Year following a Sexually Transmitted Infection: A Case for Rescreening, T Peterman, L Tian, C Metcalf, C Satterwhite, K Malotte, N DeAugustine, S Paul, H Cross, C Rietmeijer, J Douglas, Ann Int Medecine, 2006;145;564-572
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