Good bye, Lenin !

Good bye, Lenin !

Good Bye, Lenin!

Good Bye, Lenin!
Titre original Good Bye, Lenin!
Réalisation Wolfgang Becker
Acteurs principaux Daniel Brühl
Katrin Sass
Chulpan Khamatova
Maria Simon
Alexander Beyer
Scénario Wolfgang Becker
Bernd Lichtenberg
Musique Yann Tiersen
Production Stefan Arndt
Société de production Ocean Films
Société de distribution Drapeau des États-Unis Sony Pictures Classics
Drapeau de la France TF1 Video
Budget 4 800 000 €
Genre Comédie dramatique
Durée 121 minutes
Sortie 9 février 2003
Langue(s) originale(s) Allemand
Pays d’origine Allemagne Allemagne

Good Bye, Lenin! est un film allemand de Wolfgang Becker, sur un scénario de Bernd Lichtenberg. Il est sorti en février 2003 en Allemagne.

Sommaire

Histoire

Ce film retranscrit la vie de la famille Kerner, constituée de Christiane la mère, puis d'Alex et Ariane ses deux enfants, vivant à Berlin-Est en République démocratique allemande (RDA). Au début du film, pendant l'été 1978, après que leur père ait fui à l'ouest, Christiane décide de s'investir dans la vie sociale du régime communiste, et dirige même l'organisation d'une chorale.

Le 7 octobre 1989, Christiane doit assister aux célébrations du 40e anniversaire de la RDA. Elle est sur le trajet, contrainte de s'arrêter, à cause du désordre causé par une manifestation à laquelle participe Alex. Voyant les policiers réprimer la manifestation et arrêter avec violence son fils, elle s'évanouit et tombe dans le coma.

Quelques semaines plus tard, le Mur est tombé et les deux jeunes gens s'intègrent dans la vie occidentale : Alex en vendeur d'abonnements aux chaînes satellitaires et sa sœur comme serveuse dans un Burger King. En juin 1990, leur mère se réveille.

Le médecin conseille à Alex de tout mettre en œuvre pour éviter une rechute à cause d'un choc, ce qui conduit Alex et Ariane à cacher à Christiane les changements politiques qui ont eu lieu. Ils réaménagent l'appartement familial comme avant, cachent toutes les améliorations technologiques et les nouvelles mentalités, retrouvent les marques des produits d'avant. Ils y parviennent plutôt bien avec l'aide des voisins et de leurs amis. Le collègue de travail d'Alex, Denis, crée même spécialement de faux journaux télévisés est-allemands pour trouver des explications possibles à ce que la mère découvre malgré tout : une publicité de Coca-Cola sur l'immeuble d'en face par exemple.

Mais, un soir, peu de temps avant la réunification officielle, Christiane doit être emmenée d'urgence à l'hôpital. Alex décide de retrouver son père à l'ouest et de produire avec Denis un dernier journal afin de fêter (en avance, le jour de la réunification) une dernière fois l'anniversaire de la RDA pour sa mère.

Sa mère lui ayant avoué que son père lui avait demandé de le rejoindre à l'Ouest en lui envoyant plusieurs lettres. Ariane retrouve les lettres où est notée l'adresse de leur père.

En y allant, Alex rencontre un chauffeur du taxi qui a une ressemblance frappante avec l'ex-cosmonaute Sigmund Jähn. Alex retrouve son père et l'amène à sa mère. « Sigmund Jähn » accepte de jouer dans le dernier journal télévisé sur le faux anniversaire de la RDA en tant que nouveau président. Le jour de l'anniversaire de la réunification, Alex change la date du calendrier pour que sa mère pense être le jour de l'anniversaire de la RDA. Mais Lara, l'infirmière, a révélé la vérité. Christiane apprécie ainsi, sans rien en faire paraître, les immenses efforts de son fils pour ménager son cœur fragile. Le soir, Christiane est seule dans sa chambre, elle voit le feu d'artifice en l'honneur de la réunification à travers les rideaux car elle doit rester allongée, elle s'endort et ne se réveille plus, sa dernière volonté est que ses cendres soient répandues dans le ciel. Alex crée une petite fusée remplie de feu d'artifices dans laquelle il met les cendres de sa mère et, en présence de quelques voisins et quelques amis, il la fait partir du toit de l'hôpital.

Commentaires

Le film plait au public des deux Allemagne par la description réaliste et simple de la vie quotidienne en République démocratique allemande depuis la marque traditionnelle de cornichons jusqu'aux héros du régime comme Sigmund Jähn, premier Allemand à être allé dans l'espace et héros d'Alex dans le film. (voir Ostalgie) Il illustre la brutalité des changements pour les habitants de la RDA : leur univers s'est écroulé à la chute du mur.

Une scène a marqué les esprits par le choc qu'elle provoque sur le personnage de Christiane autant que par les moyens techniques employés : le déplacement par hélitreuillage d'une massive statue de Lénine qui explique le titre du film. Il s'agit en fait d'images historiques, habilement incrustées dans le film, pour symboliser la fin d'une époque.

