- Günter Maschke
-
Günter Maschke, né le 15 janvier 1943 à Erfurt, est un politologue allemand proche du courant de la « Nouvelle Droite ».
Sommaire
Biographie
Engagé à l'extrême gauche dans sa jeunesse, il quitte l'Allemagne pour éviter le service militaire (par hostilité à la Bundeswehr, non par pacifisme), se réfugie à Paris, Zurich, puis s'établit à Vienne, où il introduit les thèses de l'École de Francfort et organise les groupes de l'opposition extra-parlementaire.
Arrêté en 1967 au cours d'une manifestation contre la guerre du Viêt Nam, le jeune activiste s'exile à Cuba, où, accueilli comme réfugié politique, il sert dans l'armée castriste. Mais, deux ans plus tard, ce turbulent ressortissant allemand est expulsé de La Havane pour « activités contre-révolutionnaires »[1], et doit finalement purger dans son pays une peine d'un an de prison.
Devenu journaliste, il travaille notamment au Frankfurter Allgemeine Zeitung, avant de le quitter à cause d'une polémique liée à sa notice nécrologique de Carl Schmitt.
La découverte de la pensée et la rencontre du juriste controversé ont en effet exercé une grande influence sur l'ancien activiste, l'amenant à reconsidérer ses anciennes idées et lui faisant découvrir des doctrinaires contre-révolutionnaires tels que Donoso Cortés et Joseph de Maistre.
Éditeur, essayiste et précepteur privé à Francfort-sur-le-Main, il est, en 1990 et 1992, professeur invité à l'École supérieure de la Marine de Guerre de La Punta, au Pérou[2] (cours sur Carl Schmitt, la guerre d'indépendance espagnole et la guerilla cubaine).
Günter Maschke écrit dans plusieurs revues, dont Junge Freiheit.Théories
Poursuivant une œuvre touchant plusieurs domaines, « de la géopolitique au droit et à la philosophie », le penseur reprend la réflexion schmittienne sur le retour de la « guerre juste » — qu'il assimile à une « guerre sainte » (car elle ne connaîtrait aucune limite et légitimerait tous les moyens). Selon lui, celle-ci permet aux grandes puissances de criminaliser leurs ennemis, en criminalisant la guerre elle-même (les « agressions » contre lesquelles la « communauté internationale » doit riposter), pour donner libre cours à leur appétit de domination sous couleur de la « conscience universelle ».
Pour cet observateur, ce qu'a inauguré la Guerre du Kosovo, avec l'absence de l'ONU dans son processus de déclenchement, nourrit des réflexions social-darwinistes dans les relations internationales et pourrait mener à terme à un nihilisme juridique[3].
Critique de la modernité, Günter Maschke a écrit : « Parce que personne ne veut plus brûler, le monde s'obscurcit[4]. »Travaux
- Kritik des Guerillero: zur Theorie d. Volkskriegs, S. Fischer, Frankfurt 1973
- Der Tod des Carl Schmitt: Apologie und Polemik, Karolinger Verlag, Wien 1987, ISBN 3-85418-030-6
- Carl Schmitt. Staat – Großraum – Nomos, Arbeiten von Carl Schmitt aus den Jahren 1916 - 1969. Hrsg., mit einem Vorwort und mit Anmerkungen versehen von Günter Maschke, Verlag Duncker & Humblot, Berlin 1995
- Das bewaffnete Wort: Aufsätze aus den Jahren 1973 - 93, Karolinger Verlag, Wien, Leipzig 1997 ISBN 3-85418-080-2
- Carl Schmitt. Frieden oder Pazifismus?, Arbeiten zum Völkerrecht und zur internationalen Politik 1924 - 1978. Hrsg., mit einem Vorwort und mit Anmerkungen versehen von Günter Maschke, Verlag Duncker & Humblot, Berlin 2005.
Bibliographie
- Lorenz Jäger: Gelehrter ohne Amt. Kriegstheorie: Zum sechzigsten Geburtstag von Günter Maschke. In: FAZ 15.1.2003, S. 35.
- Pour en savoir plus, cf. le long entretien de Günter Maschke avec Alain de Benoist paru dans Éléments, n°128, printemps 2008, et où sont passés en revue son parcours et sa pensée.
Notes et références
- « Etats-Unis : puissance du chaos », entretien avec Günter Maschke. On notera que celui-ci exprime maintenant son admiration pour la politique cubaine d'indépendance nationale :
- « Aujourd'hui (...) mon jugement sur Fidel Castro est beaucoup moins négatif qu'il l'était alors. Il est pour moi un héros d'envergure historique mondiale. Car c'est lui qui a mis fin au « fatalismo geográfico », cette croyance typique des Cubains qui voulait qu'un petit pays situé à proximité des États-Unis soit dans l'impossibilité de mener une existence politique indépendante. Cette existence politique indépendante n'est pas la seule cause du déclin économique de Cuba ni de la répression à l'intérieur de l'État, mais elle en est la principale. » (« Günter Maschke, entretien avec un rénégat », Éléments, n°128, printemps 2008).
- L'Europe vassale des États-Unis ! Entretien avec Günter Maschke, Nouvelles de Synergies européennes, n°41, juillet-août 1999, p. 3.
- Ibid..
- Dans son livre Das bewaffnete wort (« le mot interdit »), Karolinger Verlag, 1997.
Lien externe
Catégories :- Naissance en 1943
- Naissance à Erfurt
- Essayiste allemand
- Écrivain allemand
- Journaliste allemand
- Nouvelle droite
Wikimedia Foundation. 2010.