- Grand Bégon
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Michel Bégon
Pour l’article homonyme, voir Michel Bégon de La Picardière.Michel Bégon, dit Michel V Bégon ou le Grand Bégon, né à Blois le 25 décembre 1638 et mort à Rochefort le 14 mars 1710, était intendant de la marine au port de Rochefort et intendant de la généralité de La Rochelle.
Sommaire
Biographie
Il est le fils de Michel IV (1604 – Blois, 17 août 1683) et de Claude Viart. C'est pourquoi il est parfois appelé Michel V Bégon.
La famille de Michel Bégon appartient au monde de la robe, tant de justice que de finance (deux grands-oncles sont avocat et conseiller au présidial de Blois, le père et le grand-père sont receveurs des tailles). Michel devient quant à lui garde des Sceaux du présidial de Blois (1662) puis président du tribunal (1667). Il entre tardivement dans la marine (vers l’âge de 40 ans) lorsque Colbert le nomme trésorier de la marine du Levant, à Toulon (1677) : c’est le début d’une carrière heureuse.
Bégon quitte alors les rivages de la Méditerranée pour le nord-ouest du royaume : il devient commissaire général de la marine à Brest (24 novembre 1680) puis au Havre (1681). Il traverse l’Atlantique pour être intendant des îles du Vent (1er mai 1682 – 24 novembre 1684). A son retour des Antilles, il gagne à nouveau le Levant où il est attendu depuis le 4 novembre 1684, date de sa nomination au poste d’intendant des galères à Marseille. Du côté de la fortune, Michel V est seigneur de la Picardière et de Mirbelin (ou Murbelaix). Il possède également une terre à Saint-Pierre (Martinique), qu’il a vendue en 1684 (moment où il quitte les Antilles). Avec Bertrand D'Ogeron, il pratique aussi le commerce des épices. En 1686, il devient conseiller honoraire du Parlement d’Aix (il est alors intendant des galères à Marseille, fonction qu'il occupe du 1er mai 1685 à 1688). Le 1er septembre, Michel V Bégon devient intendant de Rochefort (1688 – 13 mars 1710). En 1694, il obtient également l’intendance de la généralité de La Rochelle (1694-1710). Son passage à Rochefort transforme considérablement le port. Il a été, avec Colbert du Terron (1669-1674), le principal acteur du développement de Rochefort (ville et arsenal). Son épitaphe en l’église Saint-Louis de Rochefort porte : « Hanc nascentem urbem ligeam invenit / Lapideam reliquit » qui signifie « il trouva la ville naissante en bois / Il l’a laissa en pierre ». C’est donc l’image d’un bâtisseur qui est passée à la postérité et il n’est pas interdit de dire qu’il a été pour Rochefort, ce que Girardin de Vauvré a été pour Toulon.
Sa famille
Michel V est le cousin germain de Marie Charron, épouse de Colbert, fille de Jacques Charron, surintendant de la maison de la reine Marie-Thérèse d’Autriche, et de Marie Bégon. Il épouse Marie-Madeleine Druilhon le 16 février 1665 à Blois, fille de Pierre, maître en la Chambre des comptes de Blois. Madeleine est née à Blois, baptisée en la paroisse Sainte-Solenne, le 29 mars 1645 et décédée en la même ville, le 25 décembre 1697. Les alliances matrimoniales de leurs enfants sont heureuses pour la postérité de la famille. Son fils Michel épouse Elisabeth de Beauharnais (famille protégée par les Phélypeaux qui prend la direction de la marine en 1690). Sa fille Catherine épouse en 1691 Jacques Barin, marquis de la Galissonnière (Nantes, 1646 – Poitiers, 1737). Scipion-Jérôme est nommé évêque de Toul (11 janvier 1721), sacré en l’église des Minimes à Paris (25 avril 1723) et reçu à Toul le 31 août suivant. Le dernier fils n’aura pas le même succès : Claude-Michel Bégon de la Cour (15 mars 1683 – 3 avril 1748), dit le chevalier Bégon, qui ose se marier (16 novembre 1718), contre l’avis de sa famille, avec la fille du garde magasin de Montréal, Marie-Elisabeth Rocbert (27 juil.1696 – 1er nov.1755), ironiquement surnommée l’Iroquoise par sa belle-famille. Le chevalier Bégon devient major de Québec (1726), lieutenant du roi auprès du gouverneur de Montréal (1733) puis gouverneur de Trois-Rivières (1743). A la mort de son mari, Marie-Elisabeth Rocbert retourne à Montréal pour finalement s’établir à Rochefort (1749). Elle louera alors sa maison de Montréal à l’intendant François Bigot qui en fera alors le siège montréalais de son administration.
Divers
C'est en son honneur que le naturaliste marseillais Charles Plumier a baptisé une fleur, le bégonia car l'intendant était un collectionneur passionné de botanique. Les deux hommes s'étaient connus aux Antilles.
Références
- Michel Vergé-Franceschi, Dictionnaire d’histoire maritime, Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, tome I, p. 193 et tome II, p. 825
- Y. Gaubert, « Le Népotisme heureux de Colbert », dossier hors-série de L’Essentiel de La Rochelle, 2005
Bibliographie
- Martine Acerra, Rochefort, la construction navale française (1661-1815), Librairie de l’Inde, Paris, 1993, 4 vol.
- Yvonne Bézard, Fonctionnaires maritimes et coloniaux sous Louis XIV, les Bégon, Albin Michel, Paris, 1932
- Michel Vergé-Franceschi, Les Officiers généraux de la marine royale (1715-1774) : origines, conditions, services, Librairie de l’Inde, Paris, 1990, 7 vol.
Voir aussi
Liens externes
- 1699 Le rapport de Michel Bégon sur la Généralité de La Rochelle - Texte et analyse cartographique.
- 1699 Inventaire du cabinet de curiosités de Michel Bégon, à Rochefort.
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