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Histoplasmose
Classification et ressources externesHistoplasma capsulatum. Coloration à la méthénamine argentée montrant les modifications histopathologiquesau cours de l'histoplasmose. (Source : Centers for Disease Control and Prevention Public Health Image Library) CIM-10 B39 CIM-9 115 DiseasesDB 5925 MedlinePlus 001082 eMedicine med/1021 ped/1017 MeSH D006660 L’histoplasmose est une maladie infectieuse du poumon causée par un champignon appelé Histoplasma capsulatum. Cette infection peut parfois s'étendre à d'autres parties du corps.
Elle est parfois appelée maladie des caves. Elle fut sans doute à l'origine du mythe de la malédiction des pyramides.
Histoplasma capsulatum prospère dans un milieu humide à des températures modérées. La fiente de poulet, de pigeon, d'étourneau, de merle et de chauve-souris entretient sa croissance. Les oiseaux ne s'infectent pas à cause de la température élevée de leur corps, mais ils transportent cet organisme dans leur plumage. Les chauves-souris, qui ont une température corporelle moins élevée, peuvent être infectées par cet organisme et l'éliminer dans leur fiente.
Histoplasma capsulatum se multiplie en produisant de petites spores appelées conidies qui ne mesurent que deux microns (micromètres) de diamètre. Ces spores sont assez fines pour s'infiltrer dans les poumons par la respiration et s'y loger. Elles peuvent alors déclencher une infection, qui passe parfois inaperçue parce que ses symptômes sont très bénins ou même inexistants.
Mais l'histoplasmose peut aussi produire une maladie grave qui ressemble à la tuberculose.
Sommaire
Incidence
Dans les régions où H. capsulatum est fréquent, l'incidence est de l'ordre de 80 % de tests positifs cutanés à l'histoplasmine dans la population. Les nourrissons, les jeunes enfants, et les personnes âgées, en particulier celles avec des maladies pulmonaires chroniques, ont un risque accru d'attraper une forme grave de la maladie. La forme disséminée est plus fréquente chez les cancéreux ou les sidéens.
Transmission
La transmission du champignon ne peut se faire d'être humain à un autre être humain, mais seulement à partir de micronidies présentent au niveau de déjections de chauve-souris ou autres oiseaux. En effet ces petites spores une fois inhalées par l'homme se transforment en forme levure chez l'homme (du fait de la température corporelle de 37 °C) et vont contaminer les compartiments intracellulaires notamment le réticulum endothélial, elles sont très infectantes et seront a l'origine des pneumonies que l'on constate.
Pour la petite histoire, l'équipe d'Howard Carter, à l'origine de la découverte du sarcophage Toutânkhamon en 1922, furent tous frappée d'une pneumonie aiguë. Ceci au point qu'en 1939 il ne restat aucun des membres de l'équipe. À l'époque on a immédiatement cru a la malédiction de la momie, néanmoins en y regardant de plus près on a constaté qu'il s'agissait du champignon Histoplasma capsulatum à l'origine de ces maladies. Car le champignon a trouvé dans ce tombeau deux critères indispensables à son développement et à sa croissance qui sont : une hygrométrie intense et de basses températures (proches des 20 °C).
Clinique
L'histoplasmose à H. capsulatum capsulatum ou histoplasmose "américaine" se caractérise par 70 à 80 % d'affections inapparentes.
Les cas cliniques s'expriment par 3 tableaux :
- une primo-infection pulmonaire pseudo-grippale mais avec des images radiologiques marquées : infiltrats, nodules, miliaires. Cette forme bénigne guérit souvent spontanément ;
- une pneumopathie chronique souvent pseudo-tuberculeuse, avec altération de l'état général, qui fait suite à la précédente ;
- une forme généralisée à tout le système réticulo-histiocytaire, aboutissement des deux précédentes. Cette forme, très rare, est tantôt bénigne (et parfois infraclinique), tantôt très grave, avec hypertrophie considérable de tout le système réticulo-histiocytaire et muqueuse poly-ulcérée, et mortelle à 100 % avant les thérapeutiques modernes qui ont, fort heureusement, ramené ce taux à 20 %.
L'histoplasmose à H. capsulatum duboisii ou histoplasmose "africaine" se localise en premier lieu à la surface du corps :
- tissu cutané, avec toutes les lésions classiques de la papule à l'abcès ;
- tissu sous-cutané, du petit nodule à la gomme abcédée. L'évolution est lente et chronique, et le pronostic bénin sauf en cas de diffusion aux viscères et de généralisation à tout le système réticulo-histiocytaire, semblable à la 3e forme de l'H. "américaine" mais ici très exceptionnelle.
Diagnostic
Le diagnostic de certitude se fait par la mise en évidence des levures caractéristiques sur les prélèvements, les cultures ou les inoculations à l'animal (précautions impératives).
Pour H. capsulatum capsulatum, on prélèvera les crachats, le sang et les urines.
Pour H. capsulatum duboisii, on prélèvera le pus des abcès cutanés.La sérologie joue un rôle très important :
- intradermo-réaction à l'histoplasmine ;
- immuno-électrophorèse ;
- et surtout immunofluorescence indirecte, significative à partir de 1/40.
Traitement
Les traitements antimycosiques sont utilisés pour traiter les cas sévères d'histoplasmose et tous les cas de maladie chronique et disséminée. Les cas bénins ne seront pas traités.
Prévention
La principale méthode de prévention consiste à éviter l’exposition aux poussières. Lors de la désinfection des bâtiments ayant abrité des oiseaux ou des chauves-souris, on peut pulvériser une solution de formol à 3-5 % sur le sol. L’utilisation de masques protecteurs est recommandée (OIE, 2005, zoonoses et maladies transmissibles communes à l'homme et aux animaux).
Pour éviter que les chauves-souris n’envahissent l’espace entre les faux-plafonds et la couverture dans les locaux habités, il est recommandé de veiller à ce qu’il n’existe pas de possibilité d’accès pour les animaux. Si les chauves-souris sont déjà installées, on essaiera de les déloger en installant de la lumière ou en faisant appel à du personnel spécialisé qui, après avoir mis des masques protecteurs, fermera les voies d’accès lors de l’absence des chauves-souris pour les empêcher de revenir s'installer.
Liens externes
- Centre Histoplasma capsulatum à l'Université Stanford
- Centre Canadien d'Hygiène et de Sécurité au Travail.
Références
- Maslin J, Morand JJ, Menard G, Claude V, « Histoplasmoses », dans Med Trop (Mars), vol. 62, no 6, 2002, p. 589-93 [texte intégral]
Catégories :- Maladie infectieuse en pneumologie
- Maladie de l'arbre trachéo-bronchique
- Infection mycosique
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