- Gyorgy Kurtag
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György Kurtág
György Kurtág est un compositeur hongrois né le 19 février 1926 à Lugoj dans la minorité hongroise de la Roumanie d'alors.
Sommaire
Biographie
C'est à Budapest, dès la fin de la guerre, qu'il fait ses études musicales, dans un conservatoire profondément marqué par la figure de son grand compatriote Béla Bartók, alors en exil aux États-Unis (où il meurt en 1945) : il y rencontre notamment sa femme, Márta, pianiste, et fait la connaissance d'un autre jeune compositeur, György Ligeti. Parmi ses professeurs, on peut citer Sándor Veress ou Ferenc Farkas, même si Kurtág avoue qu'il a surtout séché leurs cours.
Les premières années du régime communiste hongrois sont marquées par une grande fermeture aux influences occidentales, notamment dans le domaine musical ; Kurtág compose alors très peu, et sans être satisfait de sa production (ultérieurement largement détruite), d'autant qu'il ne se sent pas de taille à affronter les grands modèles que sont pour lui Bartók et Anton Webern, dont il recopie toute l'œuvre pour s'en imprégner.
Le moment fondateur de son œuvre sera la bourse d'études qui lui est accordée en 1957/1958 : il passe un an à Paris, où il n'ose pas se présenter devant Pierre Boulez, qui domine la scène contemporaine, faute de pouvoir lui présenter une œuvre qui le satisfasse. Il rencontre à cette occasion la psychologue Marianne Stein, qui libère sa capacité créatrice en l'encourageant à se concentrer sur des formes courtes : la première œuvre écrite à son retour à Budapest est le Quatuor à cordes op. 1, dédié à Marianne Stein - 15 minutes en 6 mouvements dans lesquels le silence joue un rôle fondamental.
Kurtág passe l'essentiel des décennies suivantes à Budapest, d'abord comme répétiteur, puis comme professeur à l'Académie de musique Franz-Liszt : il y enseigne le piano et la musique de chambre, et non la composition. La pédagogie joue un rôle capital dans sa vie : non seulement il est un professeur doté d'une capacité d'inspiration prodigieuse, mais il est animé par le souci constant de transmettre lui-même ses œuvres à ses interprètes, quitte à les modifier si besoin est ; depuis 1974, il poursuit aussi la composition de pièces pour piano, notamment les 8 volumes de Játékok ("Jeux"), créés à l'origine comme instrument pédagogique pour faire découvrir le piano aux enfants.
Pendant ce temps, sa musique reste très peu connue aussi bien en Hongrie qu'à l'étranger : la création en 1968 au festival de Darmstadt — haut lieu de la création contemporaine d'alors — des Dits de Péter Bornemisza pour violon et soprano passe complètement inaperçue dans un festival largement dominé par la musique électronique. Le moment décisif pour Kurtág ne viendra qu'en 1981 : les Messages de feu Demoiselle Troussova, envoyés au comité de lecture de l'Ensemble Intercontemporain, attirent l'attention de Pierre Boulez, stupéfait de découvrir cette musique magnifique d'un compositeur de sa génération dont il ne connaissait pas encore le nom. Il décide d'en programmer la création, qui est un triomphe. Depuis lors, Kurtág devient un compositeur de renom international, a fortiori depuis sa retraite de professeur en 1986 : le Festival de Salzbourg lui consacre ainsi des séries de concerts en 1993 et 2004 ; de 1993 à 1995, il est compositeur en résidence auprès de l'orchestre philharmonique de Berlin et de son chef Claudio Abbado, pour lequel il écrit une de ses rares œuvres pour grand orchestre, Stele. La Cité de la musique à Paris ou le Konzerthaus de Vienne l'accueillent pour d'autres résidences.
György Kurtág et sa femme Marta vivent actuellement dans la région de Bordeaux.
De nombreux prix prestigieux, hongrois et étrangers, l'ont récompensé. En 2006, l'Université de Louisville dans le Kentucky a décerné à Kurtág le « Grawemeyer Award in Music Composition », pour Concertante op. 42 pour violon, alto et orchestre.
Style musical
Héritages
Formé au Conservatoire de Budapest dans l'ombre de Bártok, alors émigré aux États-Unis, Kurtág a toujours reconnu l'influence considérable de ce dernier : un goût prononcé pour les mélodies populaires hongroises et roumaines en même temps que le goût pour un son très présent sont sans doute les deux éléments les plus visibles de cette influence, même si le traitement du matériau folklorique est très différent. Une autre référence très souvent commentée de l'œuvre du compositeur est Anton Webern, dont Kurtág affirme avoir recopié après guerre la totalité de l'œuvre pour s'en imprégner.
Liens externes
- Sur le site du Festival d'automne à Paris, un dossier
- Sur le site d'un des principaux éditeurs de Kurtág, une liste d'œuvres assez complète, mais arrêtée en 1998, avec des indications discographiques (non commentées)
- György Kurtág sur le site de l'Ircam.
- Extraits d'archives sonores d'œuvres de György Kurtág, sur ContemporaryMusicOnline (portail de la musique contemporaine).
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