- Grande famine de 1693-1694
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La grande famine de 1693-1694 est due à un hiver très rigoureux en 1692, suivi en 1693 d'une récolte très médiocre, causée par un printemps et un été trop pluvieux, causant une flambée des prix des céréales et une sous-alimentation qui favorise les épidémies comme le typhus, jusqu'en 1694. La France, qui avait alors 20 millions d’habitants, eut 1 300 000 morts en plus de la mortalité normale, selon Emmanuel Leroy-Ladurie, qui chiffre à 600 000 morts la catastrophe suivante, la Grande famine de 1709.
L'historien François Lebrun estime même que la population française est passée de 22,25 à 20,75 millions d’habitants en deux ans, entre 1692 et 1694, soit une perte totale d’un million et demi de personnes.
Ces terribles événements étaient loin d’être exceptionnels. Selon les historiens de l’époque, la France a connu 13 famines générales au XVIe siècle, 11 au XVIIe siècle et 16 au XVIIIe siècle[1].
« Supposez que ce relevé soit complet et fiable (ce dont je doute), il laisse de côté les famines locales, et celles-ci, très fréquentes, surviennent presque chaque année, ici ou là », a souligné l'historien Fernand Braudel, qui note qu’avec « l’effroyable disette » de 1812, la famine de 1816-1817 et la succession de mauvaises récoltes survenues entre 1820 et 1830, en 1837 et en 1846-1848, même le XIXe siècle n’a pas été épargné[1].
Lors de la grande famine de 1693-1694, la mauvaise nourriture due à la disette a favorisé les épidémies : la typhoïde de l’automne 1693 et du printemps 1694 est décrite par des « fièvres putrides, malignes, pestilentes, avec atteinte intestinale, taches abdominales (le pourpre), prostration, rêveries, assoupissement ». Selon l'historien Grégory Quenet, « la famine de 1693-1694 montre les limites de la capacité d'intervention de l'État » à cette époque, qui se contente d'interdire en 1692 l'exportation des blés. La famine de 1693-1694 a cependant épargné la région méditerranéenne dont l'agriculture a même profité un peu d'une meilleure pluviosité.
Cette famine se produit sur fond de guerre de la Ligue d'Augsbourg, de relèvement de la taille et débouche sur la création, en 1695, d'un nouvel impôt, la capitation. Même s'il maîtrise mal la dimension météorologique de la catastrophe, dans un mémoire au roi Louis XIV, Vauban dénonce en bloc, en 1700, les causes selon lui de la crise démographique que traverse alors la France: la misère effroyable des paysans, les mauvaises récoltes, la lourdeur des impôts.
Sommaire
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Emmanuel Leroy-Ladurie sur les grandes famines en France
- Les inquiétudes de Vauban
- Témoignage recueilli via les registres de sa paroisse d´un pretre vivant la famine.
Bibliographie
- Michèle Virol, Vauban de la gloire du roi au service de l'État.
- Sandras de Courtiltz, Le testament politique de Colbert.
- Grégory Quenet, Les tremblements de terre aux XVIIe et XVIIIe siècles
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