- Hypothyroïdie
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Hypothyroïdie
Classification et ressources externesThyroxine (T4). CIM-10 E03.9 CIM-9 244.9 DiseasesDB 6558 eMedicine med/1145 MeSH D007037 L'hypothyroïdie est une situation d'imprégnation insuffisante de l'organisme en hormones thyroïdiennes, le plus souvent à cause d'un mauvais fonctionnement de la glande thyroïde.
Sommaire
Épidémiologie
Cette maladie affecte plus souvent les femmes et les personnes âgées (femmes âgées de plus de 50 ans), les personnes qui ont des antécédents personnels ou familiaux de maladie de la thyroïde ou de maladie auto-immune (diabète de type 1, maladie cœliaque, etc.), les femmes qui ont enfanté au cours de l’année.
Son incidence est de 0.3% chez la femme et sa prévalence est de près de 3% de la population[1]
La grossesse peut causer une affection auto-immune transitoire de la glande thyroïde. L’hypothyroïdie peut alors survenir dans l’année suivant un accouchement, auquel cas elle dure de 6 à 12 mois, en moyenne)
Causes
Les causes sont multiples. La grande majorité est représentée par l'hypothyroïdie primaire, autrement dit un dysfonctionnement au niveau de la glande thyroïde même. L'hypothyroïdie secondaire est due à un dysfonctionnement de l'hypophyse qui secrète alors en quantité insuffisante la TSH ou hormone de stimulation de la thyroïde. Enfin, cas très rare, l'hypothyroïdie peut être due à une résistance périphérique aux hormones thyroïdiennes.
À l’origine, l’hypothyroïdie était due essentiellement à une carence en iode. Depuis l’ajout de l’iode dans le sel de table, cette cause est devenue rare dans les pays industrialisés (mais reste fréquente dans les pays en voie de développement).
Hypothyroïdie primaire
- carence chronique en iode ;
- thyroïdite qu'elle soit auto-immune (thyroïdite de Hashimoto) ou infectieuse (thyroïdite de De Quervain) ;
- cause iatrogène (thyroïdectomie au radioiode, effets secondaires de certains médicaments comme l'amiodarone, l'hypothyroïdie pouvant être transitoire, cédant à l'arrêt du traitement, ou définitive) ;
- maladie infiltrative (sarcoïdose, amyloïdose, hémochromatose...)
- trouble enzymatique de la thyroïde (génétique)
- dysgénésie thyroïdienne congénitale
Hypothyroïdie secondaire
- insuffisance hypophysaire
- lésion hypothalamique
- déficit en TSH
Résistance périphérique aux hormones thyroïdiennes
C'est un Syndrome rare caractérisé par des anomalies des récepteurs tissulaires des hormones thyroïdiennes qui altèrent la liaison entre l'hormone et sa cible. Cette anomalie est partiellement compensée par une hyperproduction hormonale, ce qui limite l'hypothyroïdie.
Symptômes
Les symptômes de l'hypothyroïdie découlent d'un ralentissement métabolique général : fatigue constante, difficulté de concentration/de réaction, troubles de la mémoire, frilosité, myxœdème, prise de poids malgré un appétit diminué stable, diminution de la pilosité avec perte de cheveux ou cheveux devenant cassants, éclaircissement des sourcils, sécheresse cutanée ou épaississement cutané, pâleur, crampes musculaires, fourmillement ou engourdissement des extrémités, de crises atypiques d'anxiété tant qu'il n'y a pas de traitement en cours.
Il peut exister une inappétence, une tendance à la dépression, des insomnies, une tendance à la constipation.
L'examen clinique recherche une augmentation de la taille de la thyroïde qui peut être importante (goitre), un ralentissement de la fréquence cardiaque, la bradycardie, et parfois, de la tachycardie ou des symptômes ressemblant à ceux de l'hyperthyroïdie.
Biologie
Il peut exister une hyperlipémie, plus rarement, une hypoglycémie.
Le diagnostic repose sur le dosage de la TSH qui est augmentée dans les formes primaires (de loin les plus courantes).
Le dosage des hormones thyroïdiennes montre des taux bas, mais peut être normal dans les formes débutantes.
La recherche d'anticorps anti-peroxydase est utile afin de détecter un mécanisme auto-immun.
Imagerie
- pas de scintigraphie thyroïdienne en cas d'hypothyroïdie
- échographie du cou.
Hypothyroïdie néonatale
L'hypothyroïdie congénitale est dépistée systématiquement à la naissance, ce qui permet d'éviter une affection autrefois dénommée crétinisme. Le dépistage automatique du dysfonctionnement de la thyroïde a été mis en place en 1975.
Complications
Les formes graves peuvent aller jusqu'à des troubles de la conscience, voire un coma, appelé « coma myxœdémateux ». L'hypothyroïdie peut également se compliquer d'une péricardite, d'épanchements pleuraux.
L'hypothyroïdie, même fruste, semble être corrélée avec le risque de survenue de maladies cardio-vasculaires[2]. La correction de celle-ci n'entraîne cependant pas une modification du risque[3].
Traitement
La plupart du temps, le traitement doit faire appel à une substitution journalière en hormones thyroïdiennes, par voie orale. Il s'agit d'un traitement à vie qui exige un suivi médical impliquant également un dosage annuel de la TSH.
Le médicament le plus utilisé est la lévothyroxine qui doit être donnée à doses progressives chez le patient âgé ou porteur d'une maladie cardiaque. Il entraîne la normalisation du taux de TSH, mais qui peut être différée de plusieurs mois[1].
L'ajout d'iode dans le sel de cuisine est une mesure efficace pour prévenir la carence en iode, en particulier dans les pays en voie de développement.
Annexes
Liens externes
Notes et références
- Management of hypothyroidism in adults, BMJ, 2008;337:a801 Vaidya B, Pearce SH,
- Meta-analysis: subclinical thyroid dysfunction and the risk for coronary heart disease and mortality, Ann Intern Med, 2008;148:832-45 Ochs N, Auer R, Bauer DC et als.
- Thyroid hormone replacement for subclinical hypothyroidism, Cochrane Database Syst Rev, 2007(3):CD003419 Villar HC, Saconato H, Valente O, Atallah AN,
Catégories :- Maladie endocrinienne
- Maladie en pédiatrie
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