- GR 700
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Voie Regordane
Le Chemin de Regordane est le tronçon cévenol de la route qui reliait l’Île-de-France au Bas Languedoc. Son essor se situe vers 843, date où le traité de Verdun divise en trois l’Empire carolingien. La voie Regordane devient alors l’itinéraire le plus oriental du royaume conduisant au port de Saint-Gilles. C’est d’ailleurs au cours du IXe siècle que Portes choisit saint Gilles comme patron, en souvenir d’un miracle qu’il aurait fait en y passant.
Sommaire
Toponymie
Le nom Régordane se retrouve sous multitudes d'anciennes formes:
- itinere publico regordane,
- iter publicum regordane,
- strata publica de regordane,
- carreriera publica regordane,
- grand camy de regordane,
- caminus Regordane,
- camin regourdan (Mistral),
- et Via Régordia (XVIIIe siècle, forme contestée).
Si le terme Régordane ne semble pas faire polémique, l'appellation de Voie, Chemin, Sentier, est aussi couramment ajoutée. Mais seule l'expression "Chemin de Regordane" est conforme aux textes historiques. L'expression "voie Regordane", conséquence de la romanomanie bien française n'apparaît qu'au XVIIIe siècle dans un contexte polémique et est consacrée au XIXe siècle.
Car Régordane, c'est avant tout une province (provincia de Regordane[1], entre Alès, Pradelles et Largentière), puis ensuite, un axe de liaison, stratégique et économique, entre la Méditerranée et l'intérieur des terres.
Le chemin prend le nom du pays qu'il traverse comme, plus au nord "le chemin de Forez", est l'axe majeur de cette région. Le Chemin de Regordane est lui aussi un axe de liaison économique, mais dont l'importance ne peut être exagérée[2].
Historique
Du XIIe au XIIIe siècle, des conditions climatiques favorables favorisent les productions agricoles et l'économie. Les villes s'agrandissent. L'amélioration des routes facilite les échanges : le Chemin de Regordane est aménagé : on bâtit des ponts, on pave dans les passages difficiles et les côtes. Comme le trafic augmente, les péages deviennent d’un excellent rapport et on se les arrache par la ruse et la guerre.
Mais le traité de 1308 repousse les frontières jusqu’au Rhône. C’est alors la fin de l’âge d’or du chemin, les voyageurs préférant le sillon rhodanien. Par ailleurs, le climat devient plus froid et humide, la production agricole s'en ressent. Les population moins bien nourries résistent mal aux épidémies. La population diminue. Le commerce est interrompu. Le Chemin de Regordane qui n'est plus nécessaire n'est plus entretenu.
Le chemin connait un regain d’intérêt au XVIIIe siècle "car le roi aura grand intérêt à faire réparer ce chemin pour mener de l'artillerie dans un pays où la façon de penser n'est pas conforme à l'opinion générale.". Par ailleurs les progrès réalisés dans les charriots (avant-train tournant au XVIIe siècle, etc) et l'amélioration de la taille des tractionneurs rendent les transports plus faciles. La circulation reprend. La route est taillée dans le schiste que l'on recouvre de tout-venant. Au XIXe siècle on construit une route nouvelle (l'actuelle D.906) en cherchant à réduire les pentes par allongement des distances. L'ancienne route abandonnée est encore utilisée par les agriculteurs mais le revêtement emporté par les orages et le ruissèlement ne protège plus le schiste dans lequel les roues des charrettes creusent des ornières auxquelles certains attribuent une antiquité qui ne les concerne pas.[3]
La voie moderne
Aujourd’hui, la route D906 et une partie du tronçon du chemin de fer suivent de près cette route ancienne. Les pèlerins et les randonneurs ont aujourd'hui remplacé les marchands et le Chemin de Regordane est devenu le GR 700 qui est balisé du Puy-en-Velay à Saint Gilles. Mais le GR 700 ne reproduit qu'en partie seulement l'itinéraire historique.
Randonnée
Le chemin de la Régordane ou chemin de Saint Gilles est aussi le GR700 depuis 2007. Il passe par la Haute-Loire (40km), l'Ardèche, la Lozère (60km) et le Gard (142km). Il traverse le Massif Central et les Cévennes sur 242km en passant par Bizac, Costaros, La Sauvetat, Pradelles, Langogne, Luc, La Bastide-Puylaurent, Prévenchères, La Garde-Guérin, Villefort, Saint-André-Capcèze, Concoules, Génolhac, Chamborigaud, Portes (Gard), Le Pradel, Saint-Martin-de-Valgalgues, Alès, Saint-Hilaire-de-Brethmas, Vézénobres, Ners, Boucoiran-et-Nozières, Saint-Geniès-de-Malgoirès, La Rouvière, La Calmette, Nîmes, Bouillargues, Garons et Saint-Gilles-du-Gard.
Annexes
Références
Voir aussi
Liens externes
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