Vagabondage

Vagabondage
Leatherman (en) (« L'homme de cuir »), un vagabond du XIXe siècle qui voyageait entre le fleuve du Connecticut et celui du Hudson dans la seconde moitié du XIXe siècle. Probablement d'origine lyonnaise, il parlait couramment français et fabriquait lui-même ses vêtements. Les passeports ont souvent été des moyens de répression à l'égard du vagabondage et autres sans-papiers ou « gens sans aveu ».

Le vagabondage désigne communément le style de vie de celui qui vit de manière permanente sans adresse et sans emploi fixe, volontairement ou non, le « sans feu, ni lieu ». Juridiquement, le vagabond était souvent celui qui était inconnu dans l'endroit où il se trouvait, qui ne possédait aucun passeport ou autre certificat d'identité ou de bonnes mœurs, et ne pouvait se faire « avouer » (reconnaître) par quelqu'un (curé d'une autre paroisse, etc.). Le vagabondage était alors lourdement réprimé; le délit de vagabondage n'a disparu du droit français que dans les années 1990.

Le terme « vagabond » peut être utilisé, au sens péjoratif, pour représenter un sans-abri. Il peut aussi désigner celui qui part à l'aventure pour vivre une expérience de vie différente du mode de vie sédentaire; c'est pourquoi on dit qu'ils vivent de manière désordonnée, du moins en apparence. Des vagabonds célèbres ont existé, par exemple Jésus[réf. nécessaire], Gandhi, Lanza Del Vasto, et d'innombrables philosophes-vagabonds. Le vagabond est celui qui décide de vivre pour une durée indéfinie sans attache, dans un but spirituel (voir Les Clochards célestes de Kérouac), social ou sous une contrainte matérielle. Au sortir de leur période vagabonde, certains d'entre eux ont produit telle ou telle œuvre, résultant de l'inspiration littéraire ou artistique découlant cette phase de vagabondage.

La fable de Jean de la Fontaine, Le Loup et Le Chien, illustre bien une situation où un vagabond l'est par choix.

Sommaire

Le vagabondage sous l'Ancien Régime

Chemins de pèlerinage médiévaux vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Les pélerins devaient se munir de certificats d'identité s'ils voulaient éviter d'être considéré comme des « vagabonds ».

En Angleterre, en 1547, une loi peu appliquée autorise de marquer au fer rouge les vagabonds et de les asservir pendant deux ans.

Louis XIV effectue deux déclarations, le 31 mai 1682 et le 27 août 1701, « portant bannissement des gens sans aveu et vagabonds hors de Paris » [1]. Enfin, alors que les Tsiganes, dont les premiers représentants arrivent en France au début du XVe siècle, étaient bien accueillis au XVIe siècle, leur situation se dégrade lors du XVIIe siècle, étant alors assimilés à des vagabonds. Ainsi, la déclaration de juillet 1682, voulue par Colbert et signée par Louis XIV, « contre les Bohèmes et ceux qui leur donnent retraite », demande aux représentants de l'ordre de faire arrêter les hommes, condamnés à perpétuité aux galères pour le seul fait d'être Tsigane. Les femmes sont tondues et passibles de bannissement, tandis que les enfants sont recueillis à l'hôpital[2] public pour être élevés selon la religion chrétienne.

Sous la Régence, la déportation est envisagée comme peine alternative, notamment aux galères, pour les « gens sans aveu et vagabonds », avec l'objectif explicite d'exploiter les colonies. Une déclaration royale du 12 mars 1719 stipule ainsi :

« Mais le besoin que nous avons de faire passer les habitants dans nos colonies nous a fait regarder comme un grand bien pour notre état de permettre à nos juges au lieu de condamner les dits vagabonds aux galères, d’ordonner qu’ils seraient transportés dans nos colonies comme engagés pour y travailler aux ouvrages auxquels ils seraient destinés ainsi qu’il est porté par notre déclaration du 8 janvier dernier... »[3]

En janvier-mai 1750, des émeutes accueillent à Paris la volonté du comte d'Argenson de « moraliser » la ville en expulsant vers la Louisiane les « filles de mauvaise vie » et les vagabonds. Les maçons de la Creuse, voyageant sans certificat de bonnes mœurs ou sans livret ouvrier, ont souvent été réputés vagabonds et traités comme tels par la police.

Vagabondage selon le droit

Enregistrement de l'écrou d'un inculpé de rupture de ban probablement condamné pour vagabondage.

Selon le Code pénal de 1810 (art. 269 à 273), le vagabondage était un délit réprimé de 3 à 6 mois d'emprisonnement. L'art. 270 donnait la définition juridique suivante: « Les vagabonds ou gens sans aveu sont ceux qui n'ont ni domicile certain, ni moyens de subsistance, et qui n'exercent habituellement ni métier, ni profession. » Ces trois conditions devaient être réunies pour qualifier le délit de vagabondage, excluant dès lors les nomades, qui ont fait l'objet d'une loi spécifique en 1912 (voir carte d'identité en France). En 1972, des décrets définissent la catégorie juridique des « gens du voyage ».

Ces articles ont été abrogés par la loi de 1992 réformant le Code pénal.

Sans-domicile fixes

Article détaillé : Sans domicile fixe.

On emploie en France, de manière usuelle, le sigle SDF (Sans domicile fixe), à propos de cette frange de la population, qui, marginale au plan social, pose à la société et notamment aux municipalités de multiples problèmes quant à la manière la plus judicieuse et rationnelle de la traiter, tant en matière de police (troubles fréquents sur la voie publique…), que d'assistance médicale (difficulté à l'hospitalisation…), ou sociale (difficulté, allant souvent jusqu'à l'incapacité à la réinsertion...). Les SDF nécessitent souvent d'être assistés, secourus, aidés et soignés. Ils le sont le plus souvent par des organismes caritatifs privés, fonctionnant sur le principe du bénévolat social, surtout pendant les plus grands froids…

Notes et références

Vagabonds célèbres

Bibliographie



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