- Indice de liberté économique
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L’Indice de Liberté Économique est un ensemble de dix indicateurs économiques, créé par la Fondation Heritage et le Wall Street Journal. Son objectif affiché est de mesurer la liberté économique dans les différents pays du Monde.
Sommaire
Historique
Cet indice a été créé en 1995, selon une approche inspirée d’Adam Smith, La richesse des nations, à savoir que « l'existence d'institutions élémentaires préservant la liberté des individus à se consacrer à leurs propres intérêts économiques garantit une prospérité plus importante de toute la société dans son ensemble »[1],[2].
Méthodologie
La définition en 2008 de l’indice de liberté économique est la suivante : « La forme la plus élevée de liberté économique assure un droit absolu à la propriété privée, permet une liberté totale de mouvement pour les salariés, capitaux et biens, et une absence totale de coercition ou de contraintes sur la liberté économique sauf en cas de protection ou maintien de la liberté elle-même. » [3]
L’indice classe les nations sur dix critères généraux de liberté économique en se basant sur les statistiques de la Banque mondiale, du FMI, et de l’Economist Intelligence Unit (société appartenant au même groupe que The Economist) :
- Liberté d'entreprise
- Liberté des échanges
- Poids des taxes et impôts
- Dépenses du gouvernement
- Stabilité monétaire
- Liberté d’investissement
- Dérégulation financière
- Protection de la propriété privée
- Lutte contre la corruption
- Libéralisation du travail
Le score total représente la moyenne arithmétique de ces dix indicateurs, chacun d'entre eux étant noté de 0 à 100, où 100 représente une liberté maximale[3]. La méthodologie a légèrement évolué au fur et à mesure que de nouvelles données et indicateurs ont été disponibles, en particulier au niveau de la libéralisation du travail, pour laquelle un indicateur a été dédié en 2007[2].
Revendications
La Fondation Heritage signale que le top 20% de l'indice a un revenu par habitant qui vaut le double de celui du second quintile, et le quintuple de celui des 20% les plus faibles[4]. Carl Schramm, auteur du premier chapitre de l'indice 2008, déclare que les villes de l'Italie médiévale et les villes de l'Ouest américain au milieu du XIXe siècle. ont toutes prospéré en fonction du degré qu'elles avaient en termes de fluidité économique et de capacité d'adaptation institutionnelle créées par liberté économique[5].
Selon Will Wilkinson du libertarien Cato Institute, des études montrent que les pays aux économies les plus libres sont fortement corrélés avec ceux ayant le bien-être déclaré le plus élevé[6]. Pour Tomi Ovaska et Ryo Takashima, les recherches sur la liberté économique suggèrent que « les gens s'intéressent de manière incontestable au niveau auquel les sociétés dans lesquelles ils vivent leur fournissent des opportunités et la liberté d'entreprendre des nouveaux projets, de faire des choix en fonction de leurs préférences personnelles ».
Pour le Cato Institute, une plus grande liberté économique encourage participation et collaboration[7]. Ils expliquent aussi qu'une plus grande liberté économique est extrêmement importante pour prévenir les guerres. D'après leurs calculs, la liberté est environ 54 fois plus efficace que la démocratie (cf. Democracy Score) pour éteindre les conflits violents[8].
Tendances
Depuis 1995, la liberté économique mondiale a augmenté de 2,6 points selon la méthodologie 2008 de l'indice. Il y a eu une légère amélioration de la liberté économique en 2008, la plus forte progression ayant eu lieu pour l'Égypte, qui s'est hissée au 85e rang mondial[9]. Depuis la création de l'Indice en 1995, Hong Kong a toujours été l'économie la plus performante.
Retours
Selon la Freedom House, "il y a une corrélation forte statistiquement prouvée entre le niveau de liberté politique tel que la mesure la Freedom House et la liberté économique que mesure l'enquête Wall Street Journal/Heritage Foundation."[10]
Le Millennium Challenge Account, un programme gouvernemental américain d'aide aux pays étrangers, a utilisé l'indicateur de liberté des échanges pour déterminer quels pays recevront leur assistance[11].