La situation autour de laquelle tourne le film (les informations politiques dissimulées à la mère pour ménager sa santé) est l'écho d'une situation réelle vécue par...Lénine. Affaibli par plusieurs attaques, ses médecins avaient interdit aux membres du Parti de lui faire l'écho des nouvelles politiques afin d'éviter tout choc.

Le réalisateur Wolfgang Becker a tenu (voir les "bonus" du DVD) à cantonner la signification de son film à une histoire d'amour filial. Pourtant, le succès qu'il a remporté dans les Länder de l'ex-RDA montre qu'il est perçu bien au-delà comme un révélateur des désillusions qui ont suivi la réunification allemande.

Good Bye Lenin est remarquable par la fluidité avec laquelle il fusionne les genres (du rire aux larmes, du familial au social, du clin d'œil au politique). Le thème du mensonge y est décliné à plusieurs niveaux : le mensonge privé donne la réplique au mensonge d'État : ainsi d'un côté, c'est Alex qui ment à sa mère, mais aussi la mère qui ment à ses enfants en leur cachant les lettres que leur père, enfui à l'ouest, leur avait envoyées. De l'autre, c'est la RDA qui cache le réel sous des formules stéréotypées, tandis que la RFA appâte les Allemands de l'Est avec son Deutsche Mark et ses temples de la consommation. La désillusion est amère : chômage plus lourd et niveau de vie plus faible qu'à l'Est. Les discussions acerbes entre Rainer (le copain d'Ariane) et Alex, résument parfaitement ce qui oppose les Wessis (de l'Ouest) et les Ossis (de l'Est). Et nombre de retraités de l'ex-RDA se retrouvent dans l'amertume du « camarade » Ganske quand il parle du chômage, lui qui a perdu sa vie pour avoir cru aux idéaux socialistes d'un système disparu et se retrouve désormais réduit à la misère.

Les scénaristes ont cristallisé ce mensonge dans l'utilisation privée de l'outil public par excellence, la télévision. Tandis qu'Alex recrée une RDA en miniature dans la chambre de sa mère, transvase les cornichons hollandais dans les bocaux étiquetés « de Spreewald » ou refait du Moka Fix-Gold plus faux que nature, son copain Dennis bidonne des reportages « made in RDA » pour ressusciter ce monde disparu. Les deux amis se complaisent tant dans le remodelage du réel qu'ils atteignent le paroxysme en transformant la chute de la RDA en chute de la RFA (les Allemands de l'Ouest se réfugient à l'Est). L'uchronie pousse à l'extrême le mensonge télévisé qui avait cours des deux côtés du « rideau de fer », par une allégorie du rôle des médias dans la société. L'émission est-allemande qu'Alex et Dennis « recréent », Aktuell Kamera (Caméra Actuelle), a réellement existé.

Enfin, Alex donne peut-être la meilleure définition de l'Ostalgie, que l'on interprète souvent à tort comme une nostalgie de la RDA : il invente une République Démocratique Allemande qui serait devenue une... démocratie.

Le film fourmille d'allusions au réel d'« avant ». C'est la langue de bois du présentateur télé, l'incommunicabilité avec les gaffes de Rainer, hermétique au vocabulaire de l'Est qui se présente laborieusement à Christiane Kerner comme un ancien chef des Pionniers avant de cafouiller lamentablement dans le salut des Scouts. C'est aussi, à la datcha, le clin d'œil sur la Trabant toute neuve : la mère ravie s'exclame en la découvrant : « oh! Himmelblau... » (bleu ciel) référence à un tube du temps de la RDA (Ein himmelblauer Trabant).

Fiche technique

Distribution

  • Daniel Brühl : Alexander Kerner
  • Katrin Sass : Christiane Kerner
  • Maria Simon (VF : Céline Mauge) : Ariane Kerner
  • Tchoulpan Khamatova : Lara
  • Florian Lukas (VF : Alexandre Gillet) : Denis Domaschke
  • Alexander Beyer : Rainer
  • Burghart Klaussner : Le père
  • Michael Gwisdek : Klapprath
  • Christine Schorn : Madame Schäfer
  • Jürgen Holtz : Monsieur Ganske
  • Jochen Stern : Monsieur Mehlert
  • Stefan Walz : Sigmund Jähn
  • Eberhard Kirchberg : Dr. Wagner
  • Hans-Uwe Bauer : Dr. Mewes
  • Nico Ledermueller : Alexander Kerner (11 ans)

Récompenses

Le film connut un grand succès autant à l'ouest qu'à l'est de l'Allemagne, ainsi que dans plusieurs pays européens. Il remporta le Deutschen Filmpreis (Prix du film allemand) neuf fois : meilleur film, Daniel Brühl meilleur acteur, Florian Lukas meilleur second rôle masculin, meilleur réalisateur, trois prix techniques pour le montage, la mise en scène et la musique, ainsi que le prix du public pour le « film allemand de l'année » et l'acteur de l'année pour Daniel Brühl.

Le 6 décembre 2003, il est le premier film allemand à recevoir le prix du film européen de l'année. Daniel Brühl comme acteur et Bernd Lichtenberg comme scénariste ont aussi reçu ce prix.

En France, le film reçut le César du meilleur film européen.

Voir aussi sur la Toile

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