- Grégoire XII
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Grégoire XII
Pape de l’Église catholiqueNom de naissance Angelo Correr Naissance 1325
VeniseÉlection au pontificat 30 novembre 1406 Intronisation 19 décembre 1406 Fin du pontificat 4 juillet 1415 Prédécesseur Innocent VII Successeur Martin V Antipape Benoît XIII pour Avignon. Alexandre V 1409 à 1410 et Jean XXIII de 1410 à 1415 pour les 2 antipapes de Pise Listes des papes : chronologie · alphabétique modifier Grégoire XII (Angelo Correr), né à Venise en 1325, pape de 1406 à 1415.
Sommaire
Biographie
Il serait né vers 1325 à Venise en Italie. Patriarche de Constantinople à partir de 1390, il est élu pape, avec pour mission de réunir la papauté de Rome et celle d'Avignon, le 30 novembre 1406 puis le 4 juillet 1415 il renonça à la tiare pontificale afin de permettre la fin du Grand Schisme d'Occident. Il serait mort le18 octobre 1417[1].
Le Concile de Pise
L'Église se trouve dans l'impossibilité de résoudre la bicéphalie, elle ne peut démettre l'un des deux pontifes[2]. Certains cardinaux unionistes choisissent la voie du conciliarisme pour mettre fin au schisme. Ils font connaître par lettre leur volonté de convoquer un concile pour le printemps 1409. Les cardinaux durent déployer une grande énergie pour gagner à leur projet un maximum de participants. L'appel se fit jusqu'à l'empire byzantin. L'entreprise est couronnée de succès puisque 500 représentants de deux obédiences se réunissent à Pise, du 25 mars au 7 août[3]. Ils y décident de déposer les deux papes et d'en élire un nouveau. Le 5 juin, la condamnation des deux pontifes rivaux est prononcée et les cardinaux pisans élisent Alexandre V (1409–1410) le 26 juin. Mais les cardinaux sont excommuniés par les deux papes rivaux et la situation empire : il y a alors trois papes (dont deux antipapes)[2].
Le 3 mai 1410, Alexandre V mourut à Rome. Les cardinaux pisans décidèrent de poursuivre l’aventure, et le conclave présidé par le cardinal Jean Allarmet de Brogny élit Cossa le 17 mai. Il fut ordonné prêtre quelques jours plus tard et couronné le 25 sous le nom de Jean XXIII. Il prit parti en faveur de Sigismond de Hongrie lors de l’élection impériale qui eut lieu la même année.
En 1410, la chrétienté resta alors partagée en trois obédiences : celle de Jean XXIII, qui comprend la France, l'Angleterre, la Pologne, la Hongrie, le Portugal, les royaumes du Nord, avec une partie de l'Allemagne et de l'Italie ; celle de Benoît XIII, composée des royaumes de Castille, d'Aragon, de Navarre, d'Écosse, du duché de Bretagne, des îles de Corse et de Sardaigne, des comtés de Foix et d'Armagnac; celle de Grégoire XII, qui conserve en Italie plusieurs villes du royaume de Naples et toute la Romagne; en Allemagne, la Bavière, le palatinat du Rhin, les duchés de Brunswick et de Lunebourg, le landgraviat de Hesse, l'électorat de Trèves, une partie des électorats de Mayence et de Cologne, les évêchés de Worms, de Spire et de Werden[4].
Concile de Constance
Jean XXIII, antipape à Pise, chassé de Rome en 1413 par Ladislas, roi de Naples et de Hongrie, se met sous la protection de l'empereur Sigismond. De concert avec ce prince, il convoque un concile général à Constance pour le premier novembre 1414. Les motifs allégués de la convocation sont l'extirpation du schisme et la réunion des fidèles sous un seul et même pasteur, la réforme de l'Église et la confirmation de la foi contre les erreurs de Wyclif, de Jean Hus et de Jérôme de Prague[4].
C’est lors de ce concile, présidé par le cardinal Jean Allarmet de Brogny que devait, entre 1414 et 1418 être résolu le problème de la bicéphalie (voire de tricéphalie) de l’Église. Constance, durant quatre années d'activité, vit sa population plus que quadrupler et devint, pour un temps, la nouvelle capitale du monde chrétien[5].
Les membres du concile ont recours au conciliarisme pour mettre fin à la crise. Fort du soutien impérial, le concile proclame sa supériorité sur le pape : « Ce synode, légitimement assemblé au nom du Saint-Esprit, formant un concile général représentant l’Église catholique militante, tient immédiatement de Jésus-Christ son pouvoir, auquel toute personne de tout état, de toute dignité, même papale, est tenue d’obéir, en ce qui regarde l’extinction et l’extirpation du dit schisme (Obedire tenetur in his quae pertinent ad fidem et extirpationem dicti schismatis) »[6]. L'assemblée des évêques se positionne au-dessus du pape et prévoit ses prochaines convocations.
Jean XXIII, qui déjà quittait Constance le 21 mars 1415, fut déposé le 29 mai. Grégoire XII fut poussé à abdiquer, ce qu'il accepta pour faire « table rase » de l’ensemble de la crise). Il reconvoqua le concile par la voix de son légat et démissionna par procurateur le 4 juillet 1415. Ce qui mit fin, canoniquement, au Grand Schisme.
Martin V, fut élu à la quasi-unanimité le 11 novembre 1417, fête de saint Martin, par un conclave élargi pour la circonstance : le collège des cardinaux de toutes obédiences, renforcé par six députés de chaque nation du concile : France, Angleterre, Allemagne, Italie, Espagne. Martin V avait eu l'idée d’annoncer au préalable qu'il ne remettrait pas en cause les nominations de cardinaux effectuées par les deux autres antipapes, ce qui facilita le consensus à son sujet.
Notes et références
- http://his.nicolas.free.fr/Personnes/PagePersonne.php?mnemo=PapeGregoireXII
- (en) Lynn H. Nelson, The Great Schism ORB
- Hélène Millet, « Le Grand schisme d'Occident », article cité p. 32 - 34
- Adolphe-Charles Peltier,Concile de Constance - 1414 - 1418 - seizième concile œcuménique tiré du Dictionnaire universel et complet des conciles tomes 13 et 14 de l'Encyclopédie théologique sous la direction l'abbé Jacques-Paul Migne, 1847. Salve Regina.
- Jean Chélini, op. cit., p. 529.
- Concile de Constance, 4e session, 30 mars 1414
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