Gilles de chin

Gilles de chin

Gilles de Chin

Gilles de Chin nait en Tournaisis, en Belgique vers la fin du XIe siècle.

Seigneur de Berlaimont et de Chièvres, il part à la première croisade, celle de Godefroy de Bouillon de 1095-1099 avec Jean de Gavre, Baudouin II de Hainaut, appelé aussi Baudouin de Jérusalem (1056-1098) et Gillion de Trazegnies. En 1098, Baudouin II de Hainaut meurt en terre Sainte après la bataille d’Antioche (voir siège d'Antioche).

Plus tard, Gilles de Chin devient conseiller du comte Baudouin IV de Hainaut (appelé aussi le Bâtisseur 1110-1171), puis, en 1117, il devient sire de Berlemont avec titre de baron, par héritage de son oncle Isaac de Berlemont.

En 1129, Gilles de Chin, grand voyageur, rejoint l’armée d’occupation en Palestine, entre les deux premières croisades et il s’y distingue par d’éclatants faits d’armes. Auréolé de cette gloire, il revient au pays et épouse Ide de Chièvres.

Gilles de Chin est un personnage réel, mais il appartient à la fois à l'histoire et à la légende. Le roman voit Gilles, sire de Chin et de Berlaimont, affronter en combat singulier des animaux sauvages et même un « Gayant » (géant), mais il ne mentionne pas la légende selon laquelle il fut confronté à un dragon dans le village de Wasmes qui « ruinoit les moissons, devoroit le petit et gros bétail et n'épargnoit pas même les hommes ».

La légende

On dit qu’à son retour de Palestine, ce chevalier, seigneur de Berlaimont et chambellan de Baudouin IV de Hainaut (le Bâtisseur), tua, d'après la tradition, le terrible dragon qui désolait, au commencement du douzième siècle, le territoire du village de Wasmes.

La mâchoire du dragon était terrifiante et ses pattes armées de griffes redoutables. Le déploiement de ses ailes s’accompagnait de craquements inquiétants.

Son repaire se situait au pied d’une colline d’où il menaçait la ville de Mons en Belgique. Dans le village de Wasmes, on montre encore de nos jours, sur le penchant d'une des deux collines, le prétendu repaire du monstre épouvantable dont la tête se trouve conservée à la bibliothèque publique de Mons.

La panique commençait à régner malgré les murailles qui protégeaient la cité. Dans les couvents et les églises, prêtres et religieux imploraient Dieu de libérer le comté de ce monstre diabolique, tandis que les meilleurs chevaliers estimaient n’avoir aucune chance de venir à bout d’un dragon dont ils ne pourraient même pas entamer la carapace. Le découragement grandissait dans la population, certains envisageaient de quitter le pays. C’est alors que le jeune et courageux chevalier, Gilles de Chin, prit la résolution d’affronter la monstrueuse créature.

Aussi voyait-on autrefois au portail de l'église de Wasmes deux tableaux, dont l'un représentait le chevalier Gilles de Chin armé, vêtu de sa cotte et combattant un dragon ; l'autre figurait le même chevalier priant à genoux devant Notre-Dame. Mais ces peintures, remontant au commencement du XVe siècle, ont disparu comme le tombeau du chevalier, et il ne reste pour tout monument du fameux combat qu'un tableau moderne qui le représente.

