- Georgi Valentinovich Plekhanov
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Gueorgui Plekhanov
Gueorgui Valentinovitch Plekhanov (en russe : Георгий Валентинович Плеханов) (11 décembre 1856 - 30 mai 1918, ou 29 novembre 1856 - 17 mai 1918 selon le calendrier julien) était un révolutionnaire et théoricien marxiste russe. Il fonda le mouvement social-démocrate en Russie et contribua à l'expansion du marxisme dans ce pays. Il participa également aux réflexions sur la présence de l'art et de la religion dans la société.
Sommaire
Biographie
Né à Goudalovka en 1856, il milita d'abord auprès des narodniki. En 1883, il fonda à Genève le groupe Émancipation du Travail avec Pavel Axelrod, première cellule marxiste en Russie. La lecture des textes de Plekhanov contribua fortement à gagner Lénine au marxisme. Ce qui n'empêcha pas le vieil Engels de reprocher en 1893 à Plekhanov de beaucoup écrire et peu construire, contrairement aux populistes qui, eux, agissaient en Russie même.[1] Contraint à l'exil pour 40 ans, il contribua à la fondation du Parti Ouvrier Social-Démocrate de Russie (POSDR) en 1898. Il participa aussi au journal Iskra, en collaboration avec Martov et Lénine, entre 1900 et 1903.
Plekhanov soutint la Révolution russe de 1905 mais devint critique envers celle de 1917, dirigée par son ancien camarade Lénine. Les deux hommes entrèrent en conflit dès 1903. Hostile au bolchevisme, il rejoignit les mencheviks mais quitta la Russie pour la Finlande peu avant la révolution de 1917.
Pendant la Première Guerre mondiale, il prit une position défensiste. Dans son Histoire de la révolution russe, Trotsky écrit que Plékhanov, « se survivant lamentablement », publia à la veille de la Révolution de Février 1917 dans un journal américain un article déclarant qu'il serait criminel pour les ouvriers russes de se mettre en grève au risque d'affaiblir militairement la Russie.[2] C'est la raison pour laquelle il le qualifiait à cette date de chauvin et le classait à l'extrême-droite de la social-démocratie russe. Après le renversement du tsarisme, Plékhanov resta sur des positions patriotiques mais, cette fois, au nom de la défense de la démocratie russe contre l'impérialisme allemand.
Plekhanov mourut de tuberculose en 1918. En dépit de sa rupture avec Lénine et la révolution communiste, il conserva une certaine estime en Union soviétique, en tant que fondateur du courant marxiste russe.
Philosophie
Alors que Marx semble mettre de côté la philosophie à partir de l'idéologie allemande, texte où il règle ses comptes avec le mouvement philosophique des jeunes hégeliens de gauche, pour se consacrer de plus en plus à l'étude scientifique des lois de l'évolution de la société, Plekhanov consacre plusieurs de ses œuvres à expliciter les bases philosophiques de la doctrine de Marx.
Il écrit notamment La Conception matérialiste de l'histoire où il montre l'évolution de notre conception de l'histoire depuis la conception théologique jusqu'à la conception de Marx, la conception matérialiste de l'histoire. Plus connue, son œuvre sur les questions fondamentales du marxisme explicite les bases philosophiques de la conception marxiste du monde ainsi que sa méthode d'analyse de la société.
Le matérialisme militant, recueil de trois lettres publiées entre 1908 et 1910, est une défense vigoureuse du marxisme contre les conceptions philosophiques de Bogdanov qui cherchait à faire des émules au sein de la social-démocratie russe. Cet ouvrage procède de la même démarche que celui de Lénine, Matérialisme et empirio-criticisme, publié à la même époque. La citation suivante résume les critiques de Plekhanov envers Bogdanov :
- « Ceux qui affirment que sans sujet il n'y a pas d'objet confondent tout simplement deux notions tout à fait différentes : l'existence de l'objet "en soi" et son existence dans la représentation du sujet. Nous n'avons pas le droit d'identifier ces deux modes d'existence. Ainsi vous, Monsieur Bogdanov, vous existez tout d'abord "en vous-même" et, ensuite, dans la représentation, mettons, de M. Lounatcharski, qui vous prend pour un penseur profond. La confusion de l'objet "en soi" avec l'objet tel qu'il existe pour le sujet est justement à l'origine de ces sophismes inextricables à l'aide desquels les idéalistes de toutes couleurs et de toutes nuances "réfutent" le matérialisme ».[3]
Ecrits
- Le Socialisme et la lutte politique (1883)
- Anarchisme et Socialisme (1895)
- Essai sur le développement de la conception moniste de l'histoire (1895)
- La conception matérialiste de l'histoire (1897)
- Les Questions Fondamentales Du Marxisme. Le Matérialisme Militant, Éditions Sociales.
Liens
Notes
- ↑ Jean-Jacques Marie, Lénine, Balland, ISBN 2-7158-1488-7, p. 62
- ↑ Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 1, Éditions du Seuil, Points politique, ISBN 2-02-000315-5, p. 272
- ↑ Plekhanov, Les questions fondamentales du marxisme - Le matérialisme militant, Éditions sociales, 1974, p. 128
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