- Grand Bé
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Le Grand Bé (ou Bey) est une île inhabitée de Saint-Malo située à l'embouchure de la Rance, au pied des remparts de la ville de Saint-Malo. Elle devient presqu'île à marée basse et l'on peut ainsi y accéder à pied depuis la plage de Bon-Secours. Chateaubriand y est enterré.
Sommaire
Étymologie
Le terme Bé est employé pour désigner deux îlots contigus : le Grand Bé et le Petit Bé. Ce terme pourrait venir du latin vadum (« gué »), dont dérive la forme vé et dont bé est une déformation.
On utilise aussi la forme Bey : le Grand Bey et le Petit Bey. Vu la tradition voyageuse de la population locale, le terme Bey pourrait faire allusion au titre du dignitaire de l'Empire Ottoman : le Grand gouverneur et le Petit gouverneur gardent ici l'entrée du port.
Existe également la légende du géant endormi qui garde un trésor : le terme Be, signifiant tombe en breton, lui est associée.
Géographie
Le Grand Bé se situe à environ 500 mètres à l’ouest de la plage de Bon-Secours, au pied des remparts de la ville. Une dépression naturelle sépare l’ île de la ville et est rarement sèche, même à marée basse. Une chaussée cimentée surélevée permet d’y accéder. Celle-ci est récente. Au XIXe siècle, on arrivait au Grand Bé par une passerelle en bois et, plus anciennement, en marchant sur des pierres roulantes.
Histoire
La découverte d’un silex sur l’îlot lors de la Seconde Guerre mondiale laisse supposer que le Grand Bé était habité dès la Préhistoire. Au cours du deuxième conflit mondial, les allemands prirent possession de l'îlot et ils décidèrent d'y implanter une batterie d'artillerie côtière afin de protéger la baie de St-Malo. Un important point d'appui fut alors construit: il comprenait des bunkers pour les 4 canons de 105mm,un poste de direction de tir, des bunkers pour la défense rapprochée, des cuves pour canons antiaériens, des abris pour le personnel, des soutes à munitions et de nombreuses tranchées. Un projecteur anti-aérien fut également installé à proximité de la tombe de Chateaubriand... Le point d'appui fut pris en charge par la 2ème batterie du bataillon d'artillerie de marine 608. Pendant la libération de St-Malo durant le mois d'août 1944, les artilleurs allemands tirèrent à de nombreuses reprises sur les troupes américaines et ce qui amena les américains à faire bombarder l'îlot afin d'y faire taire les canons allemands. La position fut donc pilonnée par l'aviation et par l'artillerie de nombreuses fois. Après la prise du chateau de St-Malo et du bastion de la Hollande le 14 août 1944, l'intra muros était aux mains des américains. Il ne restait plus que 3 positions fortifiées sous contrôle allemand: la cité d'Aleth,l'île de Cézembre et le Grand Bé. Le 17 août 1944, les américains décidèrent d'attaquer le Grand Bé et ils demandèrent au responsable du port des informations au sujet des marées.Vers 13h,malgré une marée montante, l'attaque fut menée par une unité du 3ème bataillon du 329ème régiment d'infanterie qui prit la position par un assaut à la grenade sous le couvert de fumigènes.La résistance allemande fut sporadique et la garnison se rendit en masse peu après l'attaque. La prise de la batterie allemande avait coûté quelques blessés aux américains, ceux-ci avait néanmoins réduit un des points importants de la défense allemande de St-Malo et ils avaient fait environ 150 prisonniers. Peu après, la Cité d'Aleth se rendit et il ne restait donc plus que la position fortifiée de l'île de Cézembre qui restait encore redoutable. Les américains bombardèrent celle-ci sans relâche. Le 26 août, des artilleurs américains prirent possession des canons allemands encore intacts sur le Grand Bé et commençèrent à tirer sur Cézembre. La riposte ne se fit pas attendre, et les canons de Cézembre déclenchèrent un feu d'enfer sur l'îlot. Cette terrible réplique stoppa les tirs américains du Grand Bé et ceux-ci ne recommençèrent plus. La garnison de Cézembre se rendit le 2 septembre 1944.
Sites de l’îlot
- La tombe de Chateaubriand. Sur un promontoire à l’ouest de l’îlot on peut voir la tombe de François-René de Chateaubriand, écrivain et homme politique, né à Saint-Malo en 1768 et mort à Paris en 1848. C’est en 1823 que celui-ci conçoit l’idée d’être inhumé sur le Grand Bé, mais il ne fait part de ses intentions à la municipalité qu’en 1828, en sollicitant la cession d’« un petit coin de terre ». La mairie oppose un refus pour des raisons de politique locale. C’est l’intervention d’Hippolyte Michel de la Morvonnais qui permettra de faire avancer la demande. Sous l’impulsion du nouveau maire de Saint-Malo, Louis-François Hovius (1788-1873), la municipalité finit par accéder à la demande de Chateaubriand. Ce dernier ne demande aucune inscription sur sa tombe, une croix seulement. « Point d’inscription, ni nom, ni date, la croix dira que l’homme reposant à ses pieds était un chrétien : cela suffira à ma mémoire » (Chateaubriand).La dépouille de l’écrivain quitte Paris le 16 juillet 1848 et, via Dol-de-Bretagne, arrive à Saint-Malo le 18 juillet. La messe en la cathédrale de la ville est grandiose. À 14h10, le cercueil est placé dans sa tombe.
- La chapelle de Notre-Dame-des-Lauriers. Cette chapelle, aujourd’hui ruinée, s’appela ultérieurement la chapelle Saint-Ouen.
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île du Grand Bé, vue depuis les remparts de Saint-Malo.
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Tombeau de Chateaubriand sur le Grand Bé, face à la mer, avec la pointe de la Varde en arrière plan.
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L'embouchure de la Rance avec au premier plan l'usine marémotrice, au centre la cité d'Aleth, la tour Solidor et le port de plaisance des Bas-Sablons, au centre et juste derrière, après la digue du môle, le Petit Bé et le Grand Bé et en arrière plan Cézembre (à gauche) et la Conchée à droite.
Voir aussi
Catégories :- Île face à Saint-Malo
- Île inhabitée
- Île accessible à marée basse
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