- Honoré-Armand de Villars
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Honoré-Armand, duc de Villars, duc et pair de France, prince de Martigues, Grand d'Espagne, chevalier de la Toison d'or, vicomte de Melun, Marquis de la Melle, comte de Rochemiley, est né à Paris le 4 octobre 1702 et mort à Aix en mai 1770.
Il était le fils de Claude Louis Hector, duc de Villars et de Jeanne-Angélique Rocque de Varengeville, et petit-fils de Pierre de Villars. Il épousa en 1721 Amable-Gabrielle de Noailles, fille d'Adrien Maurice de Noailles. Il en eut une fille le 18 mars 1723, Aimable-Angélique de Villars.
Maître de Camp d'un Régiment de Cavalerie, Brigadier des Armées du Roi, il servit en Italie en 1733 sous les ordres de son père. Il porta la nouvelle de la prise du Château de Milan au Roi.
Il fut membre de l'Académie française, où il succéda à son père au fauteuil 18 le 16 aout 1734. Il fut Gouverneur général des pays et comté de Provence et de la Tour du Bouc, également à la suite de son père, de 1734 à sa mort.
Sommaire
La vie en Provence
Il résidait en Provence, fut protecteur de l'Académie de Marseille et vint rarement à l'Académie française ; il était l'ami de Voltaire, d'Alembert et Duclos.
En 1750, alors gouverneur de Provence, il achète un hôtel particulier sur l'actuel cours Mirabeau, construit en 1710 par Lois d'Esmivy de Moissac, conseiller à la Cour des Comptes. Cet hôtel est bâti sur une parcelle de prestige, destinée dès 1664 à un "hôtel du gouvernement". Mais le duc de Vendôme, gouverneur à qui avait été donné le terrain, préféra finalement l'isolement du faubourg des Cordeliers où il fit édifier son fameux pavillon[1].
La façade a été complétée en 1757, pour le duc de Villars, par Georges Vallon : les quatre colonnes, qui encadrent l'entrée monumentale sont, avec celles de l'Hôtel de Ville et de l'Université, les seules qui font emprise sur l'espace municipal - marque et privilège du gouverneur. L'escalier à une belle rampe qu'ornaient les armes de Villars (volées en 1980)[2]. Il s'appelle depuis Hôtel de Villars.
Mais Honoré Armand vit peu à Aix. Il y est mal accueilli par la population et les notables, notamment le Parlement de Provence. Cet ostracisme n'est pas dû à ses mœurs, banales à l'époque, mais au fait qu'il représente le roi, et ne renonce à aucun des privilèges civils qui y sont attachés. Cette attitude régalienne hérisse une province tardivement rattachée à la France, assez frondeuse, où le comte de Mirabeau fut élu représentant du Tiers État. Honoré Armand réside le plus souvent à Marseille.
Les dernières années
Par son testament du 27 juin 1765, Honoré Armand, duc de Villars, gouverneur de Provence lègue à la ville d'Aix-en-Provence une somme importante destinée à la création de plusieurs établissements : une bibliothèque publique, un jardin des plantes, un cabinet d'antiquités et de médailles et une école de dessin. Cette école fut aussitôt installée à la Chapelle des Dames, dépendance du Collège Bourbon.
Il lègue également la statue de son père, Louis Hector, maréchal de France et vainqueur de Denain, réalisée par le sculpteur Nicolas Coustou, afin qu'elle décore la salle de la première bibliothèque publique. Enfermée dans le couvent des Bénédictines après la Révolution, la sculpture tombe dans l'oubli jusqu'en 1812, date à laquelle elle est placée en haut du grand escalier de l'Hôtel de ville.
Sa fille, rapidement veuve, ayant terminé ses jours au couvent, Honoré Armand est resté sans descendance mâle.
Mœurs
Il reçut le surnom d'« ami de l'Homme » en raison de ses mœurs, car son homosexualité était de notoriété publique[3].
Notes
- Évocation du viel Aix-en-Provence, André Bouyala d'Arnaud, Les Éditions de Minuit, 1964, p. 179-180
- Aix-en-Provence et le Pays d'Aix, Jean Paul Coste, Édisud, 1981, p. 107-108
- Bachaumont note, dans ses Mémoires (5 mai 1770), qu’« il était taxé d’un vice qu’il avait mis à la mode à la cour, et qui lui avait valu une renommée très étendue, comme on peut le voir dans la Pucelle. » En effet, Voltaire, dans les premières édition de La Pucelle d'Orléans avait accolé son nom à celui du marquis de Thibouville, accusé du même vice, dans les vers suivants :
Tels on a vu Thibouville et Villars,
Imitateurs du premier des Césars,
Tout enflammés du feu qui les possède,
Tête baissée attendre un Nicomède;
Et seconder, par de fréquents écarts,
Les vaillants coups de leurs laquais picards.
Précédé par
Claude Louis Hector, duc de VillarsFauteuil 18 de l’Académie française
1734-1770Suivi par
Étienne-Charles de Loménie de BrienneCatégories :- Membre de l'Académie française
- Pair tardif
- Naissance en 1702
- Décès en 1770
- Histoire de l'homosexualité en France
- Duc de Villars
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