- Galère (prison)
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Galères (peine)
Les galères sont un type de « peine afflictive et infâmante » à laquelle condamnaient les juridictions pénales de l'Ancien Régime pour certains crimes car le droit commun de la France ne prévoyait de peines de prison que pour des causes civiles (dettes) ou pour s'assurer de la personne d'un accusé en attente de son jugement.
Historique
La condamnation aux galères, pour un temps de 3, 6 ou 9 ans, jamais plus, consistait en travaux forcés qui s'effectuaient en principe sur les galères du roi, mais à partir de la fin du XVIIe siècle dans les arsenaux de la Marine où des bagnes, c'est-à-dire des chantiers fermés et réservés aux personnes forcées de travailler (les forçats), y sont organisés.
Les femmes condamnées aux galères voyaient leur peine commuée par des lettres patentes en une réclusion du même temps, soit dans une maison religieuse, soit à l'Hôpital général de leur domicile. Ces lettres étaient automatiquement délivrées par les services de la chancellerie, dès qu'un lieu de réclusion était arrêté avec l'avis des familles si elles se manifestaient, et d'office sinon.
Une circulaire ministérielle recommandait aux commandants des arsenaux et chantiers où étaient établis des bagnes de faire en sorte que les personnes instruites, tels que des notaires, soient affectées à des travaux utiles en rapport avec leurs capacités et non à des travaux de force pour lesquels ils n'étaient pas endurcis.
Une déclaration de Louis XV portant règlement des bagnes rappelle que les dimanches et jours de fêtes doivent être observés, que les condamnés ne sont forcés de travailler qu'un jour sur deux afin de contribuer à leur entretien, que pour les autres jours, ils doivent recevoir le salaire qui a cours chez les ouvriers des arsenaux, mais que ces sommes doivent être consignées et leur être remises, comme pécule et contre reçu, le jour de leur libération.
La Marine recrutait ses galériens auprès des tribunaux qui condamnaient, dans un premier temps, les criminels et, par la suite les petits délinquants, les faux-sauniers, les contrebandiers, les déserteurs, les mendiants, les vagabonds, les protestants, les révoltés contre les nouveaux impôts.
Colbert intervenait ainsi auprès des juges :
« Le Roi m'a commandé de vous écrire ces lignes de sa part pour vous dire que, Sa Majesté désirant rétablir le corps des galères et en fortifier la chiourme par toutes sortes de moyens, est que vous teniez la main à ce que votre compagnie y condamne le plus grand nombre de coupables qu'il se pourra et que l'on convertisse même la peine de mort en celle des galères. »Par une ordonnance signée par Louis XV le 27 septembre 1748, une partie des personnes condamnées aux galères sont dirigées vers des bagnes. On crée alors, dans les différents arsenaux de la Marine, le bagne de Toulon et le bagne de Brest ; le bagne de Cayenne ne sera créé qu'en 1854 par Napoléon III.
La peine des galères subsistait pendant la Révolution comme le montre la loi du 22 août 1790 qui condamnait à cette peine les voleurs ou les transporteurs à terre de munitions des vaisseaux d'une valeur supérieure à 50 francs (Bulletin des Lois).
Bibliographie
- André Zysberg, Les galériens. Vies et destins de 60 000 forçats sur les galères de France (1680-1748), Le Seuil, 1987, (rééd. coll. "Points").
- Didier Chirat, Vivre et mourir sur les galères du Roi-Soleil, L'Ancre de Marine, 2007.
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