En 1133, Gilles de Chin partit à la rencontre du dragon qu’il trouva à proximité de son antre, au pied de la colline. Quand la bête aperçut le chevalier, elle poussa un hurlement à vous glacer le sang. Par de larges coups de queues, l’animal balayait le terrain derrière lui, brisant les arbustes. Son effroyable gueule et ses griffes essayaient d’atteindre le cavalier qui, virevoltait autour de lui. Songeant que la libération des Hennuyers dépendait de lui, Gilles reprit du champ pour frapper encore lorsqu’il vit venir à lui une svelte jeune fille, vêtue de blanc, portant d’une main un fagot d’épine et de l’autre une lanterne allumée. Gilles lui cria de prendre garde au dragon. Nullement impressionnée, elle le remercia d’un sourire et jeta le fagot à ses pieds. « Faites lui avaler ceci », dit-elle simplement. En un seul mouvement, Gilles éleva le fagot au bout de sa lance vers l’horrible gueule, qui le happa aussitôt. Surpris par la douleur inattendue provoquée par les mille épines qui s’incrustaient dans la chair molle de son palais, le dragon relâcha un instant son attention, ce dont la jeune fille profita pour mettre le feu au fagot à l’aide de la flamme de sa lanterne. Puis elle disparut aussi légèrement qu’elle était venue. Comme affolé de stupeur et de douleur, le monstre rugit épouvantablement tandis que Gilles, ayant enfin trouvé le défaut de la cuirasse, lui enfonçait sa lance dans le cœur. Dans un dernier soubresaut, le dragon tente d’écraser son vainqueur mais Gilles esquiva le danger. Faut-il dire que la reconnaissance des habitants de Mons envers Gilles de Chin l’accompagna toute sa vie.

La dépouille du dragon de Wasmes, fut transporté à Mons par ordre du comte Baudouin IV de Hainaut.

Gilles de Chin fit assécher les marais de Wasmes ce qui fit reculer certaines maladies dues à la présence de moustiques et au Moyen Âge la victoire sur la maladie était assimilée à une victoire du bien sur le mal. Voilà notre monstre réduit à la taille d’un moustique.

Cette légende s’est transmise à travers les siècles et en 1657 on montre à Mons, la tête du dragon qui aurait été conservée dans une abbaye (cette tête est celle d’un crocodile du Nil).

Décès

Gilles de Chin fut tué le 12 août 1137 lors du siège du château de Rocourt par l'armée flamande. On rapporta son corps à l'abbaye de Saint-Ghislain en Belgique et on l’inhuma dans l’église abbatiale.

Sur sa sépulture on éleva un mausolée de marbre noir sur lequel il est représenté couché et revêtu de ses armes, tenant au bras gauche un écusson. Voici l’inscription de cette tombe :

 Ci-gist Messire Gilles de Chin
 Chambellan de Haynnau,
 Seigneur de Berlaymont,
 Anssy Chièvres et de Sars de
 par sa femme, Dame Idon, personnage
 Digne de mémoire, tant pour
 son zèle au service de Dieu, que
 Par sa valeur dans les armes,
 lequel aydé de la
 Vierge tua un Dragon qui
 faisait grand dégât au terroir
 de Wasmes. Il fut enfin occys
 Rallecourt, ayant donné de
 grands biens à cette
 maison, au village
 dud, Wasmes,
 Requiescat
 In pace.

Cette tombe fut plus tard transférée à l’église paroissiale de Sainte-Waudru à Mons, elle est déposée sous la porte qui conduit à la bibliothèque publique de cette ville.

Dans l'église de l'ancienne abbaye de Saint-Ghislain se célèbre encore actuellement l'obit du célèbre chevalier Gilles de Chin. Il n'existe aucun titre qui institue l'obit. La seule pièce sur laquelle on se base pour le célébrer est un martyrologe manuscrit appartenant à l'église de Saint-Ghislain, lequel contient sur un feuillet final, entre autres mentions de même espèce, cette note: « Le 12 août obit de Gilles de Chin »

A Mons, à l'anniversaire de la mort de ce chevalier, une messe est célébrée pour le repos de son âme.

Son épouse Ide ou Damison de Chièvre, fille de Guy et de Ida d'Ath se remariera avec Rasse III de Gavre qui sera aussi tué au siège de Rocourt, assiègé cette fois par les Hennuyers en 1148.

Descendants

Au début du XVIe siècle, un des descendants de Gilles de Chin, Charles de Berlaymont, fut général puis ministre de Charles Quint et de Philippe II.

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