- Gilf al-Kabir
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Le plateau calcaire de Gilf el-Kebir ou Gilf al-Kabir (La Grande Barrière), est situé à l'extrême sud-ouest[1] de l'Égypte, proche de la Libye et du Soudan. Ce plateau extrêmement aride, quasiment sans vie végétale, de calcaire et de grès de 7 770 kilomètres carrés s'élève à 300 m du sol du désert environnant à 1 000 m d'altitude.
C’est une zone difficile d’accès, et pour laquelle des autorisations spéciales sont encore nécessaires. Au bout de pistes de sable, on y trouve les dernières traces de civilisation, traces de garnison romaine et aérodrome anglais abandonné, montrant l'obstination des hommes, pasteurs Toubous, caravaniers, armées de l'antiquité et de la période moderne, à pénétrer ces lieux.
Le Gilf el-Kebir contient le cratère Kebira, un cratère d'impact de 950 mètres, datant de cinquante millions d'années.
La dernière période tempérée dans cette région a probablement pris fin aux environs de -5000 ; l’Égypte connaissait alors un paysage de savane, où s’ébattaient, à en croire les peintures rupestres, des girafes et autres gibiers. Sur ce plateau vivait une civilisation rupestre, contemporaine du Badarien (période prédynastique égyptienne) ; sa trace a été retrouvée par la découverte en 1933, par l'explorateur László Almásy, de la grotte des nageurs.
Le Gilf el-Kebir est mentionné dans le roman de Michael Ondaatje, Le Patient anglais. Un monument a été érigé en l’honneur du prince Kamel El Din, qui a découvert le Gilf El Kebir, par son ami Almashi (scène du film « Le Patient Anglais »).
Sommaire
La grotte des nageurs
Cette grotte renferme des chefs d'œuvre de l'art rupestre de l'époque préhistorique. On y voit des centaines de dessins, de dimensions relativement petites (dix à vingt centimètres), représentant des girafes, des gazelles, des autruches ainsi que des personnages dont seize « nageurs », d'où le nom donné à cette grotte. On y accède par une large ouverture au niveau du sol.
Le rocher de Meri
On trouve sur cette pierre des pétroglyphes, inscriptions[2] à la manière des hiéroglyphes.
Relations entre le Gilf al-Kabir et l'Égypte antique
Suite à l’assèchement progressif du désert vers le milieu de l’Holocène, des migrations humaines provenant du Sahara auraient contribué au peuplement et à la culture de la vallée du Nil. Ainsi, selon certains auteurs, les anciens habitants du Gilf al-Kabir auraient influencé la culture saharienne.
Jean-Loïc Le Quellec reconnaît dans des représentations d’animaux fantastiques, ressemblant à des félins acéphales entourés d’humains qu’ils paraissent avaler ou recracher, ainsi que dans des représentations de personnages « flottants » ou « têtes en bas », la préfiguration des croyances mortuaires des dynasties pharaoniques[3]. Corroborant ce point, Julien d'Huy a relevé la proximité entre ces « bêtes » sans tête, ayant fait pour certaines l’objet de profondes rayures verticales, et certaines méthodes employées par les Égyptiens pour neutraliser les signes dangereux et en éviter l'animation[4],[5]. Cependant, ces rapprochements Égypte-Sahara ont pu être contestés[6].
Notes
- 1 100 km du Caire. À environ
- ce site. Pour visualiser ces caractères, utiliser la police de caractères tifinâgh téléchargeable sur
- « Une nouvelle approche des rapports Nil-Sahara d’après l’art rupestre ». ArchéoNil 15 : 67-74. Sur les "bêtes" et les "nageurs" du Gilf al-Kabir, Jean-Loïc Le Quellec, 2005,
- « New evidence for a closeness between the Abu Ra´s shelter (Eastern Sahara) and Egyptian beliefs. » Sahara 20: 125-126 Sur les « bêtes » fléchés ou mutilées du Gilf al-Kabir: Julien d'Huy, 2009,
- « Du Sahara au Nil. La faible représentation d'animaux dangereux dans l'art rupestre du désert Libyque pourrait être lié à la crainte de leur représentation ».Les Cahiers de l'AARS 13: 85-98, ou sur independent.academia.edu. Julien d'Huy et Jean-Loïc Le Quellec, 2009,
- Christian Dupuy, « Du Sahara à I’Égypte : Héritage culturel commun », Senouy 7 : 37-42.
Lien externe
Catégories :- Plateau d'Afrique
- Géographie de l'Égypte
- Site égyptologique
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