- Guillaume Grou
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Guillaume Grou, né le 31 mars 1698[1] et mort le 28 novembre 1774[2] à Nantes, est un important négociant et armateur nantais du XVIIIème siècle, à la suite de son père Jean-Baptiste Grou.
Sommaire
Biographie
Guillaume fait un apprentissage à Amsterdam. Il rentre à Nantes en 1719.
La fortune familiale dépasse alors un million de livres, permettant à Guillaume d'acheter, pour 60 000 livres, une charge anoblissante de conseiller secrétaire du roi.
Il est associé aux activités de son père, qu'il poursuit après la mort de celui-ci[3], avec son frère Jean-Baptiste, né en 1708. Au total, de 1714 à 1765 la famille Grou finance 114 expéditions, plus de la moitié pour la traite négrière.
En 1741[4], il épouse Anne O'Shiell, fille de Luc O'Shiell et belle-sœur d'Antoine Walsh, un des fondateurs de la Société d'Angola. Il entre donc dans le milieu des Irlandais de Nantes, très actifs dans le grand commerce.
Il joue ensuite un rôle important dans la croissance de la société Grou et Michel, fondée en 1748, deuxième plus important opérateur de la traite négrière en France après la Société d'Angola.
Entre 1748 et 1751, la nouvelle société Grou et Michel, dotée de capitaux supplémentaires, représente 21 % des expéditions négrières au départ de Nantes. La guerre de Sept Ans donne cependant un coup de frein à son activité.
Il est élu consul des marchands en 1745, échevin en 1748 et juge-consul en 1755[5].
Il s'installe dans un des hôtels de l'île Feydeau, ce qui occasionne un problème à son décès : il aurait souhaité être inhumé à Saint-Nicolas, comme toute sa famille, mais l'île Feydeau relève de Sainte-Croix ; s'appuyant sur un arrêt récent du Parlement imposant l'inhumation en fonction du lieu de résidence, le recteur de Sainte-Croix s'oppose au transfert. Guillaume Grou est de ce fait un des premiers inhumés du cimetière interparoissial de la Bouteillerie, ouvert seulement le 25 octobre 1774, situé dans la paroisse Saint-Donatien.
Sa fortune s'élève à près de 4,5 millions de livres. Son testament comporte d'importants legs « en faveur de l'humanité »
- 200 000 livres à l'Hôtel-Dieu et au Sanitat, destinées à la création d'un orphelinat à Nantes, afin d'accueillir des enfants qui jusqu'alors sont placés à l'Hôtel-Dieu après avoir été en nourric ;
- 30 000 livres à l'Hôtel-Dieu, en contrepartie d'une messe hebdomadaire perpétuelle ;
- 10 000 livres au Sanitat, en contrepartie d'une messe mensuelle perpétuelle.
Faute de descendants, ses affaires sont reprises par Anne O'Shiell. Elle meurt 19 ans plus tard, le 30 juin 1793. En novembre, le comité révolutionnaire de Nantes confisque la totalité des biens de la famille, dans des circonstances controversées[réf. nécessaire].
L'hospice des orphelins de Nantes
- Historique
L'orphelinat (aussi appelé hospice des Enfants trouvés) est situé dans le quartier Saint-Clément, à l'est de la cathédrale, non loin du cimetière de la Bouteillerie, sur un terrain appelé "tenue des Trois Pendus", appartenant à l'Evêché de Nantes[6]. Il commence à fonctionner en 1783, accueillant 145 enfants jusqu'à l'âge de 10 ans, âge où ils sont accueillis au Sanitat.
Il est fermé en 1815, les pensionnaires de l'hospice étant ramenés à l'Hôtel-Dieu.
Le terrain et le bâtiment sont vendus en 1847 par la Ville de Nantes ; leur propriétaire en fait don en 1862 à l'hospice Saint-Joseph. C'est actuellement une maison de retraite[7].
- Quelques dates
En juin 1784, le jardin de l'hospice est le point de départ de la première montgolfière nantaise, appelée Suffren, dans laquelle se trouve le lieutenant des maréchaux de France et futur Conventionnel Pierre Coustard de Massy.
Début juillet 1809, Élisa Mercœur est déposée par sa mère à la porte de l'hospice, avec l'indication de sa date de naissance (24 juin) ; elle la reprend trois ans après.
Hommages
- Rue Guillaume Grou[8] : entre la rue Gambetta et la rue Gaston Turpin, près du Jardin des Plantes. C'est une des rues de Nantes qui font l'objet d'une demande de débaptisation en raison de leur lien avec la traite négrière.
Voir aussi
Bibliographie
- Stéphane de La Nicollière-Teijeiro, Guillaume Grou, fondateur de l'hospice des orphelins à Nantes 1698-1774, Vannes, 1900, 16 pages.
- Maurice Savariau, "L'Hôpital des orphelins à Nantes (1783-1815)", dans L'Hospitalier, n° 26, 1991, pp. 23-25.
Liens externes
- Portrait de Guillaume Grou dans le quotidien Les Échos
- Carrier et la Terreur à Nantes, par Marcel Postic
- La traite négrière nantaise au milieu du XVIIIe siècle (1748-1751), par Bernard Michon
- L'hôpital des Orphelins sur le site du CHU de Nantes
- Notice sur les rues de Nantes, 1906, Rue Grou
Notes et références
Actes des registres paroissiaux de Nantes : cf. AMN Registres paroissiaux
- Gabriel I Michel Acte de baptême de Guillaume Grou (1° avril 1698) : St-Nicolas, vue 18. Parrain et marraine : Guillaume Guillermé, seigneur de Kerobert, conseiller échevin de Nantes, et Françoise Despinoze, veuve de
- Acte de sépulture de Guillaume Grou (29 novembre 1774) : St-Nicolas, vue 81.
- Jean-Baptiste Grou meurt en 1740.
- Acte de mariage de Guillaume Grou avec Anne O'Shiell (17 janvier 1741) : St-Nicolas, vue 8.
- S. de la Nicollière, p. 12. La fonction de juge-consul correspond à : président de la Chambre de commerce.
- Notice. Cf.
- Maison de retraite Saint-Joseph, 63, rue Gaston Turpin.
- Notice Cf.
Catégories :- Armateur
- Naissance en 1698
- Naissance à Nantes
- Décès en 1774
- Personnalité de Nantes
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