Des critiques comme Jeffrey Sachs ont contesté l'hypothèse selon laquelle l'ouverture économique conduit nécessairement à une meilleure croissance. Dans son livre The End of Poverty, Sachs a comparé graphiquement les notes des pays avec la croissance du PIB/habitant entre 1995 et 2003, prétendant démontrer l'absence de corrélation entre la note d'un pays et sa croissance économique. Sachs a montré, comme exemples, que des pays avec de bonnes notes tels que la Suisse et l'Uruguay ont des performances économiques stagnantes alors que d'autres, comme la Chine, avec des notes plus basses sont en très forte croissance[12].
Les Émirats arabes unis ont mis en doute la note de liberté économique de leur pays obtenue en 2008, en comparant cette note assez moyenne avec les bonnes notes reçues d'autres indicateurs tels que Transparency International et Moody's. Ils ont aussi fait remarquer que ce rapport n'était pas "fiable", la méthodologie ayant changé deux fois ces deux dernières années[13].
Stefan Karlsson de l'Institut Ludwig von Mises a contesté l'utilité de l'indice, étant donné le flou de beaucoup de catégories utilisées pour déterminer cette liberté[14]. John Miller, journaliste au Dollars & Sense (magazine économique plutôt orienté à gauche), a critiqué l'Indice par rapport à sa non-pondération des indicateurs pour la liberté économique, et la non prise en compte des efforts des gouvernements afin de soutenir l'économie. D'après lui, cela conduit à placer des pays riches et/ou conservateurs avec de fortes barrières économiques en haut de la liste tandis que les pays pauvres et/ou socialistes avec moins de restrictions aux échanges se retrouvent en bas[15]. Selon la newsletter économique Left Business Observer, cet indice n'a que 10% de corrélation statistique avec une des mesures classiques de la croissance économique, le PIB par habitant[16].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Index_of_Economic_Freedom » (voir la liste des auteurs)
- (en) Executive Summary, Index of Economic Freedom (15/01/2008). Consulté le 04/02/2008.
- (en) William Beach, Time Kane : Methodology; Measuring the 10 Economic Freedoms, Index of Economic Freedom (15/01/2008). Consulté le 04/02/2008.
- (en) Frequently Asked Questions, Index of Economic Freedom (15/01/2008). Consulté le 04/02/2008.
- (en) Mary Anastasia O'Grady : The Real Key to Development, Wall Street Journal (15/01/2008). Consulté le 04/02/2008.
- (en) Carl J. Schramm : Chapter 1 Economic Fluidity: A Crucial Dimension of Economic Freedom, The Heritage Foundation (15/01/2008). Consulté le 04/02/2008.
- (en) In Pursuit of Happiness Research. Is It Reliable? What Does It Imply for Policy? The Cato institute (11/04/2007)
- (en) More Freedom = More Happiness
- (en) Chapter2: Economic Freedom and Peace, Economic Freedom of the World 2005
- (en) Barry Wood : Economic Freedom Index Shows Some Improvements, Voice of America (16/01/2008). Consulté le 04/02/2008.
- (en) Adrian Karatnycky. Freedom in the World: The Annual Survey of Political Rights and Civil Liberties. Transaction Publishers. 2001. ISBN 978-0-7658-0101-2. p. 11
- (en) Report on the Criteria and Methodology for Determining the Eligibility of Candidate Countries for Millennium Challenge Account Assistance during Fiscal Year 2008, Millennium Challenge Corporation (01/09/2007). Consulté le 02/04/2008.
- (en) Jeffrey Sachs, The End of Poverty: Economic Possibilities for our Time (Penguin Books, 2005), ISBN 1-59420-045-9, pp. 320-321.
- (en) UAE challenges its economic freedom ranking in paper by Heritage Foundation, Business Intelligence Middle East (2008-01-31). Consulté le 2008-01-31.
- (en) The Failings of the Economic Freedom Index, Ludwig von Mises Institute (21/01/2005). Consulté le 18/04/2008.
- (en) John Miller, at Dollars & Sense
- (en) Comparisons of Index of Economic Freedom with GDP/capita
Liens externes
- (en) Index of Economic Freedom de la Fondation Heritage
- (en) The Failings of the Economic Freedom Index par Stefan Karlsson de l'Institut Ludwig von Mises
- (en) Free Free At Last par John Miller, dans Dollars & Sense
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