- Haram ach-Charif
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Esplanade des mosquées
L'esplanade des mosquées pour les musulmans ou esplanade du temple (pour les juifs) est le premier lieu saint du judaïsme et le troisième de l'islam après La Mecque et Médine. Située dans la vieille ville de Jérusalem sur le Mont du Temple, elle est aussi appelée « mont de la Maison [de Dieu] » par les juifs (en hébreu : הר הבית, har ha bayit), « mont du Temple » par les chrétiens en référence au Temple de Jérusalem et « noble Sanctuaire » (en arabe : الحرم الشريف al-Ḥaram aš-Šarīf) par les musulmans. Elle héberge, depuis le VIIe siècle, deux haut-lieux de l'islam, le dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa. À ses pieds se trouve le mur des Lamentations.
Sommaire
Lieu saint du judaïsme
Le mont a une signification très importante dans le judaïsme et le christianisme.
Selon le Talmud, c'est du sol de ce lieu que Dieu rassemble l'argile qui forme Adam. C'est là qu'Adam, puis selon son exemple, Caïn, Abel et Noé font leur holocauste. La tradition juive place aussi, à cet endroit, le dôme du Rocher actuel et le Mont Moriah de la Bible, le geste sacrificiel d'Abraham :
« Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac ; va-t'en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l'une des montagnes que je te dirai. »— Ge 22
C'est encore là que Jacob voit en songe des anges monter et descendre une échelle et où il lutte contre l'ange Gabriel, prenant le nom d'Israël à la suite de cet épisode.
Le roi David achète cette terre pour y construire un autel permanent (II Samuel 24:24). Salomon réalise ce vœu en construisant à cet endroit le premier Temple en -950, détruit par Nabuchodonosor II en -586, date qui marque l'exil des Juifs à Babylone.
Le second Temple y est établi à partir de -516, après le retour d’exil. Il est détruit par Titus Flavius Vespasianus en 70, à l'exception du mur ouest, aujourd'hui connu comme le Mur des Lamentations, lieu de prière le plus important des juifs contemporains.
Pour certains Juifs, c’est aussi le site du troisième temple de Jérusalem lors du retour du Messie.
Lieu saint de l'islam
Selon le Coran, c'est là que la foi d'Abraham est testée par son Dieu dans l'épisode du sacrifice de son fils ainé, Ismaël (Isaac selon la Bible, les récits du Coran et de la Bible ne s'accordant pas sur le nom du fils impliqué).
Pour les musulmans, cet endroit est surtout le point d'où Mahomet est monté au paradis lors de Isra et Miraj, le voyage nocturne que Mahomet a fait de La Mecque à Jérusalem, emporté par son cheval Bouraq. Le Coran ne cite pas le nom de Jérusalem :
« Gloire à Celui qui a fait voyager de nuit son serviteur de la mosquée al-Haram à la mosquée lointaine dont Nous avons béni l'enceinte, et ceci pour lui montrer certains de Nos merveilles. »— Le Coran, sourate XVII ; 1.
Cette « mosquée lointaine » (en arabe, lointain se dit aqsa) est identifiée par les hadiths à Jérusalem. Le lien entre le point de départ du Prophète et le « noble Sanctuaire » de Jérusalem est postérieur à la construction de la mosquée Al-Aqsa et du dôme du Rocher.
À l'arrivée des musulmans, en 638, dans la ville de Jérusalem, les ruines du temple sont utilisés comme dépotoir par les chrétiens[1] dans un soucis d'humiliation des juifs et afin de concrétiser la prophétie selon laquelle pas une pierre ne resterait en cet endroit. Le calife et compagnon de Mahomet Omar ibn al-Khattab, horrifié de voir ce lieu saint dans un tel état, ordonne son nettoyage et y prie. Selon la même source, il ordonne la construction d'une mosquée à cet emplacement. La plupart des historiens médiévaux, en particulier le chroniqueur byzantin Théophane le confesseur et le Juif Simon ben Yohai, indiquent que cette action de Omar ibn al-Khattab est saluée des Juifs de l'époque qui y voient la reconstruction du Temple de Jérusalem[2].
Lieu saint disputé
Israéliens et Palestiniens s'accusent réciproquement de pratiquer des excavations dans le but d'endommager les monuments de l'autre camp. Les Israéliens, par exemple, estiment que la construction d'une nouvelle mosquée menace de faire s'effondrer le sol de l'esplanade du temple. Chaque camp accuse également l'autre d'avoir des arrière-pensées idéologiques et de faire disparaître les vestiges des bâtiments de l’autre confession par des fouilles archéologiques menées par l'autre.
Un waqf, fondation religieuse islamique, contrôlé par la Jordanie, assure la gestion du site. Lors des accords de Wadi Araba, Israël a confirmé celui-ci dans ses fonctions et garantit à la Jordanie le rôle privilégié de garante des lieux saints musulmans dans de futures négociations de paix israélo-palestiniennes.
Notes
- ↑ (en)[http://www.cdn-friends-icej.ca/connection.html Documents de Geniza
- ↑ Secrets, du rabin Simon ben Yohai
Liens externes
- (en) Point de vue de l'association Al-Aqsa, proche du Hamas, sur l'incursion israëlienne dans le « quartier maghrébin » de Jérusalem : Standing Firm
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