- Harar Jugol
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Harar
Harar
ሐረር
La ville fortifiée de HararAdministration Pays Éthiopie Région Région Harar Géographie Latitude Longitude Altitude 1 885 m Démographie Population 127 000 hab. (est. 2007) Localisation Harar Jugol ("Jugol" désignant les murailles), souvent appelée Harar (Ge'ez: ሐረር) est une ville située à l'Est de l'Éthiopie. Elle est considérée comme la quatrième ville la plus sainte de l'islam. Depuis 2006, elle est classée au Patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. Son histoire est riche. En effet, avant d'être conquise par l'Égypte, elle fut au XVIe la capitale du royaume des Harari (1520-1568) et un important foyer culturel islamique et au XVIIe le centre d'un émirat indépendant. La ville reflète ce riche passé en proposant un concentré de l'architecture de différentes époques : trois mosquées du Xe, des murailles édifiées au XVIe et des maisons traditionnelles dont certaines sont dues à des immigrés indiens arrivés XIXe. C'est pour ces raisons et pour son plan urbain typique que la ville a été classée par l'UNESCO en 2006.
L'origine de la ville est antérieure au XIIIe. Située à 1 855 m d'altitude sur une colline de granit dans l'escarpement oriental de la vallée du Rift, elle fut fondée par l'émir Nur Ibn-Mujahid au début de XVIe. La ville domine la grande plaine désertique du Danakil au nord et les plaines des Somali au sud ; favorisant son développement en tant que centre important pour la culture islamique et carrefour commercial. Harar devient un carrefour commercial entre différentes cultures, et l'on érigera, au XVIe, des murailles de 4 mètres de haut pour se protéger des raids incessants des peuplades voisines. Une période d'instabilité a conduit à l'affaiblissement de son pouvoir traditionnel entre le XVIe et le XVIIIe mais, au cours du XIXe, elle a reconquis son importance. La ville devint un centre puissant et révéré d'enseignement et de pouvoir islamique. Pendant des siècles, les missionnaires musulmans de Harar rayonnèrent sur une vaste région qui s'étendait jusqu'aux royaumes situés au-delà du fleuve Gibe.
Son renom de quatrième ville sainte de l'Islam, son importance commerciale au XIXe et son occupation successive par les Égyptiens, les Italiens et les Amharas, ont amené de fortes influences extérieures. Arthur Rimbaud, poète français aussi connu pour son trafic d'armes et de drogues, signa en 1878 un contrat à Aden, au Yémen, pour le compte d'une entreprise commerciale. Il se rendit à Harar pour se livrer au négoce et organiser des caravanes. Il entreprit plus de dix fois le trajet qui menait de Harar à la mer Rouge en bravant les insolations, les maladies et les attaques meurtrières des peuples danakil. La ville abrite 82 mosquées (dont 3 du Xe et plus de 300 sanctuaires consacrés à des saints musulmans. Lors de l'invasion de l'Ogaden par la Somalie en 1977, Harar fut assiégée pendant deux mois avant qu'une contre-offensive de l'armée éthiopienne, soutenue par des armes de l'URSS et de Cuba, ne parvienne à repousser les troupes somaliennes hors de Dire Dawa et de Harar.
Bien que la ville moderne se soit lentement développée hors des murs, Harar a d'une façon générale, préservée une apparence harmonieuse. La cité ancienne est congestionnée, ce qui rend difficile le développement d'infrastructures modernes comme les canalisations d'eau et l'accès aux véhicules. La vieille ville de Harar est l'une des rares cités éthiopiennes qui se soient développées à partir des traditions architecturales islamiques. En même temps, elle conserve une combinaison de différentes cultures éthiopiennes.
Anecdotes
C'est à Harrar, plus précisément à Araoué, à huit kilomètre environ au sud de Harrar, que l'écrivain Henri de Monfreid avait fait construire sa résidence d'été [1].
Notes et références
- ↑ Henri de Monfreid, dans La Cargaison Enchantée.
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