- Georges Lévitte
-
Georges Levitte est un auteur et éducateur juif français du XXe siècle (1918 - 1999).
Sommaire
Éléments biographiques
Georges Levitte naît à Ekaterinoslav, en Ukraine, le 11 mai 1918. Sa famille émigre à Wiesbaden en 1922, avant de s'installer à Metz, où il poursuit ses études jusqu'au premier baccalauréat. Séduit par le mouvement de « retour à la terre », initié par Jean Giono, il travaille dans la ferme d'Albert Gleizes, avec lequel il gardera un contact épistolaire.
Il décide de passer un deuxième baccalauréat en philosophie, qu'il prépare seul. Il s'inscrit ensuite en faculté de lettres classiques à la Sorbonne, à l'INALCO, où il étudie l'hébreu et l'arabe, et à l'École du Louvre.Effectuant son service militaire en 1938, il est démobilisé après la « drôle de guerre. » Exclu des Chantiers de la jeunesse française en raison de sa judéité, il entre dans la clandestinité, prend le nom de Guy Ledoux[1], et contacte le professeur Eugène Minkowski, qui lui demande d’organiser une maison d’accueil à Lyon pour les médecins juifs.
Il retrouve ultérieurement son frère Simon, dans la maison d’enfants des Éclaireurs israélites de France (EIF) à Moissac, et y dispense des cours d'hébreu et de judaïsme, bien qu'il ait perdu la foi lorsque ses parents ont été arrêtés et déportés à Auschwitz par le convoi n° 47 le 11 février 1943[2].Lorsque la zone libre est occupée en 1943 et que tous les enfants sont cachés, il fonde « l'École des Prophètes » avec trois jeunes d'origines diverses, Pierre Weill-Raynal[1], Elie Rotnemer et Itzakh Michaelli (dit Micha). C'est dans l'aile de la ferme d'un paysan du hameau d'Istor, à Chaumargeais, en Haute-Loire, qu'ils s'installent et créent un cercle d'étude et de formation du judaïsme. Pour quelques mois, à partir de mars 1944 Jacob Gordin, Jacob Gordin à « l'École des Prophètes », vient y dispenser des cours, témoignage inédit de 1993, publié dans Gordin, J., Écrits – Le renouveau de la pensée juive en France, éd. Albin Michel 1995, collection Présences du Judaïsme, pp. 313 - 314.</ref>.
A la Libération, Georges Levitte retourne à Moissac, et se marie, en 1945, avec Doreen Duggan ; ils auront quatre enfants, parmi lesquels le diplomate français Jean-David Levitte[2]. Il poursuit le travail avec les enfants jusqu’à la fermeture de la maison, en 1951.Georges Levitte a participé activement au renouveau du judaïsme français après la Shoah en publiant de nombreuses traductions. Il est engagé à l’American Jewish Committee, puis au Fonds Social Juif Unifié. En 1958, il se joint au Père Maigret (OMI) pour collaborer à l’association des Amis des Sessions d’Hébreu Biblique, où il enseigne l’hébreu, jusqu’à sa mort en 1999. Il a en outre été, bien que sans titre universitaire, un personnage essentiel dans le Comité préparatoire des Colloques des Intellectuels Juifs de langue française aux côtés d'Emmanuel Lévinas, et participé à l'édition des 20 premiers volumes des actes de ces colloques.
Il a aussi participé à des émissions radiophoniques sous le pseudonyme de David Yassine, composé du prénom de son père et du nom de jeune fille de sa mère.
Il a enfin été le producteur d’au moins une œuvre du musicien Pierre Henry, pour la claveciniste Aimée Van de Viel et pour l’ensemble de musique ancienne Roger Blanchard.
Œuvre
Georges Levitte a dirigé la collection « Aleph » aux Editions de Minuit pendant plusieurs années, et est l'auteur de plusieurs livres et traductions, notamment :
- Les Bâtisseurs du Temps, traduction d'extraits de deux livres d'Abraham Heschel, Editions de Minuit, 1957
- Traduction de divers écrits de Rabbi Nahman de Bratslav.
- Le Livre du Commencement, Editions de Minuit (en collaboration avec Edmond Fleg)
- La Thora suivie des Haphtaroth et du Rituel, Editions Encyclopédiques Françaises, 1966 (directeur)
- Les Juifs avec David Catarivas, éd. Robert Delpire, 1964
- "Guide religieux de la France", éd. Hachette, 1967 - pour le judaïsme par Josy Eisenberg et Georges Lévitte
Notes et références
- Fiche de Pierre Weill-Raynal, sur le site Mémoire et Espoirs de la Résistance, consulté le 9 octobre 2009
- Claude Askolovitch, « Le murmure de Diplomator », Journal du Dimanche, 16 novembre 2008. Consulté le 19 novembre 2008
Source
- Fonds Georges Lévitte, dans les archives de l'Alliance israélite universelle
Catégories :- Écrivain ukrainien
- Élève de l'École du Louvre
- Élève de l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Personnalité liée aux relations entre juifs et chrétiens
- Mémoire de la Shoah
- Histoire des Juifs en France
- Naissance en 1918
- Décès en 1999
Wikimedia Foundation. 2010.