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Pierre Girieud
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la série PeintureListe des peintres
Portail de la PeintureLe peintre Pierre Girieud (1876-1948) est considéré selon les témoignages de l’époque, comme une figure de Montmartre. Il y contribue à compter de 1900 à la création de l’art moderne en participant ou suscitant de nombreuses expériences en la matière :
- Le Salon des Refusés dont Girieud élabore les statuts en 1901, et qui deviendra le Salon d'automne ;
- Le Collège d’Esthétique Moderne créé en 1901 avec Launay, Dezaunay, Maillol, de Mathan, Villon, Jourdain, Milcendeau, Durrio et Girieud ;
- Le Groupe Tendances Nouvelles auquel Girieud adhère en 1903 et où il rencontre Vassili Kandinsky en 1904 ;
- La Villa Médicis Libre, fondée en 1909 avec Metzinger, Albert Gleizes et Georges Duhamel et Girieud à la demande du Président Bonjean et dont bénéficieront Raoul Dufy, André Lhote et Marchand :
- L'Association des Nouveaux Artistes (NKV) de Munich, créée en 1904 mais dont la première manifestation aura lieu en 1909. Girieud devient leur principal représentant français et aide les membres dirigeants à rassembler les œuvres de ses confrères français.
- Der Blaue Reiter : Girieud participe avec les Munichois en 1911 à la naissance de ce mouvement et leur fournit de nombreux documents.
Berthe Weill expose ses toiles dès 1901, Clovis Sagot à partir de 1903. Kahnweiller lui consacre une exposition particulière en 1907. À compter de cette année charnière, Girieud est présent dans toutes les expositions nationales et internationales : Indépendants de de Prague, exposition londonienne «Manet et les Post-Impressionnistes», exposition d’Art Français de Budapest, II° Post Impressionist Exhibition de Londres, galerie Hans Goltz en Allemagne dans le cadre du Neue Kunst, Armory Show de New York, Boston et Chicago, Salon des Indépendants, Salon d’Automne, Exposition d’Art Français de Stockholm, Salon des Tuileries, chez Druet avec le groupe Gasquet, à l’exposition des papiers de Montval à la galerie de la Licorne, à la Biennale de Venise... Les marchands à intervalles réguliers lui aménagent des expositions particulières, notamment Paul Rosenberg préoccupé par le rajeunissement de son écurie, Berthe Weill, la galerie Charlet à Bruxelles, Druet qui le reçoit plusieurs fois et lui consacre un album en 1931.
Grand admirateur de Paul Gauguin dont il a pu voir les œuvres en 1901, grâce à son ami Durrio, céramiste et orfèvre qui a travaillé avec l’artiste, Girieud peint selon les préceptes nabis. Il peint par larges aplats, cerne de noir les formes stylisées pour en faire ressortir la quintessence. Il ne copie plus l’existant mais traduit une sensation face au modèle, grâce au jeu de la composition et des couleurs. Il utilise des tons entiers et n’hésite pas à employer des couleurs contre nature pour augmenter l’effet décoratif en confectionnant une harmonique A l'occasion de la rétrospective Gauguin en 1906, il peint le Maître au sein d'une composition inspirée de la Cène dans laquelle Gauguin partage un repas avec ses disciples (une esquisse est dans la collection Atchull et la composition est à Pont Aven). Girieud aime la couleur. Il en étudie l’impact en créant des variations sur un même sujet traité dans des tons différents. Il a exposé cinq tableaux dans la salle n° VII du Salon d'automne de 1905, qualifiée de « cage aux fauves ». Il a toujours été qualifié de fauve par les critiques de l’époque, marqués par la violence de ses couleurs. Il a montré au Salon des Indépendants de 1905 une de ses œuvres maîtresses : La tentation de Saint Antoine dont les couleurs firent scandale. (Cette toile est au Musée Cantini de Marseille). Ami de Kandinsky dès 1904, Girieud est le premier français à adhérer aux principes de la NKV lors de sa création en 1909. Il sert alors de lien entre les artistes parisiens et allemands et apporte sa contribution aux catalogues et expositions. Girieud, adepte des Primitifs et du Fauvisme, nourrit des vigoureuses oppositions inhérentes à sa Provence natale, s’investit dans cette peinture aux contrastes excessifs, aux rapports de couleurs insolites dominés par l’abondance du noir, aux simplifications de formes toujours plus aiguës. Il débouche sur une violence graphique inscrivant le pessimisme du devenir humain. Lorsque Kandinsky quitte la NKV, il maintient de bons contacts avec Girieud qui s’acquitte de faire la liaison entre le Blaue Reiter et Paris. Kandinsky commande à Girieud un article sur les Primitifs siennois et des images d’Épinal pour constituer l’Almanach. Girieud réussit le tour de force de rester fidèle aux deux clans antagonistes : il apporte sa contribution à l’Almanach mais n’expose pas avec le Blaue Reiter, continuant à accrocher ses toiles dans les salles voisines réservées à la NKV. En fait, Girieud approuve totalement la philosophie qui a présidé à la création du Blaue Reiter pour qui l’Art n’a pas de frontières, ni entre les États, ni entre les disciplines. Il s’est déjà battu en 1901 pour cette nouvelle perspective de l’art pour laquelle peintres, écrivains et musiciens doivent contribuer.
À partir de 1912, fortement uni à des intellectuels provençaux dont le chef de file est Joachim Gasquet, Girieud a la révélation, à leur contact, de la beauté des compositions classiques. Il détient une source d’inspiration supplémentaire. Plénitude des formes et couleurs deviennent ses nouvelles règles de composition, synthétisant les concepts classiques et sa perception du monde dans la lumière du monde méditerranéen.
Ses œuvres sont présentes dans 22 musées dont le musée de l’Hermitage de Saint-Pétersbourg, le Musée national d'art moderne du Centre Georges-Pompidou à Paris, le Lembachhaus de Munich, le musée du Petit Palais de Genève, le musée Cantini de Marseille, le musée de l’Annonciade à Saint-Tropez.
Girieud qui fut tour à tour symboliste, fauve, expressionniste avant de devenir néoclassique reste un artiste inclassable fortement influencé par certains courants, il ne s’intègre réellement dans aucun d’eux leur apportant à tous sa touche personnelle. Son parcours solitaire fut toujours difficile parfois incompris ; Louis Vauxcelles rapporte in Excelsior. 29 mai 1919 : « Alors que Flandrin, Marquet, Dufrénoy, Puy, Laprade, Manguin, Friesz devenaient célèbres, Matisse illustre, Pierre Girieud, leur camarade, leur égal, demeure isolé. On ne fut pas juste pour Girieud, et je fais ici mon mea culpa de critique. Sauf Gasquet et Charles Morice qui avaient compris cet artiste, nul n'alla le chercher en sa retraite. Nous étions trop séduits par les délices de Bonnard, et les feux d'artifice des Fauves nous surprenaient. Près d'eux, mais en silence, un être cultivé, méditatif, épris des Siennois et de Gauguin, visait non à l’effet, mais à la cadence, préférait la composition ordonnée au morceau de bravoure. C’était Girieud ».
Liens externes
- Site de l'Association Pierre Girieud d'où provient la majorité de ce qui précède.
- Site du Prieuré de Mayanneoù se tient du 1 août - 20 septembre 2007 l'Exposition : "Les Amours" de Pierre Girieud - les divers visages de l'Amour à la lumière des grands mythes grecs.
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